Beauvais | Michel, 56 ans, condamné à 1 an de prison avec sursis pour avoir filmé sa belle-fille sous la douche à son insu et pour détention d’images pédopornographiques

Michel, 56 ans, filmait sa belle-fille de 27 ans sous la douche à son insu

Beauvais, ce jeudi. Ivre, une femme venue voir son fils au tribunal a terminé en cellule de dégrisement. LP/V.G.

Michel L. vient d’être condamné à 1 an de prison avec sursis pour ces enregistrements, mais aussi pour détention d’images pédopornographiques.

Depuis presque deux ans, Estelle* se réveille tous les matins avec l’envie de vomir. En plus d’un travail qu’elle peine à exercer, la jeune femme de 27 ans n’a « pas de vie sentimentale ».

Derrière son mal-être, un homme : son beau-père, Michel L., 56 ans qui, en plus de l’avoir filmée dans son intimité la plus complète, a été reconnu coupable de détenir des images à caractère pédopornographique. Ce mardi, il a été condamné à une peine d’1 an de prison avec sursis.

Ce 8 décembre 2018, Estelle est de passage chez sa mère, à Beauvais. Dans la salle de bains, après sa douche, elle distingue une petite lumière qui clignote à travers un trou dans la poche du peignoir de son beau-père.

À l’intérieur, une petite caméra type Go Pro est en train d’enregistrer. Sans même visualiser le contenu, elle s’empare de la carte mémoire et décide d’écourter son séjour au domicile familial pour retourner à Paris, où elle vit.

Le mensonge de la mère…

Au commissariat, les images parlent d’elles-mêmes. Son beau-père qui positionne la caméra, la jeune fille qui se douche et la découverte en direct. Pendant plusieurs mois, Estelle ne donne plus de nouvelles.

Son frère en expliquera les raisons à sa mère. Mais celle-ci préférera inventer une explication saugrenue : la caméra n’était pas là pour filmer sa fille mais des ébats sexuels qu’elle s’apprête à avoir avec son mari. Plus tard, elle reconnaîtra avoir menti, à la demande de ce dernier.

Trois mois après, suite à une nouvelle plainte déposée à Beauvais, les policiers mènent des perquisitions au domicile du couple et mettent la main sur plusieurs disques durs et ordinateurs, dont un caché dans un sac de granulé, à l’intérieur d’un abri de jardin.

« Tout aurait pu s’arrêter là », rappelle la présidente. Mais l’exploitation de l’ordinateur et des contenus supprimés permet de retrouver plusieurs vidéos d’Estelle, filmées dans les toilettes et la salle de bains.

Pédopornographie

Des faits que le prévenu reconnaît devant les enquêteurs. Il parle alors d’« une attirance mentale » et rejette la faute sur les « tenues indécentes et sexy » que porterait la victime.

Les policiers découvriront également plus de 3 000 vidéos pornographiques, des photos qu’il a prises de jeunes filles parfois du voisinage en train de faire de la balançoire ou à la piscine, mais aussi des images à caractères pédopornographiques.

À la barre ce mardi, Michel L. nie toujours avoir visionné ou conservé ce type de contenu. « Et ça, qu’est-ce que c’est ? », lui répond, irritée, la présidente une copie à la main des images « dégueulasses, ultra-sordides ».

À demi-mot, il reconnaît avoir consulté régulièrement la rubrique « adolescentes » de sites pornographiques. « Mais ce sont des sites légaux », tente-t-il.

« Il y a quelque chose que vous n’avez pas compris, s’énerve la présidente avant de mettre un point final aux minimisations répétées du prévenu. En dessous de 18 ans, c’est niet. »

Source : leparisien

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