Nevers | Coupable de viols sur sa belle-fille, le pédo n’écope que de 3 ans de prison

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Pédocriminel En liberté

Il “entretenait” des relations sexuelles avec sa belle-fille de 13 ans
Les experts décèlent chez la jeune victime les traces d’une « sidération », d’une « cécité émotionnelle ». Ils expliquent qu’elle pouvait très bien demeurer « anesthésiée » durant les actes sexuels.

Il a 54 ans. Il la désire. Elle a 13 ans. Elle ne le repousse pas. Mais ce n’est pas à elle de fixer les limites. La loi l’énonce clairement : la majorité sexuelle est à 15 ans. En deçà, il y a nécessairement une infraction. Cette question est au cœur des débats, en ce moment, en France.

Elle ne veut pas en parler à sa mère. Par peur qu’elle ne l’aime plus après ça. Elle ne peut pas le dire à sa sœur. Avec cette aînée ultra-protectrice, ça partirait en vrille. Alors elle le confie à ses copines du collège.

Des caresses sexuelles partagées avec son beau-père, pendant quelques semaines, en 2014. Puis un cunnilingus, une pénétration digitale, une fellation. Elle prend peur quand il lui propose un rapport complet.

Ses copines la traînent devant le professeur principal, l’adulte qui leur inspire le plus confiance. Elle lui montre les scarifications sur ses poignets et les petites pages manuscrites où elle décrit des actes consentis, où elle avoue qu’elle « aime » son beau-père.

Mardi 23 février, à l’audience correctionnelle, elle précise :

« Oui, je l’aimais… Je l’aimais comme un beau-père ».

Elle aurait pu ne jamais se trouver là, sept ans après. Car la première procédure aboutit à un classement sans suite par le parquet, « pour infraction insuffisamment caractérisée ».

Sa mère dépose une seconde plainte, directement auprès du juge d’instruction. Une nouvelle fois, le beau-père nie en bloc.

Il décrit une préadolescente aguicheuse, délurée, surgissant dans sa chambre et tirant le drap alors qu’il dort nu, lui léchant l’oreille… Mais sans aucun geste déplacé de sa part.

La jeune fille, qui reconnaît rechercher l’affection (pas comme il le raconte) en raison de l’éloignement géographique de son père biologique, maintient ses dires.

Les experts décèlent chez elle les traces d’une « sidération », d’une « cécité émotionnelle ». Ils expliquent qu’elle pouvait très bien demeurer « anesthésiée » durant les actes sexuels.

De son côté, elle raconte :

« J’étais comme hypnotisée ».

« J’ai compris que c’était mal quand il m’a dit que nous devrions nous marier et avoir des enfants. »

Aujourd’hui, elle a la vingtaine. Mais c’est d’une toute petite voix qu’elle parle au tribunal. C’est un tout petit corps qu’elle présente à la barre. Elle a subi une rupture dans sa croissance. Elle souffre d’anorexie. Elle a été un temps déscolarisée, pour suivre des soins.

Son avocate, Me Muriel Potier, dépolore :

« Les cicatrices sont indélébiles ».

Elle semble, à chaque seconde, porter son histoire d’un poids beaucoup plus important que le sien. Mais, maintenant, le parquet la croit.

Axel Schneider, vice-procureur, énonce :

« Il y a un faisceau de preuves particulièrement convergent ».

Il cite le départ soudain du foyer du beau-père, dès qu’il apprend que la collégienne a discuté avec un professeur. Il s’étonne de cette tablette numérique, avec des traces de conversations équivoques, opportunément cassée lors d’un ménage. Il énumère les absences du prévenu à plusieurs convocations.

« S’il n’a rien fait, que craindre d’une expertise psychologique ? »

Il interprète de la même façon le refus du beau-père de venir au procès. En face de cette chaise vide, il y a une jeune fille qui « raconte exactement la même chose depuis sept ans, à tout le monde », souligne Axel Schneider.

« Et puis elle ne dit pas tout et n’importe quoi. Si elle voulait porter des accusations mensongères, elle n’irait pas reconnaître qu’elle était consentante. »

Me Muriel Potier renchérit :

« Elle n’a jamais, jamais, jamais, jamais varié dans ses déclarations ».

« Alors que [celles du prévenu] ne tiennent pas debout ».

Si un débat se déploie à l’échelle nationale sur le consentement des mineurs à l’acte sexuel, cette affaire est jugée à l’aune du droit existant. Il dit sans équivoque que celui qui a des relations sexuelles avec une personne de moins de 15 ans se rend coupable d’atteintes sexuelles.

Alors que deux ans de prison dont un an avec sursis sont requis, le tribunal prononce à l’encontre du beau-père une peine de trois ans ferme et décerne un mandat d’arrêt à son nom.

La présidente, Florence Pillet, demande à la partie civile durant les débats :

« S’il avait été là, tu aurais voulu lui dire quoi ? »

D’une toute petite voix… avec une force naissante, elle répond :

 « J’aurais voulu lui dire qu’il ne m’a pas détruite, que je continue ma vie ».

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