Neulise | Correctionnalisation de viol pour le mari d’une nourrice

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Des baisers, des masturbations répétées et un à deux actes de fellation
Un habitant de Neulise a été condamné à quatre ans de prison pour s’être rendu coupable, notamment, d’agressions sexuelles sur un enfant d’une dizaine d’années gardé par son épouse qui était nourrice

Des mots prononcés par Me Fabien Lambert, l’avocat d’un jeune homme, désormais presque adulte, victime d’agressions sexuelles multiples entre début 2016 et mi-2017. Alors scolarisé à l’école primaire, il était confié à sa nourrice à Neulise, lorsque ses parents travaillaient.

« Il n’a jamais dit oui, n’a jamais dit non. Mais ce n’est pas parce qu’on ne dit pas non qu’on est consentant. Encore moins lorsque l’on a à peine 10 ans. »

Des baisers, des masturbations et des fellations dans le huis clos de la voiture

Le mari de celle-ci, un homme de 57 ans, avait, dit-il lui-même, noué un lien « particulier » avec le garçon.

« Je le considérais comme mon troisième enfant. Et puis je suis tombé amoureux de ce gamin. »

Une relation amoureuse, à sens unique, durant laquelle Yvan Michel* avait profité d’instants de promiscuité pour lui imposer des actes sexuels.

Des baisers, des masturbations répétées et un à deux actes de fellation, lors de huis clos en voiture, lors de sorties pêche et d’une virée au cinéma.

Des gestes que le prévenu a toujours reconnus.

Et qu’il dit aujourd’hui exécrer.

« Je suis terrifié par ce que j’ai fait. J’ai beaucoup de mal à accepter d’avoir eu ces sentiments, confie celui qui est suivi psychologiquement depuis toutes ces années. Mais quand je lui demandais si ça lui faisait du bien, il disait oui, et quand je lui disais “est-ce que tu veux que j’arrête ?”, il répondait que ça lui faisait plaisir. »

Des faits**, qui avaient été dénoncés par l’enfant à sa mère lorsque celle-ci l’avait interrogé, suspicieuse d’un comportement « anormal », « inapproprié », de cet homme en lequel elle avait pourtant confiance.

Après ces révélations, elle avait déposé plainte à la gendarmerie de Balbigny le 24 février 2018.

Elle livrait alors des SMS ambigus, reçus par son jeune fils, de la part d’un homme de 40 ans son aîné :

« Tu es ma raison de vivre. Je sais que je t’en demande beaucoup. Accorde-moi un peu de temps pour guérir »

« Mon chéri, tu me manques ».

La mère de famille confiait également que son fils s’était vu offrir bon nombre de cadeaux, notamment le fameux téléphone portable.

Un moyen de garder le contact après son entrée au collège, que le prévenu avait vécu comme une rupture, marquant le début de son état dépressif.

« Ce n’était pas une façon d’acheter son silence, mais simplement de lui faire plaisir », avance le quinquagénaire.

Des fichiers pédopornographiques

Lors de l’enquête, de nombreuses personnes de l’entourage plus ou moins proche d’Yvan Michel avaient été entendues.

Aucun élément particulier n’avait été relevé.

Et aucune autre victime, parmi les enfants que gardait son épouse au domicile conjugal, n’était à déplorer.

Par ailleurs, le matériel informatique de l’homme avait été saisi.

Avaient alors été découverts une dizaine d’images à caractère pédopornographique et plus de 230 fichiers de même nature, mettant en scène des jeunes garçons ou des jeunes filles dénudés, téléchargés entre 2012 et 2018.

Les expertises psychologiques du mis en cause avaient révélé « une orientation homosexuelle refoulée ».

Elles le présentaient comme ayant « une personnalité de type névrotico-immaturo-perverse », avec « une dangerosité psychiatrique », « sans risque de violence physique directe ».

La représentante du Parquet, Marie Nicourt, note qu’un « travail psychologique sincère » a débuté.

Mais qu’il faut le poursuivre.

Elle requiert quatre ans d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt à effet différé, lui permettant de préparer son entrée en détention, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans et l’interdiction qu’Yvan Michel exerce toute activité en lien avec des mineurs.

Une peine qui aurait de trop lourdes conséquences, selon Me Clara Favrichon, l’avocate du prévenu:

« Une peine est censée avoir deux visées : la sanction et la réinsertion. Je ne retrouve ni l’un, ni l’autre. La détention détruirait tout le travail accompli avec sa psychologue pendant les cinq ans de contrôle judiciaire, qui a été très long et contraignant. Il a pris toute la mesure de la gravité des faits », argumente-t-elle.

Quelques jours de liberté avant quatre ans en détention

Lors de son délibéré, « le tribunal a pris en considération les soins entrepris et votre évolution, annonce la présidente de l’audience, Claudine Charre, au prévenu. Mais aussi de la gravité des faits, de leur répétition, de leur durée dans le temps et de l’âge de la victime. »

Ainsi, il a suivi les réquisitions du ministère public, en condamnation Yvan Michel à quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé.

Son suivi socio-judiciaire sera d’une durée de quatre ans également.

Le tribunal a aussi constaté son inscription (obligatoire pour ce genre de faits) au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Le Neulisien devra, en outre, verser 13.000 € de dommages et intérêts à la jeune victime.

(*) Nous citons l’identité d’une personne condamnée à partir d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt ou deux ans de prison ferme sans mandat de dépôt. 

(**) Dont certains auraient pu être qualifiés de viols sur mineur de moins de 15 ans et auraient donc pu faire l’objet d’un procès à la Cour d’assises de la Loire. Ceux-ci ont été correctionnalisés lors de l’instruction, a-t-on appris du Parquet.

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