Auxerre | Un pédophile piégé par un gendarme condamné à 6 mois de sursis

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Il lui parle de sexe, dans des termes parfois crus
Un homme de 54 ans a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour avoir fait des propositions sexuelles à une adolescente de 14 ans via un site de rencontre gratuit.

La jeune fille était en fait un gendarme sous pseudonyme.

L’avocate de l’accusé a relevé que le gendarme avait relancé la conversation à caractère sexuel et provoqué le rendez-vous ( ndlr : et là , le gendarme a fait quelque chose que des équipes comme la Team Moore, pour citer la plus connue, ou des citoyens traquant des pédocriminels à titre personnel se refusent, comment de juste, à faire. On ne provoque pas, on laisse venir. Un vrai pédo, vient et toujours)

Cheveux grisonnants, veste noire et regard perdu.

Le prévenu répète sans cesse cette phrase :

“Derrière l’écran, c’est facile”

Il se dit timide. Et s’il fréquente ce site très prisé des pédocriminels depuis 3 ou 4 ans, c’est pour parler uniquement, assure-t-il.

Sauf qu’en janvier dernier, la conversation d’abord anodine avec la fausse adolescente, dérape au bout de 4 jours.

Il lui parle de sexe. Dans des termes parfois crus. Et il se rend même à un rendez-vous, qui s’avèrera être un piège tendu par les enquêteurs.

Il assure qu’il n’est pas attiré par les mineures. Il a lui-même une petite fille.

Il dit qu’il ne comprend pas pourquoi il a écrit ces mots, pourquoi il a eu cette attitude.

“Je reconnais les faits, j’ai fait du mal à beaucoup de personnes de mon entourage”, souffle le quinquagénaire.

Mais la question du pourquoi reste toujours sans réponse.

L’expert psychiatre, dans son rapport, exclut toute tendance pédocriminelle chez le prévenu.

Il évoque un souci de santé à la prostate qui aurait pu le pousser à chercher à se rassurer sur sa virilité.

Explication que l’intéressé balaye rapidement. Il ne semble pas doué pour l’introspection et pas tellement convaincu d’avoir besoin de se faire suivre au niveau psychologique.

“S’il le faut, peut être”, dit-il du bout des lèvres.

“On n’a l’impression que le prévenu n’a pas compris pourquoi ce qu’il a fait est mal”, s’inquiète la substitut du procureur de la République.

“Il est surtout désolé pour son entourage mais ça, ça n’intéresse pas la Justice”, poursuit la magistrate.

“Il savait qu’elle était mineure. Il lui a fait des propositions sexuelles. Il n’a pas su avoir la bonne attitude”.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense chasse l’image d’un prédateur et dresse plutôt le portrait d’un homme perdu, qui vient de perdre sa mère.

Il rappelle qu’il n’y a eu aucun échange d’images à caractère sexuel entre son client et la prétendue jeune fille et qu’aucun fichier de cette nature n’a été retrouvé sur son ordinateur lors des perquisitions.

Il souligne aussi que les propos sexuels n’arrivent qu’au bout de 4 jours d’échanges de messages.

Il estime surtout que le gendarme sous pseudonyme aurait un peu provoqué l’infraction.

“C’est le gendarme qui le relance sur le sujet et qui propose la rencontre”, estime l’avocat, “la preuve est déloyale et illégale”

Sur ce dernier point, le tribunal l’a entendu puisque l’infraction a été requalifiée par le tribunal et la circonstance aggravante de la rencontre a été abandonnée.

Le prévenu a été condamné à 6 mois de prison avec sursis.

Il a aussi reçu l’obligation de se faire suivre par un psychologue et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien direct avec des enfants.

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