Montpellier | À 24 ans, il agresse sexuellement une adolescente de 13 ans

Le prévenu a écopé de deux ans de prison avec mandat de dépôt. Le tribunal a révoqué sa première condamnation à hauteur de six mois du sursis simple et lui a signifié son inscription au fichier des auteurs d’infraction sexuelle.

Richard de Hullessen

Au vu des faits qui lui étaient reprochés, le prévenu a-t-il adopté le bon comportement, à la barre du tribunal correctionnel de Montpellier ? On peut en douter. Prenant tout à la légère et restant impassible derrière sa barbe, contestant tous les griefs qui lui étaient reprochés et surtout mettant en avant la barrière de la langue, il a plutôt eu le don d’irriter la présidence ainsi que le ministère public.

D’autant plus que, arrivé sur le territoire national il y a à peine deux ans, ce Marocain de 24 ans se retrouvait devant la justice pour la deuxième fois en l’espace de neuf mois ! Et curieuse coïncidence, le chef de prévention retenu cette fois encore faisait état d’agression sexuelle imposée sur mineure.

Condamnation

Le prévenu a finalement été condamné à deux ans de prison avec mandat de dépôt dont un an assorti du sursis avec mise à l’épreuve durant une durée de trois ans. Avec obligation de soin, de travail et d’indemniser les victimes (6 100 €). Il lui est également interdit d’entrer en contact avec l’adolescente ainsi qu’avec sa maman et d’exercer une activité avec des mineurs.
Le tribunal a aussi prononcé la révocation de sa première condamnation à hauteur de six mois du sursis simple et lui a signifié son inscription au fichier des auteurs d’infraction sexuelle.

Déjà condamné l’an passé pour des faits sur une mineure de 17 ans

Le 29 juin 2016, en effet, il a été condamné à un an de prison avec sursis pour des attouchements sur une adolescente de 17 ans. “Elle souhaitait que j’aie des rapports sexuels avec elle. Je n’ai pas voulu, alors elle m’a menacé d’un couteau”, a-t-il expliqué, sans plus de détails, à son interprète.

Quant à cette audience, il lui était reproché des faits similaires, commis le 14 mars dernier, mais sur une fillette de 13 ans cette fois-ci. Des accusations qu’il a à nouveau écartées d’un revers de manche. “Ce jour-là, j’étais devant chez moi, elle m’a demandé si j’habitais là, j’ai dit oui.Et puis elle m’a demandé de l’accompagner sur le chemin parce qu’elle ne connaissait pas la route. J’ai accepté. Et après, tout le monde m’est tombé dessus mais je ne comprends pas pourquoi !”

“T’es trop belle”

Une version aux antipodes de celle délivrée par la jeune victime quand elle a été auditionnée par la police. “Je rentrais du collège vers 16 h, quand un homme qui était assis sur son scooter devant la porte d’entrée d’une résidence m’a dit : “T’es trop belle”. Je l’ai remercié. Puis il m’a dit : “Je te vois tout le temps quand tu passes dans la résidence et je me dis à chaque fois que tu es trop belle”.

“Il a ensuite voulu faire une photo de nous deux. Puis m’a demandé de lui faire un bisou sur la joue. Quand je le lui ai fait, il m’a proposé d’aller marcher au parc. Il m’a dit que j’avais une belle taille et de belles formes puis il m’a demandé de l’embrasser sur la bouche. J’ai refusé. On est retourné vers le bâtiment.On s’est embrassé sur la joue pour se dire au revoir et là il m’a pincé le bout du sein gauche très peu de temps et après il l’a lâché.”

Surprise et apeurée, la jeune adolescente quitte alors les lieux sur le champ et appelle immédiatement sa maman.

“Quand je suis arrivée, je n’ai pas pu m’empêcher de lui crier dessus et je lui suis rentrée dedans, relate cette dernière, à la barre, avec des sanglots dans la voix. Une empoignade a même éclaté mais j’étais soutenue par plusieurs personnes qui ont pris ma défense, alors il a pris la fuite.”

Des difficultés à contrôler ses pulsions sexuelles selon le psy

Le prévenu sera finalement interpellé par les policiers et placé en garde à vue où, entendu, il niera en bloc les faits. Soumis à un examen psychiatrique, l’expert notera tout de même que cet homme de 24 ans a des “difficultés à contrôler ses pulsions sexuelles”. Et il l’a semble-t-il encore prouvé dans cette affaire.

Depuis les faits, la jeune victime, elle, a des difficultés à dormir et ne s’alimente quasiment plus. “Elle a peur de faire le trajet toute seule et s’inquiète de ce que vont dire ses camarades à l’école. Et elle ne veut plus recroiser cet individu”, confie sa maman à Sébastien Colombet, le président du tribunal.

“Monsieur est un menteur”“Il conteste tout, n’a aucune prise de conscience et se cache derrière la barrière de la langue. Mais monsieur est un menteur et c’est pour cela que je suis extrêmement inquiète sur l’avenir des actes de ce dernier”, s’est agacée Marie-Françoise Treil, la représentante du ministère public. Le conseil du prévenu a, pour sa part, plaidé le doute dans cette affaire mais n’a semble-t-il pas convaincu le tribunal qui a condamné son client à de la prison ferme.

Source : midilibre.fr

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