Vicdessos | Condamné à 8 ans de prison pour avoir violé 3 de ses cousins pendant 10 ans

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Plus de 20 ans après, l’accusé reconnaît enfin les faits
La cour d’assises de l’Ariège a rendu son deuxième verdict, condamnant un homme de 34 ans à 8 ans de prison pour avoir violé trois de ses cousins sur une période de 10 ans, à Vicdessos.

Les faits, « d’une terrible banalité » comme le dira l’avocate d’une des victimes, commencent en 1999 et se poursuivront de manière plus ou moins régulière jusqu’en 2009.

À cette époque, l’accusé n’a que 11 ans et fait régulièrement des séjours chez sa grand-mère à Vicdessos.

Il y retrouve fréquemment des cousins de deux fratries différentes, des jumeaux et une fille.

La plus jeune n’a alors que 5 ans, les deux autres, 9 et 10 ans.

Jeux d’enfants

Petit à petit, les jeux des quatre enfants dérapent.

Me Nicolas Raynaud de Lage, l’avocat de l’accusé explique :

« Ils avaient un jeu, ‘Chiche ou vérité’, qui a donné lieu à des dérapages qui sont allés crescendo

Il y a eu des attachements, des fellations imposées, des sodomies, l’obligation de se frotter les uns contre les autres, ce qu’ils appelaient ‘le sandwich’…

Des actes qui se sont passés à plusieurs reprises, à différents moments et sur différentes durées selon les victimes, sans que leur grand-mère ne se doute jamais de rien. »

En février 2017, la plainte d’une des victimes amène à la mise en examen de l’accusé en mars 2018.

Me Raynaud de Lage reprend :

« Mon client a nié pendant toute l’instruction.

Quand je l’ai eu, nous avons beaucoup discuté, je lui ai fait valoir mon point de vue et il a évolué sur sa position, ce qui m’a permis de demander une nouvelle expertise psychologique.

Il a amorcé le virage d’un début de reconnaissance et il a poursuivi sur cette lancée. »

Plus de 20 ans après, l’accusé reconnaît enfin les faits

C’est donc un accusé qui a reconnu les faits à la barre dont le portrait a été dressé.

Un portrait terrible, celui d’un enfant au père alcoolique et violent, à la mère démissionnaire et multipliant les relations avec des hommes tout aussi violents.

Celui, surtout, d’un enfant initié très jeune à des jeux sexuels par un autre membre de la famille.

L’avocat relate :

« Ce qui est particulier dans cette affaire, c’est que le grand frère d’une des jeunes filles a imposé des relations homosexuelles à mon client »

Convoqué à l’audience par le tribunal, cet autre cousin a reconnu voir eu pendant trois ou quatre ans des relations homosexuelles complexes avec un jeune homme qui l’idolâtrait.

Me Raynaud de Lage ajoute :

« Mon client a un comportement déviant, certes, mais initié par ce premier acte.

Il avait déposé plainte, mais le dossier avait été classé sans suite »

« Cabossé par cette enfance », orphelin à 17 ans, l’accusé reproduit les comportements de son père, se constituant un casier judiciaire particulièrement lourd en condamnations liées à l’alcoolisme, auxquelles s’ajoutent deux affaires d’agression sexuelle et de corruption de mineur.

10 ans de prison requis

De quoi nourrir les réquisitions de l’avocat général, qui a demandé 10 ans de prison, un suivi sociojudiciaire de 8 ans assorti de 4 ans de détention en cas de manquement.

Les jurés seront plus conciliants, le condamnant, tard dans la soirée de jeudi, à 8 ans de prison et un suivi sociojudiciaire de 5 ans, assorti d’une peine de 3 ans en cas de manquement.

Me Raynand de Lage accorde :

« Il encourait 20 ans, c’est une peine qui va plutôt dans le bon sens.

Mais je ne sais pas s’il voudra faire appel. »

L’avocate de la plus jeune des victimes, Janaïna Leymarie, indique :

« Elle est contente que ce soit passé et elle est contente de la décision.

Ce qui était compliqué, c’est qu’on jugeait des faits graves, qui ont duré longtemps, des faits commis par des enfants et des ados avec des parties qui ont aujourd’hui entre 28 et 34 ans.

Mais ce dont les victimes sont surtout satisfaites, c’est qu’il ait reconnu les faits à l’audience. »

Selon Me Leymarie, sa cliente a réussi à « faire sa vie » en dépit de ce qu’elle a subi dans son enfance.

La meilleure conclusion possible, sans doute, pour des faits :

« Malheureusement banals, vu le nombre de dossiers d’inceste qu’on voit »

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