Montbrison | 2 ans de prison ferme pour le tonton incestueux récidiviste

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Déjà été condamné à trois reprises pour des faits d’agressions sexuelles
Le Montbrisonnais de 39 ans détenait des images où, en 2016, on le voyait agresser sexuellement sa nièce âgée de trois ans. Récidiviste et absent de l’audience, il a écopé de deux ans de prison ferme.

Il n’a pas jugé utile, ou digne de se déplacer. Même pas de se faire représenter par un avocat.

Ce Montbrisonnais d’origine était poursuivi ce 5 mars 2024 pour des faits datant de huit ans plus tôt.

Mais si la justice a été longue et que, du fait de l’absence du prévenu, on ne sait pas si l’homme est toujours autant habité par les mêmes démons, les faits qu’avait à juger le tribunal de Roanne étaient particulièrement graves.

« Il profite de son entourage pour assouvir ses pulsions »

L’homme, âgé de 39 ans aujourd’hui, a déjà été condamné à trois reprises pour des faits d’agressions sexuelles, le plus souvent dans son entourage.

La première, il avait 16 ans et s’en était pris à son frère, alors âgé de cinq ans. La deuxième fois, il avait 25 ans et avait agressé sexuellement une nièce de 10 ans environ.

Puis, en 2017, de nombreuses images pédopornographiques avaient été retrouvées dans son ordinateur. Il avait aussi incité un jeune garçon de 14 ans, également dans son entourage, à se livrer à des jeux de nature sexuelle.

Les deux dernières fois, il avait été condamné à deux ans de prison ferme.

C’est justement dans le prolongement de cette affaire qu’un autre dossier avait été ouvert. Dans le disque dur de son ordinateur, plusieurs photos avaient pu être mises au jour bien qu’elles aient été effacées.

Et des expertises ont pu établir que certaines des photos mettaient en scène une autre nièce du Montbrisonnais, qui vivait alors à Saint-Germain-Laval.

L’une d’elles était particulièrement choquante, montrant la vulve de la petite fille, âgée d’à peine trois ans, avec des doigts écartant le sexe de l’enfant.

Entendu, l’homme avait reconnu qu’il s’agissait bien de sa nièce et de sa main.

« Le passé de Monsieur était pourtant connu dans la famille, mais ces photos supposent qu’il a tout de même été en contact, seul, à un moment avec la fillette », constatait la présidente de l’audience, Claudine Charre.

Il avait en effet été hébergé pendant quelques mois par sa sœur, à Sury-le-Comtal.

Une version que nuançait l’avocate des parents, à savoir la sœur du prévenu et son conjoint :

« Il y avait beaucoup de non-dits dans la famille. Les faits reprochés à l’oncle n’étaient pas tous précisément connus, certains étaient plus ou moins contestés. Mais les parents de la fillette s’en veulent, bien sûr, de n’avoir pas su protéger suffisamment leur enfant. »

« Le prévenu est bien le seul responsable », prenait soin de préciser la substitut du procureur, Marie Nicourt.

Un suivi plus ou moins bien… suivi

Le prévenu, justement, selon les rapports de suivi ayant accompagné ses précédentes condamnations, aurait « très partiellement investi les mesures de soins qui lui étaient imposées dans un premier temps, avant de, visiblement, en prendre davantage conscience suite à son incarcération », précisait la présidente.

Stratégie d’évitement, prise d’un traitement inhibiteur de libido semblaient avoir quelque peu calmé ses pulsions malsaines.

« C’est un homme qui n’est pas en capacité psychique d’avoir des relations sexuelles avec des adultes. Il profite de son entourage pour assouvir ses pulsions pédophiles », a révélé une expertise psychologique.

La substitut assombrissait nettement le tableau d’une amélioration espérée en citant un rapport datant de mai 2022, faisant état d’une dégradation de la qualité du suivi par le prévenu.

De son côté, la mère de la fillette indiquait que son frère, qu’elle ne côtoie plus, était actuellement hébergé par une famille d’amis, à Montbrison, au contact direct d’enfants. Pour l’évitement, on repassera…

Mandat d’arrêt

Absent à l’audience, le prévenu n’a donc pas pu confirmer ses déclarations selon lesquelles la scène qu’il avait photographiée avait été la seule agression commise au préjudice de la fillette.

Cette dernière, étant donné son jeune âge, ne se souvient pas de ces actes, mais « sent bien que quelque chose ne va pas et est en rupture scolaire aujourd’hui », détaillait l’avocate des parents.

Compte tenu de l’état de récidive légale, de la gravité des faits et de la dangerosité de l’oncle pervers, ce dernier a été condamné, pour agression sexuelle sur mineure de moins de 15 ans et détention d’images à caractère pédopornographique, à deux ans de prison ferme et à un suivi socio judiciaire pour une durée de dix ans.

Il devra également indemniser les victimes pour leur préjudice moral : 11.000 euros au total. Un mandat d’arrêt a été décerné.

(*) Conformément à notre charte, nous ne publions pas le nom de la personne condamnée dans le cas où il permettrait d’identifier les victimes mineures.

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