Bouillac | 9 mois de sursis pour agression sexuelle sur une fillette de 13 ans

L’ex-«malfaiteur» écope de 9 mois de sursis pour agression sexuelle sur une fillette de 13 ans

Lunettes sur le nez, chemisette bleue, François S., 64 ans, donne l’impression d’être un retraité bien tranquille.

Le sexagénaire est calme, presque rassurant.

Pourtant, à la lecture du casier judiciaire de ce dernier, le président Philippe Colson livre le profil d’un homme au passé chargé, marqué par deux condamnations, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à dix et huit ans de réclusion criminelle, notamment pour association de malfaiteurs.

Des faits remontant à près de trente ans bien éloignés de ceux pour lesquelles l’ancien «malfaiteur» comparaissait hier, devant le tribunal correctionnel.

Jugé pour des atteintes sexuelles commises en mars 2016, à Bouillac, le prévenu, qui avait au départ nié les faits, avait fini par reconnaître ses gestes déplacés.

«Aux obsèques de sa sœur, sa mère vous a confié la garde de sa fille âgée de 13 ans», indiquait le président, qui revenait sur les circonstances.

«Il est 9 h 50, en peignoir, vous vous asseyez près d’elle sur le canapé et commencez à lui caresser la poitrine.

Vous tentez ensuite de glisser votre main dans son entrejambes avant qu’elle ne vous en empêche.»

Le regard cloué au sol, le sexagénaire tentait d’expliquer son geste.

«Je ne pensais pas que cela pourrait lui faire du mal.

J’étais en manque affectif à cette époque», arguait-il.

Sans ménagement, Me Sophie Gervais, qui louait le courage de sa cliente, présentée hier avec sa mère, acceptant que cette audience ne se déroule pas à huis clos, rappelait les séquelles psychologiques de ce qu’elle qualifiait comme une véritable agression sexuelle.

«L’effet de surprise est bien là.

Elle est paralysée et pas en mesure, à ce moment-là, de répondre face à cet homme en qui sa famille a confiance.

Son intimité a été violée»

Plaidait Me Gervais, rappelant le rapport du psychiatre confirmant un stress post-traumatique de l’adolescente.

Une analyse que partageait le ministère public qui requérait une contrainte pénale d’interdiction du département.

À la défense, Me Jérémie Glories plaidait «qu’une peine avec sursis suffirait».

Le tribunal contrecarrait toutes les requêtes en allant au-delà des réquisitions en condamnant le prévenu à neuf mois avec sursis et mise à l’épreuve et à 2 500 € de préjudices moral.

Max Lagarrigue

Source : La Dépêche

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