Grenoble | Un homme accusé de viols, zoophilie et torture condamné à la perpétuité

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Un procès aux assises qui « balaie toutes les horreurs du droit pénal »
Cet homme de 34 ans a été reconnu coupable, ce vendredi soir, des viols de trois de ses anciens partenaires, dont deux auxquels ils avaient imposé des relations sexuelles avec des chiens, ainsi que d’actes de barbarie sur des animaux.

Compte-rendu du procès en cours de Julien, 34 ans, accusé d’avoir violé son ancienne et son ancien partenaires en leur imposant des relations sexuelles avec des animaux et pour détention de 150 000 fichiers pédopornographiques mettant parfois en scène des enfants avec des animaux.

Devant les enquêteurs, Julien avait révélé que les rats, il les pend à un crochet avant de les éventrer, les colle parfois sur une toile pour les dépecer vivants, les jette dans une casserole d’eau bouillante afin de les faire souffrir, les brûle au briquet ou leur coupe les pattes.

Il parle de ses relations sexuelles avec des chiens, achetés sur Leboncoin à cet effet, et comment il leur attache les pattes afin de les empêcher de fuir ou les étrangle avec une corde.

Il confirme aussi les relations avec les chevaux, les poneys ou les chèvres.

Il ne cachait rien à ses partenaires. A commencer par Justin rencontré en 2012 sur un forum web.

A cette époque, il est sur le point d’être hospitalisé dans une clinique pour soigner ses pulsions.

A sa sortie, 5 ans après, il va chez Justin, un homme « introverti ». D’abord « prévenant et protecteur », il va rapidement « changer de comportement », et obliger Justin à le regarder torturer des rats.

A Salomé, son autre victime, 23 ans, Julien avait aussi confié ses pulsions. Encore mineure au moment de leur rencontre sur les réseaux sociaux, la Grenobloise a voulu « l’aider et le soutenir », persuadée qu’il allait vaincre ses démons.

Elle se sentait redevable, il lui avait tendu la main à une période où elle ne pensait qu’à se suicider. De relations sadomasochistes il va progressivement exiger des pratiques toujours plus trash, jusqu’à inviter une chienne dans leur lit.

« Tétanisée», elle se sent « sale » mais se laisse faire. Aujourd’hui, elle se reconstruit comme elle peut.

A la barre, Justin raconte un jour de mars 2018, où Julien l’a forcé à pénétrer Dotty, une chienne adoptée ensemble. En lui lançant un ultimatum : s’il ne le faisait illico, il la tuait sous ses yeux (ce qu’il a fait quelques jours après).

« C’était la fois de trop, relate Justin au cours d’un récit de 2h30(..)

Tout est allé crescendo «Il a fini par forcer mon chien à me sodomiser».

Face aux pleurs et aux cris de douleurs de Justin, Julien, gagné par l’excitation, préfère filmer la scène pour le faire chanter et le dissuader d’aller porter plainte.

« Il y avait cette vidéo. Qui m’aurait cru ? »

Il est resté. « Pourquoi ? », s’enquiert la présidente

« Au début, j’étais amoureux. Avec le recul, je ne sais même pas comment j’ai pu développer des sentiments. Peut-être que je suis resté car je me suis imposé ce devoir. Je me suis dit que ma présence allait le limiter dans ses actes comme aller jusqu’à abuser des enfants »

Une barrière que Julien dit n’avoir « jamais voulu franchir ».

« Y avait-il un risque de commettre le pire ? », lui demande Françoix-Xavier Kozan, avocat des parties civiles.

« Tout ce que vous imaginez de pire, je le considère comme possible », répond-il, les bras croisés sur son ventre rond et sa chemise bleu ciel.

« Mais le risque [de passer à l’acte] existe ? »

Long silence.

« Oui » dit Julien d’une voix basse mais ferme.

Selon les experts-psys, il est animé d’un sentiment de « toute puissance » et d’« une absence d’empathie » et on retrouve chez Julien des caractéristiques régulièrement retrouvées chez les serial killers.

Il assure qu’il tuait des animaux avec toujours moins de plaisir.

Jusqu’où va-t-il aller et vers qui va-t-il se tourner pour retrouver ce plaisir ? Aucune démarche thérapeutique n’est opportune.

Le verdict est tombé en début de soirée.

La cour d’assises de Grenoble a condamné ce vendredi l’accusé du procès de « toutes les horreurs » à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 18 ans.

L’homme de 34 ans, actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Corbas (Rhône), aura également l’obligation de suivre des soins pendant quinze ans dans l’établissement pénitentiaire où il sera transféré.

La défense a indiqué, dans la foulée, qu’elle ne ferait pas appel.

Julien* était jugé pour les viols de trois anciens partenaires : deux concubins et une petite amie, mineure à l’époque de leur rencontre.

«Pour moi, c’est un pédocriminel », pointe Justin, son ex-partenaire que Julien a obligé d’être sodomisé par son chien. “S’il a violé sa demi-sœur, s’il m’a proposé d’adopter une petite fille pour en abuser, s’il traînait sur des forums pédo., ce n’est pas anodin»

Pour deux d’entre eux, il leur avait imposé d’avoir des relations sexuelles avec des canidés.

Zoophile, le trentenaire était également poursuivi pour avoir torturé et tué une centaine d’animaux, principalement des chiens et des rats, ainsi que pour la détention de près de 150.000 fichiers et vidéos pédopornographiques.

« Aucune maladie mentale »

Interrogés jeudi à la barre, les experts psychologues et psychiatriques avaient indiqué que l’homme ne souffrait d’« aucune maladie mentale » mais qu’il était animé d’une « grande perversité » ayant « la cruauté en addiction ».

L’affaire avait été révélée en 2020, lorsque l’ancienne petite amie de l’accusé a brisé le silence en contactant une association de défense des animaux pour lui faire part du comportement de son partenaire et des sévices qu’il infligeait à des chiens, achetés sur Internet.

Ce qui avait débouché sur une plainte auprès du parquet de Grenoble, quelques mois plus tard.

* Prénoms modifiés

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