Guéret | Le père incestueux prend 2 ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur sa propre fille

Attouchements, masturbation, caresses, ce Creusois de 48 ans a commis l’impensable avec l’une de ses filles, alors mineure, de qui il s’est dit « amoureux ».
Il a été condamné à 2 ans de prison avec sursis.

Guéret Photo
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« La première fois que sa fille aura vu un sexe en érection, ça aura été celui de son père se masturbant en orientant un miroir vers lui pour qu’elle le voit depuis sa chambre. »

La scène, rappelée par l’avocat de la partie civile, se passe alors que la fillette n’a pas dix ans. 

La suite de l’histoire ne laissera guère de place à l’innocence et à la joie dans cette famille creusoise où grandit A., ses deux frères et sa sœur.

Tout le monde se tait

En juillet 2013, elle a 15 ans. Elle regarde la télévision dans sa chambre avec son petit frère assis devant elle et sa sœur sur un autre lit.

Son père, derrière elle, glisse la main dans sa culotte et lui caresse le sexe puis la poitrine avant que le grand frère ne fasse irruption et qu’A. n’aille s’enfermer dans les toilettes.

Elle préviendra sa mère, s’ensuivra une explication entre celle-ci et son père qui promet de ne pas recommencer.

« À l’époque, avez-vous eu la volonté de vous faire suivre ? », lui demande la présidente à la barre.
« Non », répond laconiquement le prévenu.

Un an plus tard, même gestes lors des vacances d’été à la mer.
Même sermon et serment. En mars 2015, A. a alors 17 ans.

Dans la cuisine familiale, son père se met à genou et glisse une fois encore sa main sur le sexe et la poitrine de sa fille pendant de longues minutes sous les yeux de sa petite sœur.

« Ce n’est pas furtif, on ne passe pas simplement la main, rappellera l’avocat de la partie civile. On “joue avec le clitoris” ».

« Là encore, rien ne fait tilt chez vous ? », redemande la présidente. « Non. »

C’est la mère qui, cette fois, se décidera enfin à porter plainte.

« Les choses étaient connues mais il y a comme une chape de plomb dans cette famille », note la présidente avec « une mère qui sait et ne fait rien ».

Un silence renforcé par le climat de peur que ferait régner le père, en proie à des crises de décompensation, dépressif et qui laisse régulièrement planer la menace du suicide.

« Vous semblez avoir oublié que c’est votre fille »

Dans les explications qu’il a pu donner, il reconnaît la nature « très particulière » de cette relation, dit qu’il a « trop d’amour » pour sa fille.

« Vous la considériez comme une femme bis, vous semblez avoir oublié que c’est votre fille, tranche la présidente. »

« Elle n’a pas réagi, ne m’a fait aucun reproche », se défendra-t-il, en déduisant qu’elle était « consentante » comme il le lui fait savoir dans un texto :

« Je pensais que tu étais aussi amoureuse de moi, tu disais rien ».

« Je pense avoir compris que c’est invivable, conclura-t-il au tribunal, je comprends qu’elle soit traumatisée ».

« C’est plus qu’invivable monsieur, c’est surtout interdit, ça s’appelle de l’inceste », précisera la présidente à ce père incestueux qui semble encore enlisé dans l’ambiguïté.

Comme sa réponse à la question du procureur : « Êtes-vous encore “amoureux” de votre fille aujourd’hui ? ». « Je sais plus, ça passe. Je ne peux pas dire un non catégorique. »

Un profil psychologique complexe

À la barre, le père de famille est resté peu bavard, mais n’a rien contesté:

« Je ne peux pas l’expliquer, j’ai fait une grosse erreur », répétant comme un mantra: « Je sais pas, c’est difficile ».

Il est resté quasi-silencieux, refusant même de s’ouvrir au tribunal sur une hypothétique agression sexuelle dont il aurait été victime plus jeune et dont il ne parlera pas même à l’expert psychiatre.

Invention pour excuser son comportement ? Ou réalité qui expliquerait en partie la construction chaotique de sa personnalité, s’interroge le tribunal.

Il y a bien un séjour en psychiatrie en 2001 et depuis, « un mal-être permanent ».

Sa défense avancera une « certaine immaturité » soulignée par le rapport du psychiatre, un « manque affectif » à compenser face à une mère froide et distante et une épouse au profil similaire qui ne lui aurait pas laissé l’opportunité de trouver sa place de père et avec qui il n’avait plus de rapports sexuels à l’époque des faits, « ce qui a pu créer l’ambiguïté avec sa fille ».

Le psychiatre a fait quant à lui état des risques d’une potentielle récidive considérant le père de famille, dont le discernement aurait été « altéré au moment des faits », comme « psychiatriquement dangereux ». 

Reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineur de plus de quinze ans par ascendant, il a été condamné à 2 ans de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve de 2 ans, assortis d’une obligation de soin, de la confiscation de ses armes et de l’interdiction d’en détenir durant 2 ans.

Il doit également dédommager sa victime à hauteur de 9.000 € et sera inscrit sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Source: http://www.lepopulaire.fr/

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