Melun | Le père pédophile condamné à quinze ans de réclusion criminelle

La cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, a condamné Christophe H. à quinze ans de réclusion criminelle et à un suivi sociojudiciaire, pour viol sur mineur de moins de quinze ans et détention d’images pédopornographiques. Sa compagne a écopé de cinq ans de prison avec sursis mise à l’épreuve.

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L’accusé, âgé de 42 ans, était jugé pour avoir abusé de son fils de 8 ans et d’un autre garçon de 12 ans, enfants qu’il avait également pris en photo dans des positions sexuelles.

L’accusée, âgée de 36 ans, avait posé sur certaines photos. Pas moins de 1 800 clichés avaient été découverts dans l’ordinateur du couple.

L’avocate générale Séverine Delacour avait requis quinze ans de réclusion criminelle contre Christophe H., ainsi qu’un suivi sociojudiciaire, et quatre ans de prison, dont un ferme, à l’encontre de sa compagne : « L’inceste, c’est le meurtre psychique des victimes ».

La magistrate a rappelé que seul le fils du couple, celui — justement — qui est incapable de verbaliser, présentait des lésions anales :

« Sans les photos, ce dossier n’aurait peut-être pas existé ».

L’avocate générale s’est emportée en revenant sur les justifications de Christophe H., qui a expliqué avoir été « amoureux » du garçon de 12 ans.

« J’atteins mes limites. En quoi introduire des clopes dans le cul d’un gamin, c’est faire preuve d’amour ! L’accusé n’assume pas d’être pédophile », a-t-elle fulminé.

Me Stéphanie Thierry-Leufroy, l’avocate de l’accusée, a plaidé l’acquittement :

« A aucun moment, ma cliente n’a eu de plaisir. Ce n’est pas elle qui organisait ces mises en scène. Elle avait peur de son compagnon ».

Et l’avocate de revenir sur les viols subis par sa cliente, lorsqu’elle était enfant :

« Elle a aussi été abusée par des voisins, lorsqu’elle avait 22 ans. A l’époque, les experts disaient qu’elle avait 11 ans d’âge mental. Qu’elle soit victime ou auteur, elle est déficiente mentale. C’est compliqué pour elle de s’opposer, vu son parcours de victime ».

Me Julien Hag, l’avocat de Christophe H., estimait que son client « n’était ni un stratège, ni un prédateur » :

« Il n’est associé à aucun réseau. Il a agi de manière opportuniste ».

Et l’avocat de regretter que l’accusée « noircisse le tableau et se défausse sur son compagnon ».

Source : http://m.leparisien.fr/


L’affaire :

La cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, a décortiqué la personnalité du couple, jugé jusqu’à mardi pour avoir abusé de leurs enfants, âgés de 3 et 8 ans, et du fils d’une amie, âgé de 12 ans, entre 2009 et 2013, à Meaux.

Des zones d’ombre entourent le passé de Christophe H., 42 ans, qui a parlé sans ambiguïté de sa bisexualité mais aussi de son goût pour « les photos d’enfants nus ».

Des détails que ses parents ont découverts à l’audience. Tout comme ils ignoraient l’alcoolisme ancien de leur fils et ses années d’errance dans la région d’Annemasse (Haute-Savoie). C’est en tout cas comme cela que l’accusé se présente.

« J’avais pris une claque quand j’ai appris les faits. Vous me remettez une claque », a murmuré le père de famille.

Assis de côté dans le box, Christophe H. était recroquevillé, la tête basse, en l’écoutant. Interrogé par le président Régis de Jorna sur ses préférences, l’accusé a évoqué « la poésie, le théâtre, les romans ».

Le magistrat a alors souligné son appétence pour « la littérature pornographique adulte » et les « livres consacrés à la sexualité des adolescents », avant de revenir sur son goût pour les puzzles.

Allusion aux 1 800 photos retrouvées sur l’ordinateur du couple, destinées à créer des puzzles, mettant en scène les enfants dans des mises en scènes sexualisées.

« Il y a de très beaux puzzles de 5 000 pièces sur les montagnes que vous aimez tant ! », s’est étonné Régis de Jorna.

Une certitude : l’accusé « n’avait pas très envie de trouver un emploi ».

Christophe H. vivait en effet aux crochets de l’accusée, âgée de 36 ans, apparue comme une femme courageuse. Elle a toujours travaillé, malgré son ralentissement intellectuel qui lui vaut d’être sous curatelle renforcée. Victime d’agressions sexuelles par son père à 14 ans et par des voisins à 21 ans, elle a bredouillé avoir participé aux photos pornographiques la mettant en scène avec les enfants « pour faire plaisir » à son compagnon.

Elle n’a pas le droit de rencontrer ses enfants, placés dans deux familles d’accueil. « Le frère et la sœur se voient. Ils ont toujours des difficultés de langage », indique Me Catherine Bahuchet, leur avocate.

Seul l’adolescent, abusé lorsqu’il était hébergé chez le couple, assiste à l’audience.

« Il voulait que le procès ne soit pas à huis clos. Il oscille entre la peur, la colère et la volonté de leur faire face », confie Me Anne-Cécile Ducard, son avocate.

Source : http://m.leparisien.fr/

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