Meaux | Deux ans de prison sous bracelet électronique pour avoir prostitué deux mineures

oui

Pédocriminel En liberté

Les clients étaient recrutés par petites annonces
Un habitant de Seine-Saint-Denis, âgé de 27 ans, a comparu devant le tribunal correctionnel de Meaux pour proxénétisme aggravé. Il n’a eu de cesse de nier les faits. Le parquet de Meaux avait requis une incarcération à l’issue de l’audience.

Il a eu beau nier devant le tribunal correctionnel de Meaux, les juges ne l’ont pas cru.

Ses premières déclarations en garde à vue devant les policiers ont pesé lourd dans la balance.

Deux ans de prison à effectuer sous bracelet électronique : c’est la peine qui lui a été infligée pour proxénétisme aggravé.

Lors du délibéré, la présidente Emmanuelle Teyssandier, en regardant le prévenu, très mal à l’aise à la barre du tribunal, l’a averti :

« Vous avez de la chance que les faits remontent à 2018, sinon vous seriez parti en détention »

C’est que les deux jeunes filles victimes dans cette affaire – absentes à l’audience – étaient à l’époque âgée de seulement 16 ans.

L’une d’elles est même considérée comme vulnérable.

La substitute du procureur Myriam Khouas avait requis trois ans de prison, dont 18 ferme, avec mandat de dépôt.

Elle déclare :

« Le prévenu se perd dans sa version. Je ne crois pas à son ignorance »

A l’origine des ennuis judiciaires du prévenu, âgé de 27 ans : les confidences faites à leurs éducateurs par des jeunes filles du foyer Orgemont, à Meaux, en juin 2018.

Une des pensionnaires, Marie*, déficiente mentale, serait prostituée par une de ses amies.

Une enquête est aussitôt confiée au commissariat de Meaux.

Des explications peu convaincantes

En audition, la victime va raconter avoir été contrainte à des rapports sexuels avec des hommes, dans un appartement de Chelles, à l’occasion de fugues.

C’est sa copine Kelly* qui – selon elle – organise les rencontres tarifées et récupère l’argent.

L’adolescente est claire, même si elle présente un potentiel intellectuel bas : elle ne souhaitait pas ces relations.

Autre certitude : elle n’est absolument pas en mesure de se protéger.

Pour ces faits, Kelly sera jugée par le tribunal pour enfants.

Les enquêteurs vont remonter jusqu’au prévenu, hébergé dans un foyer de jeunes travailleurs de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : il aurait laissé sa chambre à Kelly pour ses activités de prostitution.

Marie elle-même aurait rencontré un client dans son logement.

C’est peu de dire que le prévenu peinait à répondre aux questions du tribunal, se réfugiant parfois dans le silence.

Kelly – même si elle a souvent modifié ses versions – le mettait clairement en cause, livrant des détails sordides.

Il aurait prêté son logement, publié des annonces sur les sites Wannonce ou Sexmodels… et gagné de l’argent.

Pour 50 euros la demi-heure, quelque 200 clients y auraient répondu.

Elle-même en aurait rencontré plusieurs par jour.

A l’audience, du bout des lèvres, le prévenu a expliqué avoir « dépanné » son amie Kelly, en lui laissant sa chambre, pour lui rendre service, sans contrepartie financière.

Sur un de ses téléphones, les enquêteurs avaient découvert des messages sans équivoque.

Le prévenu s’explique :

« Elle n’avait pas de téléphone, je luis prêtais ».

Ses explications n’ont pas convaincu.

Source(s):