Reims | Tony, battu à mort : son beau-père voulait “l’éduquer”

Le petit Tony a été tué à 3 ans, victime des coups répétés de son beau-père et du silence coupable de sa mère et du voisinage.

Voilà bientôt une semaine que le petit Tony est mort à l’hôpital de Reims, victime de la violence gratuite de son beau-père.

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L’enfant subissait les assauts incessants de Loïc, le petit ami de sa mère. (Photo: DR)

L’enfant de trois ans a succombé à une rupture de la rate et du pancréas antérieurs survenus après des coups portés à l’abdomen.

Il présentait aussi de nombreux hématomes et une fracture du nez. Loïc, le compagnon de sa mère âgé de 24 ans, a rapidement été placé en garde à vue.

Là, il a expliqué selon «Le Parisien» avoir voulu éduquer le garçonnet. Il a admis lui avoir donné «des claques», qualifiant l’enfant de garçon «désobéissant» qui «ne voulait pas faire son lit».

Tony n’était plus scolarisé depuis le 21 novembre dernier et n’était pas suivi par les services de protection de l’enfance.

Rapidement, l’enquête a révélé que Tony était devenu le souffre douleur de cet homme déjà condamné 7 fois pour violences, selon le parquet.

“On l’entendait frapper dans les murs… et sur elle”

Dans le voisinage, certains affirment n’avoir rien vu et rien entendu. D’autres jurent avoir tenté de discuter avec la mère.

«J’ai fait comprendre à la mère qu’on se posait des questions, elle s’est braquée», a raconté une voisine au «Parisien».

«En plus des soirées, il lui hurlait dessus, on l’entendait frapper dans les murs… et sur elle», ont confié d’autres témoins.

Certains membres du voisinage affirment avoir alerté le bailleur de l’immeuble qui aurait promis une enquête interne.

Mais «notre personnel n’a pas eu connaissance de violences envers le petit garçon et s’il y avait eu la moindre alerte, on aurait réagi», se défend auprès de l’AFP Stanislas Jobbe-Duval, directeur général délégué de Plurial Novilia, le bailleur social.

Les habitants n’avaient fait état que de «problèmes de voisinage» avec «tapage», «disputes bruyantes» et «grossièretés» par l’intermédiaire d’un courrier, ajoute-t-il.  En début de semaine, le procureur avait pourtant déploré le silence de la mère et du voisinage.

Si tant de gens avaient entendu le petit garçon hurler, pourquoi personne n’a-t-il rien dit ?

«Ca parle dans le quartier: on met tout sur le dos des voisins, je suis pas d’accord!», a répondu une voisine à l’AFP.

Mercredi, à Reims, une marche blanche a eu lieu en son honneur.

«Tuons le silence pour que plus jamais un enfant ne meure sous les coups», était-il écrit sur la banderole en tête de cortège.

La mère de 19 ans est poursuivie pour non-assistance à personne en péril, et non dénonciation de mauvais traitements. Elle encourt cinq ans de prison. Son compagnon, lui, risque la réclusion criminelle à perpétuité.

 

Source : parismatch.com

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