Saint-Etienne-de-Tulmont | Un pédocriminel condamné vingt ans après les faits

Cheveux gris, lunettes et sweat à capuche, Jean-Pierre R., un pédocriminel de 45 ans, poursuivi pour des agressions sexuelles sur mineur remontant à près de 25 ans, a bien du mal à expliquer son passage à l’acte.

«J’étais un petit con immature», bredouille ce cariste aujourd’hui père de deux enfants. Face à lui, son neveu, aujourd’hui professeur d’Anglais, veut des réponses.

«J’ai 8 ans, mon oncle joue avec moi, il fait tourner une pièce, pile ou face. Il est nu, si c’est pile il est dessus, si c’est face, c’est moi, témoigne ému l’enseignant. Plus tard, il me demande de lui uriner dessus dans la salle de bain, de lui faire des fellations… Mon frère cadet a lui aussi été victime de ces abus, il ne l’a pas dit pour ne pas faire souffrir ma mère».

À nouveau interrogé par la substitut, le prévenu s’enfonce un peu plus dans des explications nébuleuses. «Je ne me rappelle pas, cela fait trop longtemps…», répète Jean-Pierre. Vous avez eu 25 ans pour réfléchir à vos actes!», s’exclame Bérengère Lacan.

«C’était un jeu, j’ai essayé d’oublier, je savais que c’était une grosse bêtise», finit par avouer le prévenu allant jusqu’à mettre en cause la victime.

«Vous êtes attiré par les enfants?»

«Non, il n’y avait pas d’arrière-pensée, juste des caresses»

«Enfin, (s’agace la présidente Maury) ce ne sont pas des câlins affectueux d’un oncle pour son neveu! Ce sont des fellations, et des caresses sexuelles…»

Très affecté par cet échange, le jeune enseignant contient ses larmes. Son avocate revient sur son préjudice.

«Après 22 ans de silence, de solitude, il a fini par craquer : un burn-out, des soins psychiatriques, une thérapie de groupe, un traitement et des pensées suicidaires».

Encore remontée par la défense du quadra, la substitut revient sur la mise en cause de la victime. «Je ne peux pas supporter de vous entendre dire que c’est un enfant de 8 ans qui a des pulsions sexuelles.

C’est lâche!», tonne B. Lacan requérant 30 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve (SME).

Longuement à la défense, Me Laurent Mascaras revient sur les maladresses et l’utilité, 20 ans après les faits, d’un suivi de son client.

«Je ne juge personne, enfonce le clou l’avocat montalbanais rappelant que la mère de la victime avait été mise au courant des faits par son fils alors qu’il n’avait que dix ans. Mais pourquoi dans cette famille, on n’en parle pas, on ne fait pas éclater la vérité ?»

Le tribunal suit les réquisitions et oblige le mis en cause à également régler 8 000 € de préjudice moral à la victime.

Source : ladepeche.fr

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