Saint-Nicolas-de-Port | Un chauffeur condamné à 1 an de sursis pour avoir téléchargé des milliers de fichiers pédopornographiques

Un chauffeur de Saint-Nicolas-de-Port a été condamné pour avoir téléchargé des milliers de photos pédopornographiques d’une abjection rare.

Je commence à avoir quand même un peu d’expérience. Mais c’est la première fois que je vois des photos aussi choquantes ! », lâche Didier Gastaldi, le président du tribunal correctionnel de Nancy.

Le magistrat n’a pas vraiment de mot, ce vendredi, pour décrire les clichés retrouvés dans l’ordinateur du prévenu qui lui fait face.

Ce dernier, un chauffeur de Saint-Nicolas-de-Port d’une trentaine d’années, a pourtant l’air inoffensif. Il est petit et plutôt chétif. C’est aussi un père de famille sans histoire.

« L’homme idéal », selon le témoignage de sa compagne devant les enquêteurs.

Cette affaire dit le contraire. Elle met à jour une facette sombre et cachée de sa personnalité.

Le trentenaire a littéralement sombré dans la pédopornographie.

Cela a démarré il y a 3 ans lorsqu’il s’est mis à fréquenter le site de discussion et de rencontre coco.fr.

D’emblée, sa démarche n’est pas orthodoxe. Il se fait passer pour une femme.

Pourquoi ?

« Car on reçoit plus de message mais aussi parce que je voulais m’inventer une vie de femme ».

« On peut lire la détresse des enfants dans leur regard »

Puis il se fait passer pour une ado.

Les échanges avec ses interlocuteurs sont de plus en plus crus et déviants. Viennent ensuite les photos.

« Je voulais des jeunes enfants nus et en action », a-t-il avoué aux policiers.

Il récolte des milliers de clichés et quelques films.

On peut y voir des petites filles de 7 ou 8 ans livrés en pâture à des adultes.

« Cela atteint un degré rare d’abjection. On peut lire la détresse des enfants dans leur regard », souligne procureur adjoint, Pierre Kahn qui réclame un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve mais aussi et surtout une obligation de soins.

Le trentenaire de Saint-Nicolas-de-Port a déjà commencé à voir un psy. Et cela porterait ses fruits.

« Ces images étaient devenues une addiction. Mais j’ai fait la promesse à ma femme et ma petite fille que c’était fini », murmure-t-il, à la barre.

Tout en assurant qu’il n’est « pas attiré par les enfants dans la vie réelle ».

Aux enquêteurs, il avait quand même confié qu’il avait « pensé à passer à l’acte » mais que c’était « resté dans le domaine du fantasme ». D’où vient cette fascination malsaine ?

Pour son avocate, Me Aurélie Vaxelaire, il suffit de fouiller dans le passé de son client pour comprendre.

Son frère a été violé par son père. Sans doute sous ses yeux.

Lui-même a été abusé sexuellement par son frère et par un moniteur lors d’un camp de vacances.

« Il a été une victime pendant des années », plaide son avocate.

Jugement : un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Plus une obligation de soins.

Source : Vosges Matin

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