Limoges | Un prof de maths jugé pour viols et agressions sexuelles sur mineurs

Mohamed B. professeur de maths, est jugé pour viols sur sa fille, sur sa belle-sœur et atteintes sexuelles sur des élèves pendant des cours particuliers.


Le palais de justice de Limoges. © Brigitte AZZOPARD
Les propos sont les mêmes. Il est question de peur, de chantage, de honte. Ce mardi, la cour d’assises de la Haute-Vienne a laissé une large part de la deuxième journée du procès de Mohamed B. à l’audition des victimes.

Le matin, Juliette*, la seule à s’être constituée partie civile, évoque calmement et avec précision l’automne 2012 où elle a pris des cours particuliers avec le père d’une amie, pour rattraper son niveau en mathématiques après avoir échoué au bac.

« Si jamais il touchait à ma nièce, ça ne se passerait pas comme ça. »

La belle-sœur de l’accusé

L’après-midi, Samia, belle-sœur de l’accusé, parle, elle, avec véhémence et une colère contenue, des faits qu’elle dit avoir subis de la part du mari de sa sœur, entre ses 13 et ses 21 ans, de 1993 et 2001**.

« Je n’ai pas été porter plainte, se justifie d’emblée Samia de sa voix ferme, mais j’ai fait une déposition car je l’avais prévenu que si jamais il touchait à ma nièce, ça ne se passerait pas comme ça. Moi, je ne pouvais pas l’affronter, même du regard tellement il me dégoûte et j’avais peur des représailles… »

C’est en mars 2013, quand Juliette est allée déposer une main-courante que la parole de plusieurs femmes concernant les agissements de Mohamed B. s’est libérée. Non sans douleur, non sans une grande crainte et non sans conséquences.

Les deux femmes, d’aujourd’hui respectivement 24 et 38 ans, victimes présumées à plusieurs années d’intervalle parlent des méthodes du professeur de maths de 49 ans aujourd’hui, d’origine libanaise.
Les paroles douces, réconfortantes, « tu ne fais rien de mal, on ne se fait que du bien », puis les attouchements, sur la poitrine, puis les demandes de fellations. « Je n’ai jamais pu, j’étais tétanisée, c’était quand même le père de ma copine… je n’arrivais pas à y croire », déclare Juliette.

« C’était quand même le père de ma copine »

« À l’époque j’étais très jeune, se remémore douloureusement Samia. Il me parlait de virginité, je ne savais même pas ce que c’était ! Il m’a touchée pendant des années, il m’a forcé à lui faire des fellations, j’avais envie de vomir ».

La propre fille de l’accusé, après que son amie Juliette a osé parler, a dénoncé son père qu’elle a accusé de viols de d’agressions sexuelles depuis ses 12 ans, avant de se rétracter.

Juliette a attendu plusieurs mois avant de parler, de crainte de briser la famille de son amie. Sans parler de la honte qui la submergeait. Samia tient le même discours.

Aujourd’hui, Juliette n’a plus de relation avec son amie qui l’a traitée de « diable » quand elle a finalement dénoncé son père. Et Samia n’a plus aucun lien avec ses neveux et nièces. « Ils pensent que j’ai tout inventé. Mon neveu, que j’adorais, que j’ai gardé bébé me hait ».

« Tout ce que j’ai dit sur mon père, c’est faux ! Ma sœur a menti, elle me l’a dit. » L’une des filles de l’accusé

Une de ses nièces en effet, autre fille de l’accusé est venue déposer hier, pour ne dire qu’une seule chose : « Tout ce que j’ai dit sur mon père, c’est faux?! Ma sœur a menti, elle me l’a dit ».

La femme de l’accusé, qui a dénoncé des faits de violence sur elle-même et ses filles quand elles étaient bébés a déposé également. Même discours : « J’ai menti?! Et tout ce qu’a dit ma fille est faux ». Celle-ci devrait être entendue mercredi.

(*) Les prénoms des victimes ont été modifiés.
(**) Une partie des faits est prescrite.

Coup de théâtre. Alors qu’il est libre, placé sous contrôle judiciaire depuis 2013, après quinze jours de détention, l’accusé a dormi cette nuit en prison, alors que sa fille a révélé sans penser à mal, que son père dormait chez elle, où habite également sa sœur alors qu’il lui était fait interdiction d’entrer en contact avec elle.

Source : lepopulaire.fr

Il va finalement recevoir une peine de 14 ans de prison

https://www.lepopulaire.fr/limoges/faits-divers/justice/2018/12/07/14-ans-de-reclusion-criminelle-pour-le-prof-de-maths-reconnu-coupable-de-viols-sur-mineurs-a-limoges_13077256.html

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