Lille | L’opticien Thomas Wulles prend 12 ans de prison pour viols sur 4 jeunes enfants

MAJ du 13/05/17

En 2013, l’opticien du nº6, place Sébastopol à Lille, inventait des jeux pervers dans son arrière-boutique. Pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, il a été condamné à douze ans de réclusion criminelle.

La présidente Vinciane Dejongh et Mariane Wegnez, juge assesseur. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ

Ses derniers mots ont été pour les victimes : « Pardon pour ce que j’ai fait. J’espère que ce procès va les aider à se reconstruire. » Thomas Wulles est intelligent et cultivé, fils d’enseignants «  étayants et aimants  », dira Yves Delannoy, expert psychologue. Il était aussi jusqu’à mercredi verrouillé sur un redoutable secret : «  J’ai des penchants pédophiles depuis toujours  », a-t-il avoué à la troisième demi-journée de son procès.

Depuis le début de la semaine, il «  reconnaissait du bout des lèvres  », lui avait reproché l’avocat général Frédéric Amégadji. Il se cachait derrière « un état second  » lié à une consommation excessive d’alcool, de cannabis et de psychotropes.

Il a abusé de 4 enfants

Thomas Wulles, 41 ans, était jugé pour avoir abusé de quatre enfants. Trois ont 5, 6 et 8 ans, le quatrième a 14 ans mais un retard mental. La première victime est une fillette de ses amis : en avril 2013, au cours d’une soirée chez lui, il isole l’enfant de cinq ans à l’étage, lui baisse sa culotte et photographie ses fesses. Il faudra presque deux ans pour que Thomas Wulles admette les faits en écrivant au juge d’instruction alors qu’il est incarcéré.

Sa compagne le quitte quand il affirme qu’entre avril et juillet 2013, il y a eu trois autres victimes pour des agressions allant crescendo. Thomas Wulles s’en prend à des enfants du quartier Sébastopol où il est installé comme opticien. L’homme inspire confiance : «  gentil, poli, discret », ont témoigné cette semaine les parents des enfants abusés. Ces enfants qui ont l’âge de son fils aîné venaient regarder des dessins animés dans l’arrière-boutique.

Des jeux pervers

Thomas Wulles a inventé pour eux des jeux pervers. Comme celui de l’étiquette : sous prétexte de voir la marque du pantalon, l’opticien se livrait à des attouchements. Blandine Lejeune en défense insistera : «  Il a reconnu quelque chose d’impossible à reconnaître. C’est le premier pas vers la responsabilisation. »

Après sa détention, Thomas Wulles sera soumis à un suivi sociojudiciaire pendant sept ans avec injonction de soins (cinq ans de prison supplémentaires en cas de non-respect). Il est inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Source: La Voix du Nord


Article du 10/05/17

Lille | Un opticien jugé aux assises de Douai pour les viols de 3 mineurs de 8, 6 et 13 ans

Thomas Wulles a tenu un magasin d’optique place Sébastopol entre 2003 et 2014. C’est dans l’arrière-boutique que trois enfants ont été abusés. PHOTO ARCHIVES

En 2013 et 2014, l’opticien, alors installé 6, place Sébastopol à Lille, a abusé de trois enfants dans son arrière-boutique. Incarcéré depuis, il est jugé cette semaine par la cour d’assises de Douai.

Martin (*) avait 8 ans en 2013.

Ce petit garçon est le premier à avoir dénoncé les agissements de Thomas Wulles, 41 ans, jugé jusqu’à vendredi pour viols et agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, et défendu par Me Blandine Lejeune.

Il se tient bien droit et explique d’une voix claire les attouchements qu’il a subis le 20 juillet, il y a quatre ans.

La barre lui arrive au menton.

Deux autres garçons du quartier, Aurélien (*), à l’hiver 2013, et Maxime (*), au début 2014, ont subi une fellation.

Ils avaient 6 et 13 ans.

Des faits de corruption de mineur sont aussi reprochés à l’accusé, après qu’il a photographié une fillette de 6 ans fesses nues, en avril 2013.

Pour chaque victime, l’opticien de la place Sébastopol avait la confiance des parents.

« Il était calme, poli, discret », dira le père d’une d’elles.

L’enquêteur de la brigade des mineurs se souvient très bien de « cet homme bien sous tous rapports, arrivé en garde à vue en costume-cravate, attaché-case et petites lunettes ».

« Un garçon gentil, bon élève, qui n’a jamais causé de problèmes »,

Témoigneront ses parents, retraités de l’Éducation nationale.

Des souvenirs confus

Les enfants le trouvaient « sympa » ou « cool ».

Il leur permettait de jouer à des jeux vidéo interdits chez eux.

C’est dans l’arrière-boutique du magasin qu’ils ont été agressés.

La présidente Vinciane Dejongh questionne Martin :

« Il touche ton sexe et il dit que c’est marrant ? »

Avec un sourire gêné, le petit garçon confirme que l’accusé lui a même offert un coca.

« Il offrait souvent des friandises ? »

Interroge l’avocat général Frédéric Amegadji.

« C’est la seule fois. »

Dans le box, Thomas Wulles affiche des souvenirs confus :

« J’ai seulement des flashs. »

Il se cache derrière une consommation massive de cannabis et de médicaments, dont il a néanmoins très peu parlé au cours de l’instruction.

« Ce sont des choses dont on ne se vante pas facilement », dira-t-il pendant l’audience.

Pour Mes Anne Policella, Fatima En Nih et Florent Méreau en partie civile, la justification risque d’être un peu courte.

Dans l’ordinateur de Thomas Wulles, les enquêteurs ont trouvé la trace de recherches de sites pédo-pornographiques.

(*) Prénoms d’emprunt.

Source : La Voix Du Nord

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