Argenton-sur-Creuse | Le terrible secret du papa pédophile

L’Argentonnais de 53 ans a abusé de sa fille pendant plusieurs années. Les faits ont débuté alors qu’elle n’avait que 8 ans.

Tribunal correctionnel de Châteauroux

L’ignoble secret était sans doute devenu trop lourd à porter. En janvier 2014, lors d’une conversation sur un réseau social, cet Argentonnais de 53 ans avoue, à son ex-compagne, avoir sexuellement abusé de leur fille, lorsqu’elle avait entre 8 et 11 ans. Aujourd’hui âgée de 18 ans, la jeune femme a confirmé ces faits.

Le président du tribunal, Rémi Figeroux, a lu sa déposition. Glaçant : « C’était il y a longtemps, j’ai très peu de souvenirs. Je devais avoir entre 8 et 11 ans ». A l’époque, la fillette vit chez sa mère et ne voit son père que de temps en temps. « Ma belle-mère se couchait tôt. Il venait dans ma chambre ; à chaque fois, il avait bu. Il s’introduisait dans mon lit et me parlait de sexualité. Il m’enlevait mon pyjama et me caressait le sexe, les fesses et les seins. Ça se passait chez lui ou chez mon grand-père paternel. J’avais peur car j’avais conscience que c’était mal. »

“ De l’éducation sexuelle ”

Se mettait-il nu, lui ont demandé les policiers ?

« C’est arrivé. Il n’y a jamais eu de pénétration mais, plusieurs fois, il a mis sa tête entre mes jambes […]. Une fois, il m’a embrassé sur la bouche. Il m’expliquait que c’est comme ça que ça se passait, plus tard. Il faisait passer cela pour de l’éducation sexuelle. Pourquoi n’ai-je rien dit ? J’avais honte de ne pas réagir. Je pensais avoir un problème car ces choses-là ne devraient pas se passer avec son père mais avec son premier amour. »

Ces terribles souvenirs ont été enfouis par la victime. Depuis 2012, elle habite à nouveau chez son père. « Il est revenu dans ma chambre, alcoolisé. Je lui ai dit de sortir. Son regard me dérangeait. Il ne s’est plus jamais rien passé. »
Le prévenu, également père de deux garçons de 22 et 25 ans, a reconnu l’ensemble de ces faits. « Ce sont des gestes inconsidérés, complètement déplacés. » « Comment les qualifiez-vous ? », lui demande le président ? « C’est de l’inceste. » « Et de la pédophilie également ? » « Oui ».

« Vous reconnaissez les faits, c’est un premier pas », constate Stéphanie Aouine, procureur. Mais celle-ci ne s’en contente pas :

« L’alcool n’explique pas tout et, même si vous avez honte, il manque l’analyse de votre passage à l’acte ».

Elle s’appuie sur l’expertise psychiatrique qui souligne « un éthylisme chronique en voie de rémission » mais prévient :

« Il est impossible de dire qu’il n’y a aucun risque de récidive ». « Vous avez vu un psychiatre pendant un an pour vos problèmes d’alcool mais jamais vous n’avez parlé de ces faits d’agression sexuelle, souligne le procureur. Le problème n’est pas réglé. » Elle requiert « une peine d’emprisonnement avec sursis et une obligation de soins ».

Le tribunal a suivi le réquisitoire et condamné le père incestueux à un an de prison avec sursis, mise à l’épreuve de trois ans et obligation de soins psychiatriques.

Avant cela, Rémi Figeroux avait demandé : « Avez-vous, aujourd’hui, des pulsions sexuelles envers des enfants ? » Le prévenu avait répondu « non ».

Source: http://www.lanouvellerepublique.fr/

Source(s):