L’Aigle | Un papy de 71 ans touche la poitrine d’une fille de 10 ans

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Un papy poursuivi pour avoir caressé la poitrine d’une fillette
Le papy de 71 ans a eu un geste très déplacé ce jour-là en plongeant sa main sous le tee-shirt d’une enfant de six ans dans une brasserie de L’Aigle (Orne).

A l’audience jeudi 18 février, l’homme qui se tient debout devant le tribunal est âgé de 71 ans. Il entend haut et les débats seront compliqués.

Ce que la justice reproche à ce grand-père de 8 petits-enfants ? D’avoir plongé sa main dans l’encolure du tee-shirt d’une enfant de 10 ans et l’avoir touchée « entre les deux seins », comme a expliqué la petite dans son audition.

« Il a dit que j’étais belle »

Les faits datent du 20 juin 2020 à L’Aigle (Orne). L’enfant se trouvait en compagnie de son père dans la brasserie d’un supermarché. Alors que ce dernier parlait avec une amie, la fillette s’est approchée d’un voisin de table. Aux gendarmes, plus tard, elle expliquera que

« pendant que papa parlait, je me suis approché de ce monsieur, il était gentil. Il a dit que j’étais belle. Il m’a caressé le bras puis a soulevé mon tee-shirt pour mettre sa main sur mes seins ».

C’est en rentrant chez sa mère (le couple est séparé), qu’elle a tout raconté. Une plainte a été déposée à la gendarmerie dès le lendemain.

Auditionné, le vieil homme nie l’agression sexuelle. Et à l’audience, devant le président Eric Martin, il persiste.

« Je lui ai mis la main sur l’épaule, je lui ai dit que plus tard elle serait une belle fille. Mais c’est tout. Si j’ai fait ce qu’elle dit, c’est involontairement. »

« Des cauchemars »

Les parents de la victime sont venus à cette audience qui s’est tenue à 8 clos. La victime est présente aussi, soutenue pas sa grande sœur.

« Ma fille fait des cauchemars depuis ce jour »,

indique la maman.

« Elle est suivie par un psychologue. »

Quant au père, il indique ne plus voir sa fille qui

« ne veut plus sortir avec moi. »

Le casier du prévenu compte plusieurs mentions. L’expertise médicale n’a pas révélé de troubles du discernement ni de problèmes psychiatriques.

« Cette affaire me met mal à l’aise »,

souffle Me Blanchet pour commencer sa plaidoirie.

« Le prévenu a tenu un discours malsain en évoquant le physique de cette petite fille. »

Il soulève la question de la crédibilité de la parole de l’enfant.

« Elle ne connaît pas cet homme donc ne souhaite pas lui nuire. Elle n’est pas non plus manipulée par un tiers. Elle évolue dans un environnement stable et équilibré. Il n’existe aucune raison de considérer qu’elle ment. »

Avocat de la victime

Pour ce « geste odieux et traumatisant », il réclame 10 000 € de dommages et intérêts pour la victime en réparation du préjudice moral, ainsi que 2 000 € pour chacun des parents.

François Coudert, procureur de la République, requiert 9 à 10 mois de prison avec sursis probatoire.

« Je n’ai aucune difficulté avec ce dossier. Il faut faire très attention aux mains baladeuses. »

Il espère que cette audience sera pédagogique pour le prévenu

« mais il faut pour cela admettre les faits, c’est la première étape. »

« C’est une drôle d’époque, où on ne peut plus siffler une femme dans la rue, monter dans un ascenseur si vous êtes un homme et qu’une femme s’y trouve. On ne peut plus complimenter une jeune fille, lui mettre la main sur l’épaule. On voit du sexe partout ! Des violeurs, des pédophiles, y compris chez un grand-père qui a simplement fait un compliment, comme l’a fait d’ailleurs avant lui une femme dans la brasserie. »

François Coudert, procureur de la République

Me Gasnier, avocate de la défense, se fâche.

« Bientôt, nous aurons un hashtag approche malsaine ! »

A ses yeux, l’infraction n’est pas caractérisée, elle sollicite donc la relaxe.

Le jugement a été mis en délibéré au 25 mars.

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