Le Havre | Un homme de 66 ans condamné pour agression sexuelle sur une ado

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“Il y a mon ADN dans sa culotte?… elle a utilisé ma serviette, c’est tout !”
Au Havre, une affaire d’agression sexuelle, datant de 2018, a été jugée au tribunal correctionnel. Le prévenu était âgé de 61 ans et la victime était alors une ado de 12 ans.

D’un côté, une victime âgée de 12 ans au moment des faits en 2018.

De l’autre, un homme de 61 ans qui se dit innocent.

Entre deux, une preuve d’ADN.

Le tribunal du Havre a jugé, lundi 5 juin 2023, une affaire d’agression sexuelle dont les faits se sont produits au sein de l’appartement du prévenu.

Tout démarre lorsque la victime est invitée à passer la nuit chez une amie: la fille du prévenue .

 

Il nie les faits

Ce vendredi soir là, alors que les deux amies dorment dans le même lit, le père les rejoint après son travail.

Quelque chose d’habituel pour lui puisque sa fille est « une trouillarde » et qu’il dort régulièrement avec elle.

Or, ce soir là, alors qu’il se trouve entre les deux jeunes files, il se met à embrasser la victime et a lui caresser les seins.

Le lendemain, au soir, il recommence.

Choquée, la jeune fille raconte les faits à une de ses amies le dimanche, qui lui recommande d’aller déposer plainte.

Le prévenu est donc interpellé le jour même et nie les faits.

« Vous demandez même aussitôt de montrer l’ADN », relate le président du tribunal.

Des analyses sont aussitôt effectuées et le résultat est sans ambages :

l’ADN du prévenu est retrouvé sur la face intérieure de la culotte de la jeune fille.

 

L’ADN dans la culotte

Comment l’expliquer ?

Sans nier le fait qu’il ait bien dormi dans le même lit que la victime,

« Je ne l’ai pas touché cette fille », martèle le prévenu, aujourd’hui à la retraite.

Elle a dormi chez moi pendant deux jours il y a de l’ADN partout elle a utilisé la serviette, c’est tout ! »

Selon les dires de ce dernier, il n’y avait pas d’autres lits dans le logement pour dormir.

« Quand j’ai vu que je n’arrivais pas à dormir [dans ce lit avec elles, NDLR], j’ai posé la couette par terre pour m’installer dessus ».

Le même scénario se serait répété le lendemain soir.

Ce sur quoi rebondit le tribunal :

« Coucher dans le même lit qu’une pré-ado c’est questionnant ! »

« Je n’avais aucune arrière-pensée », réplique le sexagénaire.

 

La question de l’argent

Au cours de l’audience, les versions s’entrechoquent au sujet de l’argent.

Le tribunal relate que le prévenu aurait donné de l’argent à sa fille et à la victime en disant :

«  Si vous ne bougez pas dans la nuit, vous aurez un billet. »

« C’est possible », répond le retraité qui assure que l’intention derrière cette phrase était bien différente.

« J’ai dit : les filles, si vous me laissez dormir, je vous donne un billet. »

 

Toujours d’après lui, l’une des raisons pour laquelle la victime l’accuse de ces faits c’est en raison de sa vénalité.

De quoi donner à la victime le courage de prendre la parole :

“Je ne peux pas accepter que l’on dise cela, et qu’on me traite de menteuse encore.

Cela fait cinq ans que ça dure, si ça avait été pour l’argent, je n’aurais pas fait ça.”

 

La rencontre entre la mère et la fille

Autre point qui soulève des interrogations : la rencontre entre la mère et la fille, le samedi midi.

En effet, le prévenu indique qu’il a rencontré la mère de la victime et que celle-ci lui aurait donné son accord pour que sa fille dorme chez lui, une nouvelle fois.

« Si je l’avais agressée, elle ne serait pas revenue ».

Mère et fille se sont d’ailleurs vues le samedi midi.

À cette remarque, le tribunal répond que selon l’expertise psychiatrique, la jeune fille n’est pas une affabulatrice et a été « sidérée » par les faits.

Ce que corroborera son avocate en disant :

« Elle avait 12 ans et demi à l’époque, elle aurait pu ne pas redormir chez lui mais elle était très jeune, elle ne comprenait pas ce qu’il se passait ».

 

Six mois avec un bracelet électronique

Le ministère public a requis 18 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans.

Pour la procureure, l’ADN est une preuve concrète et le prévenu se retrouve « face au mur sans assumer les faits ».

L’avocate de la défense interroge :

« Alors que la fille du prévenu a le sommeil léger  et qu’elle dormait à côté, comment n’aurait-elle pas pu se rendre compte de ce qu’il se passait juste à côté d’elle ? »

Elle brandit la carte du doute en demandant la relaxe.

Au terme des débats, le prévenu, aujourd’hui âgé de 66 ans, est reconnu coupable et écope d’une peine de 18 mois de prison avec un sursis de deux ans.

Soit une condamnation de six mois ferme qu’il effectuera à domicile sous bracelet électronique.

 

 

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