La réunion | Le Pédocriminel Multi-récidiviste, Jean-Marc E., passe aux aveux

“Lorsque j’avais des envies et que ma femme ne voulait pas, je prenais la petite.”

À 57 ans, c’est la seconde fois que Jean-Marc E. se retrouve devant la cour d’assises et toujours pour viols. Si en 1989, il avait violé une jeune femme, cette fois-ci ce sont des viols commis sur sa propre fille entre ses 7 et 11 ans.

C’est une famille détruite qui se présente dans la salle d’audience de la cour d’assises. D’un côté sur le banc des victimes, une femme d’un certain âge étreint sa fille, à peine majeure. Sur le banc des témoins, les deux garçons de la famille.

Assis sur le banc des accusés, la tête entre les mains Jean Marc E. le père de famille.

“Oui, je reconnais les faits, mais je n’ai jamais été violent”, affirme le quinquagénaire, alors qu’il est aussi poursuivi pour des violences habituelles sur sa femme.

En avril 2016, les services sociaux d’un collège dionysien préviennent le parquet de la détresse d’une jeune fille, qui affirme avoir subi de nombreux viols de la part de son propre père.

“Nous avons été très rapidement saisis de ce dossier”, explique la directrice d’enquête.

“Elle nous a raconté que les premiers faits se sont déroulés à proximité de la zone aéroportuaire à Sainte-Marie alors qu’elle n’avait que 5 ans.”

Deux jours plus tard, son père est interpellé à son domicile. Sur place, les enquêteurs vont découvrir des seringues intra-caverneuses pour les personnes souffrant de difficultés érectiles. Placé en garde à vue, Jean-Marc E. va très vite reconnaître les faits, mais en les minimisant.

“C’est très surprenant”, admet encore la fonctionnaire “car il se souvient de tout. Il va nous raconter dans le détail au moins neuf viols ou agressions sexuelles.”

“Des fellations et des pénétrations vaginales”, décrit encore la fonctionnaire.

Elle va aussi livrer une phrase de l’accusé qui fait froid dans le dos:

“Lorsque j’avais des envies et que ma femme ne voulait pas, je prenais la petite.”

Quelques jours plus tard, c’est la mère de famille qui dépose plainte. Elle aussi décrit des faits de viols particulièrement difficiles car, avec les injections intra-caverneuses, les relations pouvaient durer des heures.

“Il pouvait se faire jusqu’à trois injections dans la journée. C’était infernal”, explique-t-elle à la cour.

Elle va aussi révéler des violences qu’elle subit depuis qu’il est sorti de prison en 1996. Mais très rapidement, elle tempère ses dénonciations.

“Au départ, il n’était pas comme cela. Nous sommes mariés pour le meilleur et pour le pire, soutient-elle. J’allais le voir en prison. Mais nous n’avons jamais parlé de cette affaire”, admet-elle en affirmant, “maintenant cela suffit. Avec tout cela, je vais demander le divorce.”

Entendus eux aussi, les deux fils ne peuvent que constater les faits et surtout les dégâts sur leur famille. Seul l’aîné admet qu’il a pu constater les violences commises sur sa mère, tandis que le cadet s’interroge sur le comportement de son père. Une interrogation qui intéresse aussi la cour.

Examiné par les experts lors de l’instruction, Jean Marc E. est décrit comme une personne normale, un peu frustre mais ne présentant aucune pathologie particulière. Des analyses qui interpellent et qui interrogent lorsque l’on sait que l’homme a déjà été condamné pour le viol d’une jeune femme de 19 ans et pour des violences sur sa femme.

Lundi, Me Sophie Vidal sera la première à prendre la parole pour les victimes, avant les réquisitions de l’avocate générale. Me Mihidoiri Ali, assurera la défense de Jean Marc E.

Me Mihidoiri Ali, assurera la défense du pédocriminel Jean Marc E.

Source : clicanoo.re

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