La Réunion | 5 ans de prison pour Christian Manoury, le chanteur de reggae pédophile

SAINT-BENOÎT. Christian Manoury, ancien leader du groupe “Kultur l’amour”, a été condamné hier à cinq ans de prison ferme pour agression sexuelle sur mineur. Il avait déjà fait deux ans de prison pour des faits similaires.

Christian Manoury

Il semble loin le temps où Christian Manoury diffusait des messages de paix et d’amour au rythme de la musique jamaïcaine. L’ancien leader du groupe de reggae bénédictin “Kultur l’Amour”, qui avait notamment joué en première partie des Wailers lors de leur venue à la Réunion en 2012, a été condamné hier à cinq ans de prison ferme pour agression sexuelle sur mineur.

Des faits remontant à 2014 et commis sur un garçon de 12 ans, qui lui avaient valu d’être mis en examen en décembre 2017.

Laissé libre sous contrôle judiciaire, il n’en n’avait pas respecté les obligations et avait finalement été placé en détention provisoire après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt.

Hier, l’homme de 63 ans qui arbore toujours de massives dread-locks a nié les faits.

“C’est parole contre parole” a-t-il affirmé, cherchant en outre à faire peser la responsabilité sur la victime qui l’aurait selon lui “cherché” par un comportement provocateur.

“Je ne suis pas attiré par les enfants et encore moins les garçons” a-t-il encore maintenu à la barre.

Des déclarations mises à mal par son casier judiciaire.

En 2015, Christian Manoury avait déjà été condamné à deux ans de prison ferme pour agression sexuelle sur une fillette de 10 ans.

L’expert psychiatre a en outre conclu à la “dangerosité” du prévenu, soulignant “une attirance pathologique pour les enfants.”

Le médecin allait jusqu’à proposer “un traitement par castration chimique” pour empêcher une récidive.

“On peut en effet s’inquiéter qu’il recommence quand on entend sa position aujourd’hui et le manque total d’empathie pour la victime” a souligné la substitut du procureur Charlène Delmoitié, requérant cinq ans de prison ferme et autant de suivi socio-judiciaire.

“C’est quelqu’un qui a souffert de carences affectives et sociales, il a un côté rustre mais ce n’est pas un monstre”, a plaidé en défense Me Louis Ropars en soulignant “l’absence d’éléments relatifs à un viol.”

Après délibéré, le tribunal a suivi à la lettre les demandes du parquet, renvoyant le Bénédictin en prison pour cinq années.

Inscrit au fichier des auteurs d’infractions à caractère sexuel, il a en outre l’obligation de suivre des soins.

Source : Clicanoo

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