La Fère | Agressions sexuelles et viols : le papy s’en est pris à ses deux petites-filles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 06/07/2021
- 22:32
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Il est venu au tribunal avec son épouse qui lui apporte un soutien sans faille depuis que 2 de leurs petites-filles ont dénoncé son comportement.
Après plusieurs heures d’audience, il a quitté le palais de justice avec une escorte, direction la prison de Laon .
Poursuivi pour agression sexuelle sur l’une qui avait 8 ans au moment des faits et l’autre, 13ans, le prévenu âgé de 65 ans a été condamné à 4 ans d’emprisonnement dont un an avec sursis probatoire pendant 5 ans.
Il a également l’obligation de suivre des soins psychologiques, l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et son nom est désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels.
Il devra enfin verser à sa plus jeune petite-fille 5 000€ pour son préjudice moral, l’aînée n’ayant pas sollicité de dommages et intérêts.
Si ça s’est passé, ce n’était pas intentionnel, explique le grand-père.
La petite fille passait quelques jours chez ses grands-parents à La Fère pendant les vacances.
Elle a demandé à rentrer plus tôt que prévu puis elle s’est montrée particulièrement agressive avec sa mère, jusqu’à ce qu’elle lui confie « un secret ».
Une nuit, elle avait fait un cauchemar, elle est allée voir son grand-père et s’est installée près de lui, dans son lit.
Elle raconte alors une pénétration digitale, une scène passible de la cour d’assises mais qui a finalement été correctionnalisée.
L’enfant n’a jamais varié dans ses déclarations, contrairement à son grand-père qui a commencé par nier en bloc.
A l’audience, il a expliqué qu’il dormait, qu’il ne s’est pas rendu compte de sa présence et que,
« si ça s’est passé, ce n’était pas intentionnel, peut-être en me retournant ».
Le prévenu assure qu’il s’agit d’un complot familial « pour gagner de l’argent »
Il avance ensuite la thèse fumeuse d’un complot familial : la sœur de la petite victime a été violée par son autre grand-père, elle a été indemnisée,
« sa mère a voulu gagner de l’argent en m’accusant, ça a réussi une fois, pourquoi pas deux ».
Cette même petite-fille l’accuse de l’avoir lui aussi agressée sexuellement.
« J’étais allongée dans le canapé, j’avais un plaid sur moi et juste les pieds qui dépassaient. Il était assis dans le canapé, il me les réchauffait, une scène banale je pense. J’étais entre l’éveil et le sommeil, j’ai senti sa main au niveau de ma culotte. Je ne savais pas quoi faire, je me suis retournée, il a enlevé sa main. »
Le prévenu « ne se rappelle pas ».
Le juge lui demande si elle dit la vérité, il répond,
« non » ;
si sa petite-fille est une menteuse,
« non »,
encore.
Me Vignon, avocat de la plus jeune des victimes, souligne que celle-ci :
« s’est sentie doublement trahie, par son grand-père qui a profité de sa fragilité d’enfant et par le couple formé par ses grands-parents qui la traite de menteuse ».
Pour le vice-procureur Julien Haquin, elle lui a donné,
« une leçon de l’enfance (qu’il a) oubliée : on lui a appris qu’il ne fallait pas mentir et que les adultes sont là pour protéger les enfants, pas pour leur faire du mal ».
A la défense, Me Ognami a plaidé la relaxe, estimant :
« qu’à défaut de preuves, il faut s’appuyer sur les déclarations des uns et des autres, pourquoi la croire plus elle que lui ? ».
Un argument qui n’a pas convaincu.
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