Argonne | Sortie de prison d’un pédocriminel les parents sont dans le désarroi

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Pédocriminel En liberté

L’homme avait été condamné à 6 ans de prison pour avoir abusé d’un enfant de 7 ans.
Un Argonnais de 66 ans a été jugé, le 17 février au tribunal correctionnel de Châlons, pour des agressions sexuelles infligées à un garçonnet âgé de 7 ans. Un arrêt de la cour d’appel a considérablement réduit sa peine ! L’homme était aussi jugé pour corruption de mineur.

 

L’homme qui avait été condamné à 6 ans de prison en février pour avoir abusé d’un enfant de 7 ans vient de sortir de cellule

Après un arrêt de la cour d’appel qui a considérablement réduit sa peine. Les parents de la victime sont scandalisés.

Un Argonnais de 66 ans a été jugé, le 17 février au tribunal correctionnel de Châlons, pour des agressions sexuelles infligées à un garçonnet âgé de 7 ans au moment des faits.

L’homme était aussi jugé pour corruption de mineur d e 15 ans : il avait montré à l’enfant une vidéo pornographique.

L’ensemble des faits jugés avait eu lieu du 1er janvier au 7 juillet 2020 en Argonne champenoise.

L’homme, qui avait été placé en détention provisoire dès le 15 juillet 2020, avait été condamné à 6 ans d’emprisonnement le 17 février.

Ce jugement a été revu par un arrêt de la cour d’appel de Reims qui a réduit la peine à 18 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis.

Le coupable est ressorti libre de la prison d’Épinal le 17 juin.

La famille de la victime s’estime incomprise de la justice et craint pour l’avenir.

 

Le monstre est de sortie.

Cette phrase lâchée par Nathalie*, l’une des filles de Maxime*, résonne dans la maison de la famille d’une victime de 8 ans.

Maxime est un Argonnais auteur de violences sexuelles à l’encontre d’un mineur.

Il est sorti de prison le 17 juin, 11 mois après les derniers faits commis le 7 juillet 2020, et pour lesquels il avait été condamné à 6 ans de prison en février dernier.

La cour d’appel a revu ce jugement, ramenant la peine à 18 mois de prison dont six avec sursis. Nathalie, tout comme les parents de l’enfant, Caroline* et Jules*, font part de leur incompréhension et de leur inquiétude.

Les parents de la victime se disent « outrés par la décision de la Cour d’appel »

« Je ne pensais pas que c’était ça la justice »,

s’indigne Jules.

Quant à Nathalie, elle s’interroge :

“On est près de 30 ans après l’affaire Dutroux et la réaction de la justice n’a pas changé”.

“On ne pensait pas à un tel rebondissement. Mon père est revenu au domicile. »

Dans le village voisin de celui où réside la victime.

 

Aujourd’hui, ce sont 2 familles qui sont détruites par les agissements de Maxime.

Celle de l’agresseur, d’abord :

« Une de mes sœurs a essayé de comprendre, mais une autre a tiré un trait sur notre père. Je n’ai presque plus de contacts avec lui, et ma mère ne le voit plus, raconte Nathalie. Elle a quitté le domicile conjugal, et mes parents sont en instance de divorce. »

Et la famille de la petite victime, aussi :

« Tout le monde souffre, sauf le coupable, fulmine Jules. On ressent de la colère. On a l’impression d’avoir été spolié par la justice. Ce n’est pas pour rien que cet homme avait été condamné à 6 ans de prison ! Il était dans le déni, et on était satisfait de ce premier jugement. On n’était pas allé en justice pour l’argent, mais pour qu’un crime soit reconnu. Et là, on dirait qu’on veut vider les prisons. Maintenant, au niveau juridique, on se retrouve face à un mur. »

Caroline et Jules n’ont en effet plus de recours possible.

“Hanté par cette histoire”

La petite victime ne sort évidemment pas indemne de cet épisode.

« Notre fils était hanté par cette histoire au début, témoigne son père. Il maintient un bon niveau scolaire, mais il ne fait plus confiance aux autres, et ses relations sociales se sont dégradées. »

Caroline a même constaté qu’il était « dans sa bulle ».

L’enfant est désormais suivi par un psychologue, tout comme ses parents.

Nathalie soutient sans détour la famille du garçonnet.

« Je ne connais plus mon père depuis le 7 juillet 2020. C’est un manipulateur, qui ne pense qu’à lui. Il est toujours dans le déni. Il est devenu horrible et dangereux »,

dénonce-t-elle.

Les maisons familiales de l’agresseur pourraient être vendues compte tenu du divorce amorcé, et le condamné contraint de quitter le secteur.

L’agresseur a, pendant 5 ans, interdiction de paraître dans le village où réside l’enfant, et il lui est aussi défendu d’entrer en contact avec la victime et sa famille.

Mais Caroline et Jules le savent, tomber nez à nez avec l’agresseur en dehors de leur village n’est pas impossible.

« Il faudra savoir se contrôler, gronde Jules. Il faudra apprendre à vivre avec. Mais nous, on n’a honte de rien. Ce n’est pas à nous de déménager. »

*Conformément à la loi, nous ne publions pas les identités des personnes pouvant dévoiler celle de la victime mineure, ni le lieu de la commission des faits.

Maître Miravete:

«La peine prononcée en premier lieu était excessive»

Me Simon Miravete, l’avocat du condamné, livre ses explications :

« Nous avons fait appel du jugement du tribunal correctionnel parce que j’estimais que la peine prononcée en premier lieu était excessive. La décision était hors norme alors que l’arrêt rendu par la cour d’appel est courant. Mon client n’avait pas de casier judiciaire, il n’y a rien d’extraordinaire dans ce dossier même si les faits sont graves. Je comprends évidemment l’incompréhension de la famille mais ce n’est pas la décision de la cour d’appel qui est hors norme mais celle prononcée en correctionnel. L’enseignement qu’il faut tirer de cette décision est que c’est toujours insatisfaisant pour les victimes. »

Libéré le 17 juin, Maxime* a bénéficié d’une réduction de peine.

Il a été détenu en prison pendant 11 mois entre le 15 juillet 2020 et le 16 juin 2021 alors qu’il a été condamné par la cour d’appel à 18 mois d’emprisonnement dont 6 mois assortis du sursis.

« Il est de coutume de dire qu’en général, neuf mois de prison effectués c’est l’équivalent de douze mois prononcés avec les réductions de peine, résume l’avocat du condamné. Mon client reste sous la surveillance du juge d’application des peines. »

 

Les parents veulent faire de la prévention

Jules a pris contact avec l’association Colosses aux pieds d’argile, qui lutte contre les violences sexuelles dans le sport.

De son côté, Caroline, qui exerce le métier d’enseignante, compte faire de la prévention auprès de ses élèves dans son école.

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