Rodez | Il agresse sexuellement une petite fille. 5 ans ferme

«J’ai fait le con». C’est tout ce que trouvera F. M. pour expliquer son geste, devant le tribunal de Rodez mercredi après-midi.

Le 10 octobre 2015, il fait un séjour chez une de ses amies, laquelle reçoit sa petite-fille Clara*, âgée de huit ans.

Trois jours plus tard, la mère de Clara se présente au commissariat : sa fille a été agressée par l’ami de sa grand-mère. Alors qu’elle regardait des dessins animés, l’homme s’assoit à côté d’elle, sort son sexe, lui dit méchamment de regarder, et le bouge de gauche à droite en lui saisissant le bras, comme en atteste la déposition de l’enfant. Le suspect est interpellé, et finit par reconnaître les faits le 15 octobre, date à laquelle il sera placé en détention provisoire, jusqu’à son audience.

Devant le tribunal, il n’explique pas son geste, n’a rien à dire si ce n’est «je n’en sais rien». Il finira par s’énerver lorsqu’on évoque son passé : l’homme a été condamné à deux reprises pour des faits similaires, d’agression sexuelle sur mineur de quinze ans. «Le passé c’est le passé, vous ne me jugez pas là-dessus», s’écrit-il face à la juge Contival. Il niera aussi toute attirance pour les enfants, et estime que sortir son sexe devant quelqu’un «n’a pas un caractère sexuel». Il pense également que la petite fille «oubliera ça, et qu’elle s’en remettra».

Un discours «insupportable» pour l’avocate de la jeune Clara : «c’est un dossier horrible, il refuse de parler des faits et de s’expliquer. ‘’Faire le con”, selon F. M. c’est se trouver devant une petite fille de huit ans, baisser son pantalon, se masturber et lui dire de regarder, alors qu’elle est en train de regarder les pokémons, c’est ça faire le con !» Elle demandera pour sa jeune cliente, 3 000 euros de dommages et intérêts.

Une agression sexuelle psychologique

De son côté, la défense demandera à ce que son client soit jugé pour exhibition et non agression sexuelle, estimant que le prévenu n’a eu que «le comportement passif de l’exhibitionniste», et qu’on ne peut «le juger au-delà de ce qu’il a fait».

Le procureur Wolff, lui, s’opposera à cette requalification des faits : «sa motivation, c’est satisfaire une pulsion sexuelle pédophile, si lui n’ose pas le dire, je le dis à sa place. On ne peut pas accepter qu’il reparte avec un an d’emprisonnement (la peine prévue en cas d’exhibition sexuelle N.D.L.R.), face à une petite fille traumatisée, qui fait des cauchemars et perd ses cheveux». Il demandera donc au tribunal de le reconnaître coupable d’agression sexuelle psychologique.

Après délibération, le tribunal reconnaît le prévenu coupable, et le condamne à cinq ans de prison ferme, avec maintien en détention. Il devra à sa sortie de prison, se soumettre à un suivi socio judiciaire pendant sept ans, et a reçu l’interdiction de rentrer en contact avec des mineurs. Il devra également verser 1 500 euros de dommages et intérêts à sa victime.

Source: http://www.ladepeche.fr/

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