Ronchon | Condamnation d’un frère incestueux et de sa mère qui imposait le silence

Entre 2003 et 2007, dans une famille ronchinoise, Gaëtan V. a utilisé le corps de sa petite sœur comme terrain d’exploration de sa curiosité sexuelle. Il avait quinze ans, la fillette en avait huit.

Le prévenu a évité de peu la cour d’assises car certains faits s’apparentent à des viols. Il était jugé lundi à Lille.
Le prévenu a évité de peu la cour d’assises car certains faits s’apparentent à des viols. Il était jugé lundi à Lille.

En avril dernier, Gaétan V. a été jugé et condamné à Lille par la justice des mineurs pour une partie des agressions sexuelles sur sa petite sœur. Condamné à deux ans de prison, il purge sa peine au centre de détention d’Uzerches.

Lundi, il comparaissait devant la 5e chambre correctionnelle de Lille pour des agressions commises sur sa sœur entre mars et juin 2007 alors qu’il était majeur.

La mère du prévenu et de la victime était également jugée pour avoir « étouffé » les agissements de son fils. Installée en Corrèze, elle n’a pas voulu se déplacer, laissant les explications à Me Charles-André Lefebvre qui défendait aussi Gaëtan V.
Cette absence de la mère en dit long sur le climat délétère qui régnait au sein de cette famille alors à Ronchin.

Le président Bertrand Pagès a rappelé qu’une fille aînée avait déjà porté plainte contre son père pour attouchements sexuels, affaire alors classée sans suite.
Me Lefebvre a indiqué que cette même fille avait « tranquillement » expliqué aux enquêteurs qu’elle avait imposé des jeux sexuels à son cadet Gaëtan V.

À chaque fois, la mère réprimandait et imposait le silence…
La benjamine de cette fratrie de six enfants, victime de Gaëtan V., est la seule à avoir porté plainte en 2009 : « J’en avais parlé à des copines qui m’ont dit que ce n’était pas normal ».

« Une tentative de viol »

La famille a déménagé en Corrèze, la laissant seule avec un frère à peine plus âgé qu’elle à Lille, « émancipée à seize ans » tonne en partie civile Me Simon Perot.
Les uns et les autres ne se reverront pas. À l’audience, le débat se concentre autour d’un épisode dans la chambre de la victime, le 21 juin 2007.
« Ce que vous avez à juger est une tentative de viol », martèle Me Perot qui évoque des actes sous la menace ou le chantage.

L’avocat brandit une photo d’une fillette aux joues rondes car désormais les sept ans d’écart qui séparent la victime du prévenu ne se voient plus. Gaëtan V. est un jeune homme un peu empâté, à l’expression frustre. La victime est devenue une jeune femme affirmée qui, le dos très droit à l’audience, entend son avocat énumérer ses diplômes et sa réussite professionnelle.

En défense, Me Lefebvre s’aligne sur la contestation de son client : « Il a reconnu tout le reste, il n’a aucun intérêt à mentir sur un fait. Sur ce seul et unique fait il n’y a pas assez de concordances. » Pas sûr que Gaëtan V. ait pris la mesure de la gravité de ses actes, soulignera la procureure Céline Meynet qui insiste sur la nécessité de soins psychologiques.

Le tribunal suivra ses réquisitions. Gaëtan V. fera six mois de prison supplémentaires, condamné à un an dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans.

Source: http://www.lavoixdunord.fr/

 

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