Albi | Un homme de 76 ans condamné à 2 ans ferme pour avoir agressé sexuellement sa petite-fille pendant des années

Un grand-père a été condamné à quatre ans de prison dont deux ans de sursis pour des agressions sexuelles sur sa petite-fille. Le calvaire a commencé à l’âge de 8 ans.

Le prévenu âgé de 76 ans a été jugé au tribunal d’Albi mercredi./ Photo DDM, Marie-Pierre Volle

La famille proche de la victime reste soudée pendant l’audience. Dans le public, l’émotion est forte. Parfois, des larmes coulent face à l’évocation des faits.

Le prévenu, âgé de 76 ans, assis sur une chaise au milieu du tribunal, calme, les jambes croisées, nie les faits.

Mardi, une affaire d’agression sexuelle sur mineur pour des faits commis entre janvier 2006 et août 2013 à Montfermeil en Sein-Saint-Denis puis à Albi, a été jugée au tribunal correctionnel d’Albi.

La victime, âgée de 8 ans lors des premiers attouchements, a été abusée pendant plusieurs années par son grand-père.

La première agression se déroule pendant les fêtes de Noël 2006.

Le retraité, ancien instituteur, propose un « jeu d’adultes » à sa petite-fille.

Il lui caresse la poitrine, le sexe, ses fesses.

Il introduit un doigt dans son sexe à plusieurs reprises.

Des agressions qu’elle subit pendant des années à plusieurs reprises, souvent lors des vacances.

«Cela pouvait se faire quand tout le monde était présent, lit la présidente de la cour en reprenant les déclarations de la victime lors de sa plainte.

Il me prenait sur les genoux et me touchait le sexe sous la table.

J’étais persuadé que c’était un jeu. Je ne comprenais pas, j’étais dans une bulle.

Il venait souvent dans la chambre pour me caresser.

Il me disait « Je vais jouer avec ta craquette ».

Parfois, il m’étranglait, se frotter le sexe sur le mien, me traitait de pute et de salope.

Un jour, j’avais évoqué ce jeu à mon frère. Mon grand-père s’est énervé. Il m’a menacé de me jeter par la fenêtre.

J’ai compris qu’il ne s’agit pas d’un jeu. »

À 13 ans, elle manifeste son refus et le repousse.

Elle se confie à son petit ami de l’époque, puis à son père.

Face à ces révélations, la famille se déchire en deux clans que l’on retrouvait hier au tribunal.

Elle porte plainte. Des expertises gynécologiques montrent des déchirures anciennes de l’hymen.

L’expertise psychologique conclut que ces propos semblent authentiques, avec un sentiment de honte symptomatique de sévices sexuels.

«Le prévenu, selon les auditions des différents membres de la famille lu par la présidente, est considéré comme quelqu’un d’érudit, qui était écouté par tout le monde.

Un patriarche dont la parole n’est pas remise en cause. »

Appelé à la barre, il clame son innocence :

«Beaucoup de choses sont inexactes.

C’est faux! Je me demande pourquoi elle dit ça. Je ne comprends pas.

Je me demande qui peut prouver que j’ai fait toutes ces choses. »

La victime, âgée aujourd’hui de 21 ans, s’avance avec beaucoup d’émotions face à la cour.

Elle fixe parfois son bourreau dans les yeux :

« C’est impossible d’inventer ces faits.

Il sait très bien ce qu’il a fait.

Il ne s’en veut même pas.

À cause de lui, j’ai perdu une partie de ma famille. »

Après une longue attente dans l’enceinte du tribunal où les deux camps se font face, le verdict tombe.

Le grand-père est condamné à quatre ans de prison dont deux ans de sursis.

« Ça a été un long combat. Mais je suis soulagée de cette condamnation», souffle la victime épuisée par cette journée intense.

Source : La Dépêche

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