Le Havre | Six mois avec sursis pour agressions sexuelles sur sa nièce collégienne

Taiseux à la barre, le Havrais n’a jamais exprimé les regrets attendus après les « agressions sexuelles » subies par sa nièce durant plusieurs mois.

Le prévenu est un solide garçon de 36 ans.

Si robuste qu’il ne vacille pas quand le président enchaîne les questions destinées à le bousculer.

Le Havrais poursuivi pour des « agressions sexuelles » sur sa nièce répond par le moins de mots possibles.

Le tribunal correctionnel du Havre doit déjà s’estimer chanceux que l’intéressé ait fait le déplacement jusqu’à la barre.

Près d’un an après les derniers délits reprochés, Mickaël n’a pas encore trouvé le temps de présenter ses excuses à sa victime ou de rencontrer un psychologue…

Les faits ont été révélés par l’assistante sociale du collège havrais de la jeune fille.

La professionnelle s’est tournée vers les parents de l’élève et vers le procureur de la République.

Le père refuse par la suite toute confrontation avec le prévenu devant la police.

« Craignant une réaction physique », laisse planer le président.

Quant à la victime, elle a eu la crainte de parler.

Par peur des conséquences des accusations sur la vie familiale.

« Heureusement qu’elle a parlé ! », félicite le parquet à l’audience.

Au cours des nombreuses visites chez sa grand-mère, elle croise le fils de celle-ci qui vit encore au même domicile.

Quand la gamine est seule avec lui, il lui « caresse les seins », comme le rappelle le président.

Lorsqu’elle lui demande d’arrêter, il s’arrête.

Jusqu’à la prochaine fois.

Les agressions durent de mai à novembre 2016.

Face aux policiers :

« Les choses sont très difficiles à assumer au fil des multiples questions.

On avance petit à petit.

Comme si vous aviez du mal à comprendre que c’est de l’ordre de l’impossible », pique le président.

Un long silence s’ensuit.

« Qu’en dites-vous aujourd’hui ?

Qu’est-ce qu’il y a dans votre tête ? », aimerait savoir la justice.

Interminable silence.

« C’était pour jouer », se défend Mickaël, mains sur les hanches.

Sa voix est si basse qu’elle oblige le président à se pencher pour l’entendre.

Le prévenu ne fera pas plus d’efforts d’élocution par la suite.

Les excuses ? C’est comme le psychologue.

« Je n’ai pas eu le temps », marmonne l’oncle.

« Mais est-ce que vous regrettez ?

Regrettez-vous vraiment ?, essaye de secouer le juge.

Vous ne pensez pas que quand on a fait du mal à quelqu’un, la personne n’attend pas qu’on lui dise « excuse-moi ». »

Une réaction ? Un énième silence.

L’expert-psychiatre rencontré pour les besoins du procès n’a décelé chez le Havrais ni syndrome psychotique ni syndrome dépressif.

« On a du mal à le croire quand même », retient le tribunal sur le second point.

Célibataire, le prévenu entend le rester.

Et s’il souhaite se défendre sur une idée, c’est qu’il n’avait « aucune attirance » pour sa nièce.

Le parquet requiert six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve à l’encontre du Havrais au casier judiciaire vierge.

C’est la sanction prononcée par les juges.

Et ils inscrivent le nom de l’agresseur au fichier des délinquants sexuels.

Source : Paris Normandie

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