Le Havre | Le pédocriminel Samuel D. condamné à 2 ans de prison pour agressions sexuelles sur mineures

Le pédocriminel multiplie les « je ne sais plus »

Illustration@Google Maps

Après davantage d’aveux en garde à vue et devant le juge d’instruction, l’homme de 50 ans réfute largement les agressions sur deux de ses ex-belles-filles et sur une autre mineure.

«Regardez-la, regardez-la vraiment », ordonne le président de la correctionnelle au prévenu ce 9 janvier.

La seule de ses trois victimes présentes à l’audience est en pleurs. Samuel D, 50 ans, ne reconnaît plus que des baisers sur les jeunes filles.

« Pas du tout avec la langue », jure-t-il. Voire tout au plus, sur le coin des lèvres.

« Est-ce que vous avez conscience qu’en minimisant vous continuez à faire mal aux victimes ? », pose le procureur.

Mais le prévenu ne changera plus de versions.

Au Havre, il s’installe chez une nouvelle compagne peu après le décès du père des adolescentes. Parce que son propre père a été distant envers lui et parce que les relations avec ses propres enfants sont difficiles, Samuel D. dit vouloir « s’investir » avec les enfants de sa concubine.

Il veut leur « montrer son amour », comme il le mentionne en garde à vue et devant le juge d’instruction.

Entre novembre 2010 et septembre 2013, sa première victime est sa belle-fille de 15 ans. À trois ou quatre reprises par semaine, il s’introduit dans sa chambre au petit matin.

Il l’embrasse, la « tripote », déclare-t-elle. Elle le décrit comme « vicieux », « méchant », « pervers ». Il lui prend la main pour la poser sur son sexe et met sa langue sur le sien. Souvent, elle fait semblant de dormir « par crainte qu’il puisse aller plus loin ».

« Je pèse mes mots : il nous trimballe »

Me Patrick Ben Bouali qui représente cette victime à l’audience est « ravi qu’elle ne soit pas là ». Le pédocriminel multiplie par dizaines les « je ne sais plus ».

Il ne reconnaît plus ce « sentiment amoureux pour elle » qu’il avait avoué devant le magistrat instructeur.

Aujourd’hui, « je pèse mes mots : il nous trimbale », tonne Me Ben Bouali.

Concernant une autre belle-fille adolescente lors des faits, le prévenu n’admet encore que des baisers « sur le coin de la bouche ». Quand les accusations sont plus sévères, c’est un interminable silence qui prend place.

« Elles deviennent des femmes par rapport à la façon dont elles ont été traitées », martèle l’avocat.

Elles sont décrites comme fragiles par l’expert-psychiatre. Et, lorsque leur mère a appris leurs accusations:

« elle n’a rien trouvé de mieux à dire que « Il m’a fait ça à moi, et avec des jeunes filles en plus », rapporte le président estomaqué.

La troisième victime recensée a été la petite amie du fils de la compagne. Samuel D. vient la voir pour avoir des détails sur la relation avec le garçon.

Il l’embrasse, « Mais pas du tout sur les seins », balaye le quinquagénaire.

Il nie aussi avoir soulevé son tee-shirt:

« Ça ne s’invente pas », souffle le juge.

Le parquet a requis quatre ans de prison, dont trois ferme.

Me Anne-Sophie Dujardin demande que la sanction qui va être décidée demeure éventuellement aménageable devant le juge de l’application des peines.

Deux ans de prison ferme sans mandat de dépôt sont prononcés, ainsi qu’un an avec sursis et mise à l’épreuve.

Deux victimes parties civiles seront à indemniser.

Source: paris-normandie.fr

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