Guinée | La problématique des agressions sexuelles en débat à Conakry ; “le phénomène ne fait que croître”
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- 02/07/2017
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Le Centre Guinéen pour la recherche et le Développement (CEGUIFORD), qui a pour leitmotiv « L’école au service du développement » a organisé, ce vendredi 30 juin 2017 une conférence débat à l’Institut Supérieur de l’information et de la communication (ISIC) de Kountia sur la « problématique des agressions sexuelles en Guinée et ses moyens d’éradication », a constaté Africaguinee.com.
Invité d’honneur à cette conférence débat, le ministre guinéen du commerce, Marc Yombouno a appelé tous les acteurs de la société guinéenne à une prise de conscience collective.
‘’Les statistiques sont alarmantes depuis les années 2000 jusqu’à aujourd’hui le phénomène ne fait que croître et cela doit interpeller tout le monde, et les citoyens et les gouvernants.
Les conférenciers ont bien centré la problématique et les débats ont permis de ressortir l’ampleur du fléau en ce qui concerne les agressions sexuelles et les cas de viol dans notre pays. Il est de notre devoir de faire en sorte que chacun prenne ses responsabilités.
Nous apprécions ce genre de débats et quand c’est pérennisé, cela amène à une prise de conscience pour que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur’’ a préconisé le ministre du commerce.
Pour le ministre Yombouno, l’Etat à travers la justice, est engagé dans l’application de la loi .
‘’ Certes il y a des indélicats parmi certains acteurs, mais la justice est engagée à appliquer la loi. Assez de magistrats sont sanctionnés sur le non-respect de la loi. . Comme dans tous les pays quelque soit l’effort, l’on enregistre toujours des cas d’indélicatesse et comme je vous l’ai dit, l’Etat a une volonté de lutter contre cela’’ a argumenté le membre du gouvernement.
Ces débats qui ont porté sur les moyens d’éradication démontre que la responsabilité est partagée selon les conférenciers.
Ce fléau qui gangrène de nos jours la société a laissé pantois cette étudiante en fin de cycle à l’ISIC de Kountia.
‘’ Nous savions réellement que les agressions sexuelles sont récurrentes dans notre pays. Mais de voir des filles de sept mois ou de deux ans sexuellement agressées me laisse sans voix. Il faut que l’Etat et la justice acceptent de sanctionner ces criminels à la hauteur de leur acte’’ ,
préconise Adama Diallo, étudiante en 2ème année à Kountia.
Diallo Ibrahima, président de l’ONG CEGUIFORD, a pour sa part aussi dénoncé ce fléau qui interpelle tous les citoyens et à tous les niveaux.
‘’ En ce moment nul n’est en sécurité (…), de nos jours quand vous avez une fille vous avez peur, vous avez peur quand vous la laisser avec son grand-père ou son maitre coranique.
C’est un phénomène qui est en train de gangrener, parfois des vielles du troisième âge ou des bébés de deux ans sont violés.
Alors notre ONG CEGUIFORD (Centre Guinéen pour la recherche et le Développement), sur fonds propre, est en train de mettre les bouchées doubles à travers les instituts d’enseignements du pays pour essayer d’éradiquer ce phénomène qui a pris de l’ampleur en Guinée.
Notre ONG vit de ressources personnelles des personnes et nous évoluons sur fonds propres. Cela va être pérennisé et nos partenaires privilégiés sont l’ensemble des Institutions d’ Enseignement du pays à tous les niveaux’’ a indiqué le président de CEGUIFORD.
Au terme de ces débats le Directeur Général Adjoint de l’ISIC , Faya Pascal Ifono a rappelé que la thématique développée a une grande importance.
‘’ Comme l’a dit mes prédécesseurs, chacun de nous est interpellé (…), la responsabilité est partagée mais pour que chacun agisse il faudra une prise de conscience collective.
Mais nous allons aussi demander au ministre de la Justice de veiller sur ces criminels qui dorment dans les prisons (…), qui ne sortent pas sans jugement légal. Au nom du directeur et des collègues de service, nous vous disons merci pour le déplacement et d’avoir pris votre temps’’
a conclu Le DGA de l’ISIC de Kountia.
Source : Africa Guinee
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