Évreux | Condamné pour agression sexuelle sur la fille de son ex-amante

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Pédocriminel En liberté

18 mois de prison dont 12 mois avec sursis, le reste sous bracelet électronique
Un trentenaire a été condamné par le tribunal d’Évreux pour agression sexuelle sur une fille de 12 ans.

Les faits qui sont jugés à l’audience correctionnelle du 7 décembre 2023 se sont déroulés fin 2019.

La mère de Lily* (12 ans) était effondrée sur un canapé, ivre, dans son appartement d’Évreux (Eure).

Vers minuit, Manuel, 35 ans, ex-amant de la mère et ami de la famille, également buveur, est entré en hurlant :

« Police »

Violemment, il a pris le petit frère pour le mettre dans son lit et s’est glissé, en sous-vêtements, dans le lit de sa sœur.

Vers 3 h du matin, l’adolescente s’est rendu compte que l’homme « se collait » à son corps en gloussant de plaisir.

Il se frottait sur les parties génitales de la petite en remarquant :

« T’es chaude et j’ai froid ! »

Affolée, la petite s’est enfui et s’est enfermée dans la salle de bains.

Elle a longuement pleuré pendant trois heures, prise de « sidération », avant d’en sortir et de constater que l’homme, dans son lit, dormait profondément.

Les faits révélés par la très jeune fille l’année suivante ont donné lieu à une procédure entamée en 2021 et à un jugement qui vient d’être réalisé en décembre 2023.

La victime a désormais 16 ans. Son père biologique en avait la garde alternée, à l’époque, après son divorce.

La déchéance de sa mère

La mère ne s’était, dit-elle, étonnée de rien, car elle n’avait jamais « constaté de réactions malsaines » auparavant, note le président Bertrand Brusset.

Le prévenu, à la barre, affirme ne pas se souvenir de cette histoire, mais « veut bien la croire ».

Il avait pu confondre l’enfant avec sa mère endormie sur le canapé.

« Encore une confusion avec sa mère », constate le magistrat.

Depuis la révélation des faits, le père de Lily a obtenu la garde entière de sa fille, son ex-épouse étant déchue de ses droits par la justice.

L’agresseur ne présente « aucun signe de pathologie ou d’altération du discernement ».

Il confirme qu’il avait bu « beaucoup de vin », que c’était une addiction de jeunesse et qu’il dormait « toujours dans le lit de la mère ».

Pour Lily, le trouble psychoaffectif est resté avec des troubles du sommeil.

Elle est « un peu repliée sur elle-même », disent les rapports d’expertises, qui mettent en évidence quelques problèmes de scarifications inquiétantes, quatre ans après.

L’avocat de la partie civile, Me Jean-Michel Eude, rappelle que l’agresseur était aussi ivre que la mère et s’est livré à des faits avérés et répréhensibles.

L’avocat estime qu’il ne pouvait être inconscient de ses actes sur cette très jeune fille.

L’avocat demande réparation des préjudices moraux de Lily et de son père, ce dernier ayant eu beaucoup de frais des séances des psychopraticiens pour son adolescente.

L’alcool, une « mauvaise excuse »

La procureur, Philippe Antoine, affirme que l’alcool est « une mauvaise excuse, désinhibant en la circonstance ».

Toutefois, remarque le réquisitoire, il n’y a pas eu d’attaque sexuelle avec violence ou contrainte. Le prévenu n’a aucun antécédent judiciaire.

La peine requise est de deux ans de prison dont une moitié ferme, l’autre étant avec sursis probatoire et beaucoup d’obligations dont les soins et l’indemnisation.

Le défenseur de Manuel explique que son client avait bu avec la mère jusqu’à 3 h du matin et qu’il était donc totalement ivre.

« Endormi puis réveillé, désorienté », il n’a jamais eu l’intention d’agresser la mineure et tout a changé depuis qu’il est en couple, au travail et sobre, annonce le défenseur.

Le jugement rendu, tard dans la soirée, est de 18 mois de prison, dont 12 mois avec sursis (pendant deux ans).

Il a interdiction d’exercer une activité en rapport avec des mineurs pendant cinq ans.

La partie ferme de six mois sera effectuée sous bracelet électronique.

Pour la jeune victime : 2 500 euros pour son préjudice moral et 800 euros pour son père ainsi que 800 euros pour les frais de justice.

Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel.

Jusqu’à la condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

* Prénom d’emprunt

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