Épinal | Condamné à 25 ans de réclusions criminelle pour des viols et des atteintes sexuelles commis à Darney sur des mineurs

Reconnu coupable par la cour d’assises des Vosges d’avoir commis des viols et des atteintes sexuelles sur mineurs en 2010 et 2011 à Darney, Christian Richard a été condamné à 25 années de réclusion criminelle.

M e Stéphane Giuranna et Pauline Brion défendaient les intérêts de l’une des parties civiles. Photo Éric THIÉBAUT

« Je n’ai jamais rien fait, c’est la vérité », a lancé une énième fois Christian Richard, accusé d’avoir commis des viols et des atteintes sexuelles, en récidive, sur deux mineurs. Des faits qui se sont passés à Darney en 2010 et 2011.

La cour d’assises des Vosges avait un tout autre avis sur cette affaire.

Réunis autour de la présidente Balança, les jurés et les magistrats ont condamné le sexagénaire à 25 années de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers.

Son nom figurera également au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes. Placé depuis longtemps sous contrôle judiciaire, Christian Richard a pris, ce mercredi soir, la direction de la maison d’arrêt.

Les réquisitions de l’avocat général, Zahra Anseur, portaient sur 25 années.

La représentante du ministère public a notamment bâti son argumentaire sur les déclarations constantes de la principale victime, sur la particularité du sexe de l’accusé (nos précédentes éditions) mais aussi sur l’état de récidive. « Ce monsieur n’est pas réinsérable. Ce n’est pas une maladie, mais un trait de caractère. »

Cette ultime journée d’un procès qui a débuté lundi dernier, avait commencé par le rapport du docteur Brunner, psychiatre. « L’examen psychiatrique de l’accusé n’a révélé aucun trouble mental. En revanche, la perversion sexuelle est cliniquement constituée. C’est quelqu’un qui essaie de se faufiler et de passer entre les gouttes. »

Une fenêtre supplémentaire pour les avocats de la partie civile. Me  Mortet, en soutien du mineur victime d’un seul attouchement, n’a surtout pas minimisé les dommages subis par son client. « Je suis persuadé qu’il y a encore beaucoup de souffrances chez Thomas (1).

Je suis aussi persuadé de la culpabilité de M. Richard qui est un salisseur d’enfants. » Une première salve suivie d’une autre signée Me  Giuranna, conseil d’Enzo (1), la victime centrale.

« J’en ai vu beaucoup mais comme ce monsieur, jamais. Il a été condamné à deux reprises pour des faits de mœurs. À sa sortie de prison, il a recommencé et il recommencera. Il ment sur tout. C’est toujours la faute des autres, alors que, lui, se prend pour le sauveur de l’humanité. Vous avez devant vous un pédophile patent qui ne changera jamais. Vous avez aussi une victime. »

Pendant près d’une heure, en début d’après-midi, Me Gisser, en défense, plaidait tout l’inverse.

« La peine requise est une peine d’élimination. Mon client a 65 ans, il sortira de prison dans un cercueil alors que nous sommes en présence d’une toute petite affaire. Une affaire de touche-pipi.

Les faits sont tout sauf établis. Depuis sa garde à vue jusqu’à aujourd’hui, mon client a eu une position constante, cohérente. Les affirmations de la victime ne sont pas crédibles.

Pour moi, la vengeance familiale est constituée. Je sollicite donc l’acquittement. »

Après l’énoncé du verdict, le condamné n’a pas eu la moindre réaction.

(1) : les prénoms ont été modifiés.

Je crains qu’aucune peine ne puisse être à la hauteur de la douleur des victimes.

Zahra Anseur, avocat général

Source : vosgesmatin.fr

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