Bordeaux | 12 ans de prison pour un ex-champion de natation

Vincent Leroyer, ancien champion de natation et entraîneur de hockey sur glace, était jugé à Bordeaux pour viol et agressions sexuelles entre 1986 et 1996 sur cinq sportifs.


La photo de profil Twitter de Vincent Leroyer, 61 ans, vit aujourd’hui près de Bordeaux. DR

Des mots des victimes, il a profité de son « aura » pour abuser sexuellement d’elles. Vincent Leroyer, champion de natation en 1977, a été condamné mercredi à douze ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles entre 1986 et 1996 sur cinq jeunes hockeyeurs.

L’ancien champion, qui s’était reconverti manager du Rouen Hockey Club (RHC), a reconnu pendant les trois jours d’audience l’« extrême gravité des faits ». Tout en assurant « n’avoir pas encore d’explication rationnelle aujourd’hui ». L’ancien sportif sera également inscrit au FIJAISV, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes. A l’énoncé du verdict, les cinq victimes parties civiles se sont embrassées.

« Une libido excitée par les enfants »Plus tôt, l’avocate générale Martine Cazaban avait souligné « le profil manifestement inquiétant de l’accusé » et jugé « indispensable » qu’il ait « un suivi psychiatrique ». Comme l’avocat de la défense Etienne Noël, elle a regretté que la peine requise ne puisse être assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire, les faits jugés étant antérieurs à 1998.

« À qui a-t-on vraiment affaire ? […] à quelqu’un qui est un pédophile », a estimé la magistrate. Vincent Leroyer, « c’est quelqu’un qui avait manifestement une libido excitée par les enfants », « une constante dans sa personnalité ». « Il a attendu d’avoir l’épée judiciaire dans le dos pour aller voir un psychiatre ».

Des victimes entre addictions et vie affective chaotique

Se tournant vers les jurés, elle leur a demandé de « prendre en compte la personnalité » de l’accusé mais aussi « la multiplicité des victimes », les cinq parties civiles dans ce procès et « d’autres » pour lesquelles les faits sont prescrits. « Il faut aussi prendre en compte », a-t-elle poursuivi, « la multiplicité, la gravité des faits et leur pérennité sur plusieurs années ».

« On pourrait considérer que le temps a passé, mais il n’en est rien » ; pour les victimes, « les cicatrices ne sont pas refermées, le temps n’a pas eu cet effet d’apaisement, bien au contraire. Le temps n’a pas de prise sur la douleur des enfants », a dit la magistrate.

Mardi, les victimes, âgées de 6 à 14 ans au moment des faits, ont décrit le mode opératoire de ce « prédateur » qui jouait, selon elles, de son « aura » au club de hockey, pour « s’immiscer dans les familles ». Elles avaient aussi relaté leur vie détruite depuis les faits, entre addictions et vie affective chaotique.

« Une mère froide, autoritaire, qui le maltraitait »

Me Noël a reconnu « le préjudice terrible pour les victimes », avant de mettre en avant deux éléments dans l’enfance de l’accusé : « une mère froide, autoritaire, qui le maltraitait » jusqu’à se moquer de son « petit zizi », et les agressions sexuelles qu’il a subies de la part de son frère.

Une histoire personnelle pouvant expliquer, selon l’avocat, une « sexualité chaotique », « une vie intime absolument vide », en recherche de « la famille qu’il n’a pas eue ».

Me Noël a aussi insisté sur la « reconnaissance complète des faits et du statut des victimes » de la part de son client. Une reconnaissance, selon lui, qui est « une garantie contre un risque de récidive ».

Source : lexpress.fr

Source(s):