Cherbourg | Dix huit ans de prison pour un pédophile récidiviste

L’accusé n’en était pas à sa première. Il avait en effet été déjà condamné à Caen (Calvados) en 2015 pour des faits similaires de pédopornographie.

Il était sorti de prison en 2018 et était sous le coup d’une interdiction de tout contact avec des mineurs, avec l’obligation de se tenir loin des lieux qui accueillent des enfants, comme les aires de jeux.

Une interdiction pendant 10 ans, « ce qui était le maximum possible dans l’arsenal judiciaire », précise la prés. du tribunal, pour souligner l’inquiétude que suscitait son comportement.

Moins de 2 ans après, il reprenait donc sa chasse compulsive aux jeunes garçons, tant dans son environnement cherbourgeois que sur les réseaux sociaux spécialisés.

Et le 3 août 2021, trois ans après sa sortie, il sollicitait donc un enfant de 5 ans pour l’emmener chez lui.

La question de sa dangerosité criminelle, c’est-à-dire les risques de récidive, reste posée.

Un voisin est venu livrer son récit à l’audience. Ses enfants jouaient sur une aire de jeux au bas de son immeuble, qu’il surveillait de son balcon.

Il a vu à un moment l’accusé tenir “un petit par la main et l’emmener”, il lui a alors demandé de laisser l’enfant, qui s’est dégagé.

Ce voisin a ensuite appelé la police et a suivi l’homme jusque chez lui, où les policiers sont venus l’interpeller.

Dans son téléphone et son ordinateur, un officier de police judiciaire a trouvé 2 484 vidéos et 4 430 photos issues du darknet impliquant, toutes avec des garçons de 8 à 13 ans.

Ainsi qu’un dossier intitulé “Moi Pédo” comprenant 103 vidéos réalisées avec son téléphone ,d’enfants, filmés à leur insu, dans les stades de foot de la région cherbourgeoise, dans les vestiaires, dans les toilettes des gymnases, dans les piscines, dans les supermarchés, à la plage et même dans la rue.

En détention provisoire depuis les faits, Anthony Meunier a répondu “oui” à la présidente Dominique Veillard qui lui demandait s’il était pédopathe.

Invité à réagir aux vidéos diffusées pendant l’audience, l’accusé a décrit “un cauchemar, je me rends compte dans quel état j’étais. Cet homme ne mérite pas de vivre”.

L’avocate générale Véronique Huon a pour sa part considéré Anthony Meunier comme étant “un prédateur qui n’avait rien à faire dans le quartier du Maupas où il a tenté d’enlever l’enfant.

“Bien qu’il se présente comme repentant, il est dangereux et risque de récidiver. En prison, il n’a ni alcool ni internet, donc moins de tentations”, a-t-elle ajouté.

L’avocate de la défense, Me Mathilde Robert, avait contesté la tentative d’enlèvement – “il a pris l’enfant par la main, ça ne prouve pas qu’il avait l’intention de l’enlever” – et plaidé pour “une peine qui ne l’exclue pas de la communauté des humains”.

Il encourait 30 ans de prison et l’avocate générale avait requis 20 ans.

Il fut finalement condamné aux Assises à 18 ans de prison dont 12 ans de sûreté.