Chauvigny | Un brocanteur échangeait des images pédopornographiques

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Le brocanteur anglais recherchait des photos pornographiques de fillettes
Un brocanteur britannique du Chauvinois, qui échangeait des images pornographiques de fillettes, a été envoyé en prison pour trois ans à l’issue d’une comparution immédiate. C’est sa compagne, mère de trois enfants, qui avait donné l’alerte

Elle voulait regarder les photos de vacances, elle était tombée sur des images pornographiques mettant en scène des enfants parfois très jeunes. Tel est le point de départ d’une enquête menée par les gendarmes chauvinois avec le renfort de la brigade de recherches de Montmorillon depuis juin 2021.

Une poupée en latex de petite fille pour assouvir ses désirs

Elle cible David Foster, un quadragénaire britannique, brocanteur ruiné qui s’est mis au vert en France en 2019 sans faire parler de lui jusqu’à cette découverte par sa copine dans son téléphone portable et son appareil photo. Cette mère de famille chauvinoise apporte alors quatre cartes mémoire et l’appareil photo aux gendarmes.

Une première garde à vue et des perquisitions menées à Chauvigny, à Gouex, et dans une propriété de Châteauponsac, en Haute-Vienne, permettent aux enquêteurs de retrouver beaucoup de « matériel » à exploiter (1) et des pistes à explorer pour s’assurer que leur suspect n’est pas un prédateur sexuel.

Sur le terrain situé entre Bellac et La Souterraine, garni d’un cabanon, ils ont retrouvé une poupée en latex figurant une petite fille, des revues pornographiques avec des fillettes.
Banque d’images russe

L’exploitation du matériel informatique révèle que le quadragénaire a non seulement consulté, mais aussi téléchargé et échangé des centaines de photos où des enfants n’ayant parfois que 3 ans sont mis en scène sexuellement. « C’est un hasard », se défend le quadragénaire arrêté de nouveau mardi pour être jugé ce mercredi en comparution immédiate.

Le tribunal n’y croit guère. La présidente le relance sur cette adresse mail créée spécifiquement pour cet échange. Les enquêteurs ont notamment retrouvé plus de six cents liens menant à une banque d’images pédopornographiques russe, des centaines de clichés d’enfants nus…
“Parfois oui, parfois non”

David Foster était arrivé en France en 2019, quatre ans après sa condamnation au Royaume-Uni pour des faits similaires (2). « Êtes vous attiré sexuellement par les enfants ? », demande directement la présidente. David finasse. Il faut le relancer.

« Parfois oui, parfois non. Je ne dis pas qu’il n’y a pas un problème… mais je n’ai rien fait car je n’ai pas eu d’aide pour ça ! Je regarde les images et les vidéos, ce n’est pas correct, c’est vrai, mais je ne fais que ça ! » « Ceux qui regardent participent à l’agression d’enfants qui n’ont rien demandé ! », relève la présidente.
L’expertise psychiatrique ne rassure pas les magistrats. Elle parle d’un pédophile pervers, sans empathie, animé par ses pulsions, dangereux pour les enfants.
Profil dangereux David reconnaît avoir utilisé la poupée pour assouvir ses désirs mais martèle n’avoir jamais agressé sexuellement le moindre mineur. L’organisme Europol a été contacté pour s’assurer qu’il n’était pas un prédateur sexuel recherché. Rien n’est remonté.

Le prévenu n’en reste pas moins « glaçant » pour la procureure Frédérique Olivaux qui dénonce un « prédateur sexuel » sans remise en question. Elle requiert principalement la peine maximale de cinq ans de prison et des soins renforcés.

« La pédophilie, c’est une maladie psychiatrique », soulève Me Mironneau, rassurée que le prévenu distingue le virtuel des images d’avec la réalité de sa vie quotidienne au contact des enfants de sa copine ; rassurée aussi par cette poupée qui sert d’exutoire sexuel. Les soins l’aideraient, pas une longue incarcération.
Des soins

Le tribunal a prononcé une peine de trois années de détention avec des soins à suivre immédiatement. Le quadragénaire devra s’astreindre à cinq années de suivi sociojudiciaire après sa libération avec toujours des soins, l’interdiction de tout contact avec des mineurs, et l’interdiction définitive de la moindre activité à leur contact.

(1) Il avait jeté une tablette dans la rivière juste avant son interpellation.

(2) La justice l’avait condamné pour dix faits à dix-huit mois de prison avec sursis et l’interdiction de tout usage d’Internet et de tout contact avec un mineur de moins de 16 ans.

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