Nice | Le concierge niçois téléchargait des milliers de fichiers pédopornographiques

Un gardien d’immeuble a été condamné à 18 mois de prison ferme et cinq ans de suivi socio-judiciaire après la découverte de milliers de fichiers pédopornographiques chez lui.

Le palais de justice de Nice. Photo François Vignola
Le palais de justice de Nice. Photo François Vignola

 

Pieric M., 49 ans, raconte la genèse de son effrayante dérive au tribunal correctionnel.

L’adresse IP est celle d’un gardien d’immeuble niçois, déjà entendu par la police en 2008 pour détention d’images pédopornographiques. Lors de la perquisition, les enquêteurs constatent que le suspect a téléchargé des milliers de fichiers qu’il triait et classait consciencieusement.

Après avoir longtemps banalisé son comportement, Pieric M. admet devant la présidente Laurie Duca, qu’il a “un problème”.

Il y a des ados, des enfants de 5 à 7 ans”, observe le magistrat. Le prévenu a non seulement importé ces vidéos atroces, mais il les a partagées sur Internet. “Je n’avais pas conscience que c’était une banque de données”, explique-t-il. “Rien n’est prémédité”.

“Sauf qu’il faut taper des mots clefs explicite. Ce n’est pas l’effet du hasard”, remarque sèchement Laurie Duca.

Bousculé par la présidente, le prévenu affirme que” la vision de ces images ne l’excitait pas”. Il a conscience, dit-il du bout des lèvres, que ce sont “des enfants contraints, en souffrance…”

18 mois ferme

En détention provisoire depuis un an, il assure qu’il ne recommencera plus jamais à télécharger ce genre de film. “Solitude, misère sexuelle, abusé dans son enfance… Il a la personnalité classique du pédophile”, constate le procureur Caroline Chassain qui requiert 18 mois de prison ferme avec, comme peine complémentaire, cinq ans de suivi socio-judiciaire.

Le prévenu ayant cherché à passer, naguère, son BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur), le parquet demande également l’interdiction pour cet homme d’exercer toute activité en contact avec des enfants.

Me Béatrice Van, l’avocat de la défense, insiste sur le traumatisme de son client, maltraité par une marâtre, placé, abusé… Il faut ajouter à cette biographie une dépendance à l’alcool qui le désinhibe. Autant d’explications à un comportement inquiétant.

Le tribunal a suivi en tous points les réquisitions. Si le prévenu ne se fait pas soigner à sa sortie de prison, il risque deux ans de prison supplémentaires.

Source :  Nice Matin

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