Châteauroux | “C’était interdit et il le savait..” Un quadragénaire condamné à 8 ans de prison pour atteintes sexuelles sur la fille de sa compagne.

Hier, un homme de 45 ans a été condamné à 8 ans de prison pour atteintes sexuelles sur la fille de sa compagne.

L'homme de 45 ans était en détention préventive depuis septembre 2016. - (Photo archives NR)
L’homme de 45 ans était en détention préventive depuis septembre 2016. – (Photo archives NR)


Tribunal correctionnel de Châteauroux

En septembre 2016, l’homme va signaler à la gendarmerie la disparition de sa compagne. Il vit alors avec elle, un fils et une fille qu’elle a eue d’une première union, et leur fille qu’ils ont eue en commun. Lorsque les gendarmes la retrouvent et l’interrogent, cette dernière dénonce la « relation » de son compagnon avec sa fille de 15 ans.

C’est en juillet 2015 que les actes sexuels avec sa belle-fille, alors âgée de 14 ans, auraient débuté La victime, lorsqu’elle a été entendue pour la première fois, était enceinte de son beau-père.

L’homme est poursuivi pour atteintes sexuelles et non pour viols : la jeune fille a, dans un premier temps, déclaré qu’elle était consentante. Et de décrire une relation « amoureuse » avec ce beau-père qu’elle appelle papa… « C’est une enfant !, martèle Pascal Lamy, président du tribunal au prévenu. Elle n’a pas le développement psychique qui lui permette d’être consentante ! »

L’homme s’excuse. « Je reconnais, je suis coupable », annonce-t-il avant d’expliquer que pour lui, non, la jeune fille n’était pas un objet sexuel. « J’avais une attirance sincère, j’ai eu le tort de succomber à ses avances. » La déclaration fait sursauter les magistrats.

Déjà condamné pour viol sur mineure

Le président Lamy insiste sur l’interdit franchi, la gravité des faits. Le prévenu a déjà été poursuivi, il y a vingt ans, pour le viol sur mineure de moins de 15 ans, et condamné à 10 ans de prison et à un suivi sociojudiciaire toujours en cours.

En 2015, il déclarait au juge d’application des peines : « Les enfants étaient intouchables ». Une dichotomie complète avec celui qui, au même moment, abusait de sa belle-fille. Cette duplicité est aussi soulignée par Me Catherine Bayard, avocate de la jeune victime.

« C’est une personnalité particulière, il a su donner le change », pointe-t-elle, soulignant que sa jeune cliente « a compris, en janvier, dans le bureau du juge d’instruction que “ papa ”, c’était un agresseur. »

Un agresseur qui a, selon l’expertise psychiatrique, une « déviance sexuelle qu’il considère avec complaisance ». L’homme s’excuse mais ne se remet pas en cause. « Si on doit retenir une seule phrase, c’est que cette jeune femme est une victime », a souligné la procureure ; Stéphanie Aouine. Et de dénoncer le risque de récidive du prévenu. « C’était interdit et il le savait. »

Cette récidive, Me Nathalie Gomot-Pinard, avocate du prévenu, l’admet, tout en replaçant le contexte. « Il est coupable, mais il n’est pas le seul responsable. Il a une déviance sexuelle, mais le contexte familial lui a aussi permis de passer à l’acte. » Et de rappeler que la mère voyait les absences de son mari la nuit, « se doutant » des faits depuis trois ans.

Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet en condamnant l’homme à 8 ans de prison ferme, assorti d’un suivi sociojudiciaire de 10 ans, avec injonction de soins.

Aziliz Le Berre

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