Carentan | Le concours de pétanque tourne à l’agression sexuelle sur mineur

À entendre le prévenu, en flattant de la main le gamin qui était son double lors d’un concours à Carentan le 18 février dernier, il n’a « jamais eu d’intention sexuelle » dans ses gestes « familiers » sur l’adolescent.

Ces gestes, c’était pour l’encourager et le flatter d’avoir bien joué.

Quand le jeune se sentait touché de trop près, aux épaules, à la taille, au ventre et dans « le bas du dos » , il s’éloignait, gêné.

Mais l’adulte revenait et recommençait.

Le lendemain, il y avait un autre tournoi, à Agneaux cette fois.

Sollicité pour continuer la doublette avec le prévenu, le jeune, qui n’avait pas osé refuser, avait encore bien joué, même très bien joué.

Alors, au retour, dans la voiture, l’homme, qui avait invité le garçon à monter devant, a renouvelé ses marques de reconnaissance en posant sa main droite sur la cuisse du jeune passager.

« Le genou, et non la cuisse », a rectifié le prévenu.

Et uniquement « pour lui dire : T’as bien joué ! »

De sa place, l’adolescent a gardé un autre souvenir :

Sa main, il la glissait en va-et-vient sur ma cuisse.

Il ne la retirait que pour passer les vitesses.

Mais le gamin n’a pas osé protester.

Sauf qu’il ne voulait plus sortir après ça.

Il a ainsi attendu trois semaines avant de parler de ses mésaventures à son père.

Lequel a déposé plainte.

Et le 7 avril, l’homme était placé sous contrôle judiciaire.

 

« Pas branché par le sexe des hommes »

D’emblée, le prévenu a dénié tout acte délictueux dans ses familiarités.

« Je ne suis pas branché par le sexe des hommes », a-t-il affirmé très fort.

Certes, en fouillant dans ses liens sur Internet, les enquêteurs ont trouvé sur ses sites de recherches les mots « minets » et « jeunes hommes ».

Mais ça n’a rien à voir, a-t-il ajouté.

« Et c’est tout à fait légal », a renchéri son avocate.

Malgré tout, il était difficile pour les juges d’oublier que cet homme avait été condamné il y a 7 ans pour des faits semblables sur trois stagiaires qui étaient sous sa responsabilité professionnelle.

 

6 mois de prison ferme

Pour l’avocate, condamner son client cette fois, ce serait le faire payer une deuxième fois sa condamnation de 2010.

Mais le tribunal, après délibération, n’a pas hésité à le reconnaître coupable.

Il a condamné l’homme de 58 ans à 18 mois de prison, dont 12 mois avec sursis, soit 6 mois de prison ferme.

Une période de détention qui pourra être éventuellement aménagée selon la décision du juge de l’application des peines.

Source : La Presse de la Manche

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