Canada | Esclave sexuelle de son père pendant 30 ans

Violée à répétition par son père dès l’âge de huit ans, une femme qui a aujourd’hui 53 ans a raconté, mardi, comment son agresseur lui avait fait trois enfants, en imposant son silence pendant des décennies. Avec un aplomb exceptionnel dans les circonstances, la femme a relaté comment l’adolescente qu’elle était avait été forcée à avoir une relation sexuelle complète avec son père, quelques minutes après son retour d’un premier accouchement.

Mardi, au palais de justice de Gatineau, la femme de 53 ans a raconté au juge et au jury comment elle avait été agressée par son père dès l’âge de «7 ou 8 ans».

Le père de cette femme est accusé d’inceste, d’agression sexuelle et d’attentat à la pudeur. Le «père grand-père» a entendu sa fille faire le récit de ces atrocités commises entre les années 1970 et 2000.

Mardi, au palais de justice Gatineau, la femme a raconté au jury et au juge Michel Pennou comment elle avait été agressée dès l’âge de «7 ou 8 ans».

Le père, un commerçant, a eu plusieurs propriétés dans la MRC des Collines, ainsi qu’à Gatineau. Les maisons familiales, les immeubles à logements et les commerces ont fait de lui un homme aux multiples contacts, dont la police. La femme dit avoir craint de parler aux autorités toute sa vie, entre autres pour cette raison. «Surtout parce que j’avais peur de lui», a-t-elle précisé.

La femme dit avoir été agressée pour la dernière fois en 2004, lors des funérailles de sa mère. Son père avait prétexté qu’il fallait aller chercher le goûter qui devait suivre les obsèques. Il en a profité pour aller «dans le champ» et l’a agressée une énième fois.

La victime alléguée a fait le récit à glacer le sang de sa «première fois», lorsque son père et elle devaient aller louer un costume de père Noël, à Montréal, dans les années 1970.

Il n’y avait finalement aucun costume. Sur la route, le père s’est arrêté dans un motel, disant d’abord qu’il voulait vérifier pourquoi elle avait mal au ventre. Son père lui avait ordonné de prendre sa douche, et de l’attendre, nue, sous les couvertures.

Violence à la maison

Elle a décrit la violence du paternel à la maison. L’homme criait et insultait sa femme, et n’hésitait pas à insulter leurs enfants. «Il lançait toujours ses plats à ma mère, disant que ce n’était pas comme le faisait sa mère à lui.»

La loi du silence sur ces agressions répétées prévalait, sous la menace de «faire de la peine» à la mère. Le père disait agir de cette façon envers sa fille pour qu’il soit «guéri» d’une maladie.

La victime alléguée a eu trois enfants de cet inceste. La version «officielle» était qu’elle avait eu ces enfants d’une connaissance de la famille.

«Ce sont mes parents qui m’ont dit que j’étais enceinte (à 13 ans). Je ne savais pas ce qui se passait.»

Une nouvelle agression est survenue alors qu’elle venait tout juste d’accoucher de son premier enfant.

«Je suis arrivée à la maison, puis, même pas dix minutes après, mon père m’a sauté dessus en me disant de me dépêcher, parce qu’il n’en pouvait plus.»

La femme a raconté l’insistance du père d’avoir des relations complètes avec elle. Elle a énuméré les lieux où elle a été agressée: un dépotoir, des lieux de travail, les chalets familiaux, un champ, près d’un tas de branches, un bateau, un motel, dans sa chambre ou celle de sa mère.

«Il disait que j’étais égoïste (de dire non). Il disait qu’il en avait besoin parce qu’il était malade, et que j’aimais ça.»

Lors d’une autre grossesse, le père lui aurait fait prendre un bain, dans de la moutarde sèche, dans le but de la faire avorter, ce qui n’a pas fonctionné.

Source : lapresse.ca

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