Calais | Cinq ans ferme pour l’agresseur sexuel qui ciblait les jeunes mineurs

Pendant près de seize ans, un agresseur sexuel a échappé à la justice alors qu’il ciblait de jeunes mineurs. C’est finalement une vidéo tournée à son domicile qui l’a confondu…

La première affaire remonte à 2002. A l’époque, elle avait été classée sans suite. Il faudra attendre 2017 et un signalement de l’hôpital de Calais pour que la lumière soit faite sur cette agression sexuelle, ainsi que sur deux autres.

Au mois de mars 2017, l’hôpital Técher signale au procureur de la République le cas inquiétant d’une deuxième victime potentielle, un jeune garçon suivi depuis 2014.

Le mineur de moins de 15 ans apparaît dans une vidéo en train de se masturber dans un lieu inconnu de ses parents.

L’enquête démarre et s’achève deux mois plus tard par l’interpellation du prévenu, placé en garde-à-vue.

Le lieu d’enregistrement de la vidéo est identifié comme le domicile du prévenu.

Lors de son audition, le jeune homme finit par déclarer ne pas être le seul adolescent à y être passé.

Une troisième victime apparaît.

Un autre adolescent âgé lui aussi de moins de 15 ans.

Paul* rencontre son agresseur sur un site de rencontres.

Ce dernier se fait passer pour Kelly, une jeune fille imaginaire que Paul doit retrouver dans le parc Richelieu.

Le jour dit, un homme se présente et explique au garçon crédule qu’il doit se toucher s’il veut voir la jeune fille.

Paul finit par accepter.

Il se rendra par la suite au domicile du prévenu, qui lui promet de l’y faire rencontrer la jeune fille.

Là, il subira plusieurs attouchements.

« Je ne voulais pas », déclare-t-il à la barre, apeuré.

L’adolescent, tout comme les deux autres victimes, présente un profil psychologique fragile.

« C’est un prédateur sexuel », martèle l’avocate de Mathieu*.

Appâté par le même homme, qui lui proposait de le rémunérer comme une aide-ménagère, sachant que le garçon était issu d’un milieu très modeste.

Quant à la première victime, ce n’était autre que le fils de l’une de ses amies, qu’il invitait à faire des rouleaux de pièces chez lui.

« Je suis plus passionné de cuisine que de sexe. »

Si la phrase choque l’assemblée, elle est insoutenable pour le père de Paul, qui quitte la salle d’audience.

« On a retrouvé dans votre ordinateur des photos de sites pornographiques et des recherches en lien avec les victimes.

Ce ne sont pas des recettes de cuisine, ce n’est pas Marmiton », s’étrangle le président.

Le prévenu parle d’attouchements «par hasard », « deux trois fois comme ça ».

Dans les trois cas, il s’agit du même modus operandi pour attirer et mettre en confiance les victimes avant d’en abuser, observe Me Thomas, qui défend la première victime.

Abondant dans le sens de sa consœur qui relève « l’absence d’empathie à l’égard des victime. »

Le tribunal arrive au bout de ses réserves d’empathie, lui aussi: il condamne le prévenu à cinq ans de prison ferme, inscription au Fijes et suivi socio-judiciaire sur sept ans.

* Les prénoms des victimes mineures ont été changés pour préserver leur anonymat.

Source : Nord Littoral

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