Bellot | Il agresse sexuellement sa belle-fille et s’en tire avec un bracelet électronique

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Pédocriminel En liberté

« Je ne pensais pas à mal. Je n’avais pas d’arrière-pensées » !
Accusé d’agression et corruption sexuelles par la fille de sa compagne, Christian est reparti du tribunal avec un mandat de dépôt, avant que la peine ne soit finalement aménagée.

Alors que la cellule familiale, même recomposée, devrait être une sphère protectrice pour ses membres et notamment les enfants, elle est :

« Le cadre de 90 % des violences sur mineurs », selon la procureure de la République.

Accusé d’agression et de corruption sexuelles par la fille de sa compagne âgée de 14 ans, Christian* a été jugé et condamné en audience correctionnelle au tribunal de Meaux (Seine-et-Marne), mercredi 2 mars 2022.

Fin octobre 2021, Emma* se présente à la gendarmerie, accompagnée de sa mère, pour déposer plainte contre son beau-père.

Elle évoque d’abord un grand nombre de sms reçus :

« J’ai envie d’embrasser tes seins ? Je veux sentir tes tétons sur mes lèvres ? Tu me rends dingue ! ? Tu es bandante avec ton petit cul serré dans ton pantalon ? Je voudrais te faire l’amour… ».

Puis elle décrit les photos et vidéos pornographiques qui ont suivi : deux femmes faisant l’amour, son beau-père assis sur le canapé, la main sous un plaid au niveau de son sexe, semblant se masturber…

Contrairement à la demande de Christian, Emma a tout conservé dans son téléphone portable, permettant aux gendarmes de confirmer les propos de la jeune fille.

Mais les révélations accablantes ne s’arrêtent pas là, Emma remonte dans le temps.

En février 2020, sa mère est très malade et pour lui permettre de se reposer, Christian couche dans la chambre du fils, dans leur maison de Bellot, momentanément absent.

Une fois les grands-parents maternels arrivés pour aider, Emma leur laisse sa chambre et rejoint elle aussi celle de son frère. Christian et elle y partagent les lits superposés.

Un soir, alors qu’elle se trouve au niveau supérieur, elle sent la main de son beau-père sur sa jambe. Très vite, elle glisse vers son pubis. Malgré sa position en retrait, les doigts viennent effleurer les seins de la jeune adolescente. D’abord tétanisée, elle réussit à affirmer son refus de façon appuyée, ce qui met fin à ce dérapage.

Puis, elle dénonce un autre fait survenu le même mois.

Alors qu’elle regarde la télé, seule dans le canapé, Christian vient s’asseoir à côté d’elle.

« Il jette des coups d’œil dans ma direction pour voir si je dors. Et il se branle (sic) sous la couverture posée sur ses jambes. »

Emma ressent le besoin de se confier et de dévoiler les agissements de son beau-père. Elle fait une première tentative auprès de sa mère encore très affaiblie par son traitement mais ne reçoit aucune écoute. Désespérée, elle se retourne vers son frère à qui elle adresse un courrier. Mais rien ne se passe.

Une fois la plainte enregistrée, Christian est interpellé, placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire.

Debout à la barre, Christian a nié l’essentiel des accusations portées contre lui. Dans une posture larmoyante, il a tenu des propos qui ont surpris l’auditoire. Il s’est d’abord défendu de « toute intention sexuelle » :

« Je la considérais comme ma fille. J’ai toujours cherché à la protéger. Je ne pensais pas à mal. Je n’avais pas d’arrière-pensées ».

Puis, il s’est positionné en victime, donnant d’Emma l’image d’une provocatrice en évoquant :

« Son corps, ses tenues, sa gestuelle, ses regards ».

Interrogé sur les attouchements, il s’est empressé de déclarer :

« C’est faux. C’était impossible car Emma avait ses règles ».

Les mots à peine prononcés, Christian a compris qu’il s’était piégé tout seul.

Aussi quand la question de la présidente d’audience est tombée :

« Comment le savez-vous ? », il s’est mis à bafouiller en guise de réponse.

Il n’a pas eu plus de succès avec son explication concernant la possible masturbation devant la télé : « Je me massais la hanche et le genou suite à une intervention chirurgicale ». Là, Emma s’est chargée de le contrer : « Je n’ai pas vu son sexe mais la forme ne ressemblait pas à un genou ».

Au fil de l’instruction, Christian a craqué : « Je suis fatigué. J’ai du mal à me reconstruire ». Puis il s’est mis à pleurer : « Quand le gendarme m’a lu les messages que j’ai envoyés, j’ai eu le sentiment d’être un monstre. Mais je ne suis pas un monstre ! ».

Et seulement après, il a présenté ses excuses à la jeune fille et à sa mère.

L’avocate de la jeune Emma a fustigé le comportement de cet homme qui :

« N’assume pas, se pose en victime, ne se remet pas en cause et ne reconnaît que ce qu’il ne peut réfuter ».

Elle a pris soin de clarifier l’attitude de la mère :

« Peu réceptive à la sortie d’une bataille difficile contre la maladie » et « soucieuse de préserver son couple ».

Elle-même s’est dite emplie de regrets d’avoir :

« Fait entrer le loup dans la bergerie ».

Lors de ses réquisitions, la procureure de la République a demandé une peine sévère et exemplaire. Mais avant, elle s’est interrogée sur « les possibles tendances pédophiles » du prévenu rendues possible par le contexte : un rapport à la sexualité sans aucune retenue et une longue période d’abstinence.

L’avocate de la défense a tenté d’utiliser l’absence de témoins pour instiller le doute sur la véracité des accusations d’agression sexuelle et obtenir la relaxe partielle.

La présence de quatre policiers en salle d’audience ne laissait aucun doute sur la décision des juges. Ils ont déclaré Christian coupable et l’ont condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.

Après cinq jours d’incarcération, le juge des libertés et de la détention procédera à un aménagement de peine pour qu’il soit placé sous surveillance électronique.

Christian devra s’abstenir de tout contact avec la victime et de toute présence au domicile. Son nom sera inscrit au fichier des délinquants sexuels (FIJAIS) et il ne pourra exercer aucun emploi en contact avec les mineurs pendant dix ans.

Pour le préjudice infligé, il devra verser 6 000 € à Emma, 1 000 € à chacun des parents et 800 € au père pour les frais d’avocat.

Christian a quitté les lieux menotté, sous le coup d’un mandat de dépôt.

*Les prénoms ont été modifiés

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