Cognac | Un récidiviste prend deux ans de prison pour des agressions sexuelles sur un ado déficient intellectuel

Un Cognaçais de 41 ans a été condamné à deux ans de prison ce mardi pour des agressions sexuelles sur un adolescent déficient intellectuellement.

Des viols répétés sur un ado déficient.

L’affaire, sordide, aurait pu être jugée devant la cour d’assises.

Les faits, finalement qualifiés d’agressions sexuelles sur personne vulnérable, étaient jugés ce mardi devant le tribunal correctionnel d’Angoulême.

Sans jurés donc.

Me Béthune de Moro a saisi au vol cette correctionnalisation pour démontrer les faiblesses de l’accusation et pointer l’«emballement judiciaire» dont son client a fait les frais.

Le prévenu: Pascal Brisbois, 41 ans, une enfance carencée, une vie professionnelle erratique, une homosexualité qu’il n’assume pas.

Mardi, le tribunal lui reprochait d’avoir, entre septembre 2015 et mars 2016, fait subir et demandé des pénétrations et des fellations à Julien (1), un ado de 16 ans, déficient intellectuel, hébergé au foyer Jeanne-d’Arc de Cognac.

Il l’a connu par l’intermédiaire de ses beaux-enfants.

Et c’est dans le huis clos de son appartement cognaçais que les sévices se déroulaient un samedi après-midi sur deux après ce que la procureure Stéphanie Veyssière a qualifié de «conditionnement psychologique», fait de multiples messages de la part d’un homme dont l’expert psychiatre a pointé «la dangerosité spécifiquement sexuelle» et le «fonctionnement pervers».

C’est un message justement qui a tout déclenché.

En mars 2016, Julien envoie à Pascal Brisbois une photo de son sexe, avec «Je t’aime bébé».

Un ami voit le message et dénonce les faits.

Des éléments accablants

Les éléments présentés sont accablants: l’ADN du prévenu et de Julien retrouvés mélangés sur un drap, la retranscription des multiples échanges par SMS, le témoignage de sa belle-fille à qui il avait confié «aimer» ce garçon, le rapport du médecin légiste confirmant que les constatations sont compatibles avec des viols.

Pascal Brisbois, déjà condamné en 2005 pour des agressions sexuelles, a le teint cireux de ses dix-sept mois de détention provisoire mais réponse à tout.

Il nie en bloc, pointe un ado «menteur et manipulateur».

Il n’a jamais été seul avec lui.

« Je prêtais mes clés à mes beaux-enfants et leurs copains.

Ils ont pris mon appartement pour un baisodrome. »

Les ADN?

Ils se sont mélangés tout seul car ce lit était le lieu de ses relations avec sa copine.

Les messages?

Envoyés par sa belle-fille à qui il prêtait son téléphone.

La photo?

Reçue par erreur.

Cette image étonne la défense.

«Comment peut-on savoir que c’était le sexe de Julien?

Il était légendé?

Tatoué?», interroge Me Béthune de Moro.

«Quand bien même mon client l’a obligé à envoyer cette photo, il ne l’a pas obligé à ajouter “je t’aime bébé”», dit l’avocat qui estime que cette dénonciation par un ami, qui avait des relations intimes avec le prévenu, est le fruit de la jalousie.

Pascal Brisbois a été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve avec l’obligation de se soigner et l’interdiction de rentrer en contact avec le mineur.

(1) Le prénom a été changé.

Source : Charente Libre

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