Burundi | Protection de l’enfant – Une fille violée par son oncle

Le centre Vonjy prend en charge de nombreux cas de viol. Le Burundi veut prendre exemple sur Madagascar.

Abusée à cause de sa vulnérabilité. Vola, une jeune fille de 17 ans, en situation de handicap mental, a été emmenée par ses parents, au centre Vonjy à la maternité Befelatanana, hier. Elle aurait été violée par son oncle, en janvier. Elle a été en état de crise lorsque le drame s’est produit.

« Le 19 janvier, nous lui avons administré des sédatifs, car elle n’allait pas bien. Quand nous sommes rentrés, sa grand-mère a dit : “Votre fille a ses règles”. Cela nous intriguait car cela ne faisait pas longtemps qu’elle a eu ses règles. Quelques temps après, elle nous a raconté que son oncle lui avait dit “Tu ne souhaiterais pas qu’on te fasse un enfant  ”. Elle se serait endormie, et à son réveil, elle a vu du sang sur elle », raconte son père.

Les parents attendent les examens médicaux de la jeune fille qui révèleront si elle a été réellement violée, et si elle est tombée enceinte après cet acte. Les parents déposeront une plainte, pour poursuivre la personne qui a détruit leur fille.
Un autre père de famille va, également, porter plainte contre l’homme qui a mis enceinte sa fille de 17 ans.

« C’est un homme marié qui lui aurait promis de divorcer de sa femme. Et maintenant, la femme de cet homme menace ma fille. Je veux lui éviter toutes ces contraintes et obliger cet homme à payer », dit-t-il, l’air rassuré au centre Vonjy.

Madagascar, un modèle
Depuis la création de ce centre, dont les activités et le fonctionnement sont financés par le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef), plus de 1 200 dossiers y ont été administrés, dont 618 en 2016. La grande majorité de ces dossiers sont des cas de viol, l’auteur est souvent le « petit-ami » mais aussi des membres de la famille. Selon l’officier de police judiciaire du centre, Jean Paul Andria­nirina, la grande majorité de ces auteurs ont été condamnés.
Le Burundi veut prendre exemple sur Madagascar, dans la lutte contre la violence basée sur le genre, en visitant le centre Vonjy. « Nous sommes en train de mettre en place un centre intégré de prise en charge des violences sexuelles basées sur le genre, nous avons appris qu’à Madagascar, vous êtes en avance par rapport à nous. Notre intérêt, c’est de prendre desexpériences et voir ce qui se fait ici et l’importer chez nous », explique Isaac Minani, directeur général des services de santé dans la lutte contre le sida au Burundi. Dans ce pays, les cas de viol seraient pareils qu’à Madagascar.

Il parle de « réalité africaine ». « Ce qui nous a le plus frappés, c’est l’organisation, un rôle pour l’accueil, une assistante sociale, un bureau pour le policier, presque tous les services dont la victime a besoin, se trouvent ici. Elle n’a pas à se déplacer », rajoute-t-il.
Pour Madagascar, le centre de prise en charge intégrée des victimes de violence sexuelle, s’étend dans d’autres villes. À part celui mis en place à la maternité de Befelatanana et à Toamasina, l’inauguration de celui de Mahajanga sera pour bientôt. L’ambassade du Japon a récemment accepté le financement de la construction du bâtiment pour Nosy Be.

Source : lexpressmada

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