Bretagne | La veilleuse de nuit d’un foyer condamnée à du sursis pour pédocriminalité

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Pédocriminel En liberté

Condamnée pour atteinte sexuelle, elle aurait eu plusieurs relations sexuelles avec l’adolescent
Une mère de famille du Pays de Fougères a été condamnée pour une atteinte sexuelle sur un adolescent dans le cadre de ses fonctions de veilleuse de nuit d’un foyer.

Nadine* était en fait veilleuse de nuit dans un foyer du Pays de Fougères, qui hébergeait un adolescent de 16 ans arrivé de l’étranger deux ans plus tôt.

Celui-ci avait en fait bénéficié d’un « prêt de téléphone » de la part d’une salariée du foyer, qui s’était aperçue, en récupérant l’appareil, que « des conversations par messages » étaient intervenues avec la prévenue.

Après avoir découvert ces SMS, la salariée du foyer avait « alerté sa hiérarchie » parce qu’elle estimait que Nadine avait eu « des relations inadaptées » avec le jeune homme. Elle avait ensuite fait l’objet d’une « suspension », avant d’être licenciée.

Ces conversations avaient démontré « des relations assez proches » entre la salariée du foyer et le jeune homme, notamment « des contenus sexualisés » ou encore :

« Des conversations où vous lui annoncez que vous allez lui donner un peu d’argent », a retracé la présidente du tribunal correctionnel de Rennes.

Entendu par les enquêteurs, le jeune homme avait fini par expliquer avoir eu « plusieurs relations sexuelles » avec Nadine entre mai et octobre 2020.

La première était intervenue « dans le cadre d’un massage » que la veilleuse de nuit lui prodiguait. Il avait également indiqué qu’elle lui avait donné « de l’argent » et « un téléphone ».

« Elle me donnait ça et je la récompensais », avait-il même précisé aux enquêteurs, mais il n’était « pas amoureux » et n’a pas dit non plus qu’il « le faisait pour de l’argent ».

Nadine avait pour sa part « reconnu avoir eu des relations sexuelles » avec l’adolescent, mais le psychiatre chargé de se prononcer sur son accessibilité à une sanction pénale a pour sa part conclu à « une altération grave de son discernement » au moment des faits puisque la mère de famille souffrait d’un « trouble psychique ou neuro-psychique » et qu’elle a « agi sous l’empire d’une force ou d’une contrainte ».

Elle avait eu en fait dans un premier temps « une relation d’emprise » avec un autre jeune du foyer : elle a ainsi décrit des « violences physiques et sexuelles ».

Nadine avait indiqué au psychiatre avoir « perdu 30 kg » depuis les faits : le premier jeune homme avec qui elle avait eu une relation « buvait beaucoup » et « fumait du cannabis », il l’avait « frappée » et « enfermée sur le balcon ».

« Dès que j’essayais de mettre de la distance, il devenait plus violent », a-t-elle expliqué.

Il l’aurait même menacé de « contacter » sa fille sur les réseaux sociaux pour lui révéler leur relation.

Le second jeune homme, pour lequel elle comparaissait devant le tribunal correctionnel mardi 11 avril, avait pour sa part « essayé de s’interposer en mode chevalier servant », mais il s’était ensuite « servi » de cette première histoire pour « obtenir des choses », a précisé la mère de famille.

Elle avait « essayé d’en parler » à ses collègues, mais :

« La réaction en face m’a bloquée, je ne sais pas comment l’expliquer », a indiqué celle qui n’avait « pas le choix que de continuer le contrat ».

Mais le procureur de la République a rappelé à Nadine que sa victime était « mineure » : le jeune homme était par ailleurs « dans une situation de difficulté » parce qu’il n’a :

« Pas atteint la maturité et le développement personnel pour pouvoir agir sur le plan de la sexualité ».

Selon le magistrat, son « explication » était toutefois « recevable » ; le rapport du psychiatre est d’ailleurs venu « étayer » ce qu’elle a décrit à l’audience. Il n’y a toutefois selon lui :

« Aucune difficulté à la reconnaître coupable de ces faits reconnus ».

Finalement, le tribunal a donc retenu « l’altération du discernement » de Nadine au moment des faits.

Elle a donc été condamnée, pour la première fois, à quatre mois avec sursis simple, comme l’avait réclamé le procureur de la République.

Elle a également interdiction d’exercer toute activité en lien avec les mineurs pendant trois ans.

* Prénoms modifiés

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