Boisney | Ludovic Pivard, ancien gendrame, condamné pour viols sur 2 fillettes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 25/06/2021
- 10:00
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Élodie (les prénoms des deux victimes ont été modifiés) vivait à Boisney, dans l’Eure, et était âgée d’environ 6 ans.
Vanessa, âgée quasiment du même âge, et sa famille résidaient dans l’agglomération de Rouen.
Elles étaient des enfants et ne se connaissaient pas lorsqu’elles ont croisé la route de Ludovic Pivard. Devenues adultes, elles ont dénoncé des viols et attouchements à caractère sexuel commis entre 1992 et 2000.
Accusé de viols et d’agressions sexuelles sur mineures de 15 ans, Ludovic Pivard, 51 ans, a comparu cette semaine devant la cour d’assises du Gard. Pendant ces trois jours, l’accusé a contesté les faits qui lui sont reprochés
Vanessa a été violée lorsqu’elle était chez sa nounou. Celle-ci était la maman de Ludovic Pivard. Concernant Élodie, les faits se seraient déroulés, entre autres, dans sa maison familiale à Boisney.
Circonstance particulière, Ludovic Pivard était, en 1993, gendarme à la brigade de Brionne dans l’Eure. Le jeune militaire déjà en couple est l’ami du garagiste, voisin de la brigade. La table de cette famille chaleureuse lui est ouverte quasiment toutes semaines. Le gendarme est invité aux fêtes de famille, aux apéros.
Élodie, cette gamine enjouée, est sa chouchou.
L’accusé, qui nie les faits, proteste :
« Si j’avais eu un geste déplacé, elle l’aurait dit. Comment voulez-vous que cela se soit passé devant plusieurs personnes ? Il y a des choses décrites qui sont impossibles. »
Mais les viols et agressions sexuelles décrits par Élodie ont aussi eu lieu lorsqu’elle était seule.
À la barre de la cour d’assises, cette jeune femme qui a porté plainte en 2014 pour « une centaine » d’agressions sexuelles et des viols décrit l’une de ces scènes dans la chambre d’une maison de vacances, dans la Manche.
Elle raconte :
« Ludovic s’est assis sur le lit dans la chambre. J’avais peur. Il a commencé à me parler gentiment. Il me caressait les épaules, le cou. Je résistais, il insistait. Il continuait ses bisous en disant “chut”. Il a déboutonné mon pantalon, commencé à me caresser le clitoris, à me doigter. J’étais pétrifiée… Quand il a fêté son départ, c’était moi la plus heureuse qu’il se barre. »
Pour Élodie, les années qui ont suivi ont été un calvaire. Dès 9 ans, elle se fait vomir, prend plusieurs douches par jour. Elle est de plus en plus agressive, consomme du cannabis, de l’alcool.
Mercredi 23 juin 2021, l’avocat général de la cour d’assises du Gard a requis 10 à 12 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé. Les deux avocates, Me Marine Santimaria et Florence De Prato, ont plaidé l’acquittement.
Avant la clôture des débats, l’accusé a déclaré :
« J’ai tout perdu. Mon emploi, ce travail que j’aimais après avoir donné vingt-cinq ans de ma vie à la gendarmerie, ma famile, ma santé. J’ai aussi perdu foi dans la justice. Je ne peux en rester là. C’est vous (les jurés, NDLR) le dernier espoir de cette justice ».
Ludovic Pivard, qui était affecté depuis 2001 dans une brigade de gendarmerie dans les Cévennes gardoises avant d’être radié, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Ses avocates ont annoncé qu’il allait faire appel.
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