Besançon | Un boulanger condamné à 7 mois avec sursis pour agressions sexuelles sur son apprentie

Une de ses apprenties, mineure, a osé le dénoncer aux gendarmes. L’artisan aux mains et aux idées vicieuses a été condamné, ce vendredi, à sept mois de prison avec sursis. Et inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Margaret Parietti avait requis douze mois de prison avec sursis pour le ministère public. Photo d’archives Arnaud CASTAGNÉ

Tout au long de l’audience, ce vendredi au palais de justice bisontin, ses yeux sont restés rougis de larmes.

Les pleurs continus de Solène* en disaient long, sur le calvaire moral et physique subi au quotidien par l’adolescente, qui n’avait que 16 ans au moment des faits.

À quelques pas d’elle, son ex-maître d’apprentissage ne semblait, à l’inverse, aucunement étouffé par la culpabilité.

Ce boulanger basé dans la périphérie bisontine était accusé d’agressions sexuelles à l’encontre de la jeune fille, commises entre septembre 2015 et août 2016 au sein de son commerce.

La procédure fait état de paroles et de gestes déplacés quant aux sous-vêtements de Solène, notamment, et de multiples attouchements sur ses fesses et sa poitrine.

C’est lorsque le boulanger s’est mis à l’embrasser dans le cou, que l’ado a craqué, et a osé en parler à ses parents.

Puis aux gendarmes.

Le prévenu ne reconnaît les faits qu’en partie.

Son avocate Me Varet va même plus loin, en évoquant des tenues échancrées portées par l’apprentie, voire une sorte de « jeu » plus ou moins consenti, en tout cas au début :

« Elle est à un âge où on aime tester le terrain, voir si on plaît.

Oui, mon client est lourd.

Oui, il a pu faire des blagues graveleuses.

Oui, il aurait dû rester à sa place de patron et reconnaît que son comportement était inapproprié, mais ça ne fait pas de lui un agresseur sexuel ! »

Ce n’est pas l’avis de l’avocate de la victime, Me Galley, qui fustige les « explications audacieuses » du prévenu, qui selon elle, s’est rendu coupable d’un comportement « intolérable ».

Ce n’est pas l’avis de la procureure de la République, Margaret Parietti, qui avant de s’insurger, débute son propos en lisant le passage d’une audition détaillant ce type d’attouchements…

Surprise, ces confidences émanent en réalité d’une autre ancienne apprentie, également entendue dans le cadre de cette enquête, et qui dresse un portrait bien peu avantageux de l’artisan.

Ce n’est pas l’avis, non plus, des juges chargés de trancher la question : le boulanger a été finalement condamné à sept mois de prison avec sursis, avec inscription au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).

Le prévenu devra en outre verser 1 000 € de préjudice à sa victime, douloureusement marquée par cette affaire aujourd’hui encore, et 400 € aux parents de l’adolescente, également constitués partie civile.

Source : Est Républicain

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