Belgique | Robert Spatz, le gourou de la secte OKC, condamné à 5 ans de prison

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Un procès long de 23 ans qui aboutit à 5 ans de prison avec sursis
Ce jeudi 2 décembre, la cour d’appel de Liège a rendu son verdict concernant Robert Spatz, le gourou de la secte bouddhiste OKC (Ogyen Kunzang Chöling).

Le gourou de la secte OKC est poursuivi pour plusieurs abus sexuels

 

L’avocat de Robert Spatz, fondateur de la communauté bouddhiste Ogyen Kunsang Choling (OKC), a contesté, mercredi devant la cour d’appel de Bruxelles, les accusations portées à l’encontre de son client pour des abus sexuels.

Dans ce dossier, l’OKC, quelques-uns de ses responsables et son chef spirituel Robert Spatz sont prévenus entre autres pour des délits financiers, des infractions à la législation du travail mais aussi pour des faits de prise en otage d’enfants.

Me Quentin Wauters a contesté les affirmations de femmes constituées partie civile au procès qui ont déclaré avoir été abusées sexuellement au sein de l’OKC par son client.

L’avocat a tout d’abord soutenu que certains faits étaient prescrits. Il a ensuite estimé que les récits des plaignantes ne tenaient pas la route, parlant de “frustrations d’adolescentes”, celles-ci étant mineures à l’époque des faits, entre la fin des années 1980 et le début des années 1990.

Concernant une autre femme, ancienne membre de l’OKC, qui a affirmé avoir subi des attouchements de Robert Spatz lors d’un rituel et avoir ainsi été victime d’attentat à la pudeur, l’avocat de la défense a également plaidé l’acquittement.

Dans ce cas , M. Spatz reconnaît avoir initié la plaignante à des rituels tantriques, acceptés dans le bouddhisme selon l’avocat.

Mais il conteste avoir voulu attenter à la pudeur de cette femme, affirmant qu’elle était adulte et consentante.

La communauté bouddhiste Ogyen Kunsang Choling (OKC), son chef spirituel Robert Spatz et certains de ses responsables sont prévenus devant la cour d’appel de Bruxelles pour des délits financiers, des infractions à la législation du travail ainsi que pour des faits de prise en otage d’enfants. Robert Spatz est en outre prévenu pour abus sexuels.

Source : dhnet.be

 

Actualisation du 3 mars 2021

Pour nous aussi “c’est trop peu”, mais nous sommes occupés sur cette affaire depuis 2016, nous avons un recul que la majorité des personnes rentrant en contact avec cette affaire n’ont pas, hors sans comprendre les dessous de cette affaire, le temps (20 ans) qu’il a fallu pour arriver au premier procès en 2016 (4 ans avec sursis dont la secte et Spatz ont fait appel 2018) sans comprendre l’affaire judiciaire et humaine derrière tout cela, c’est en effet incompréhensible, et c’est normal, quasi tout le monde est en lecture de cette affaire en mode 2021, comme si ça venait d’arriver, mais il faut remonter en arrière pour comprendre ce bazar, et une des clefs de compréhension c’est le temps de justice :

En fait le plus dingue de cette histoire c’est comment le principal accusé, armé des meilleurs avocats de la capitale, a depuis 1997 tantôt bénéficié du temps qu’a pris la justice pour mener son enquête, tantôt il a provoqué ses délais et en fin de partie il bénéficie d’une peine plus légère, parce que ses “droits à un jugement dans un délai raisonnable” n’ont pas été respecté…

Sans parler des vices de procédures qui ont encore amaigri l’affaire au fur et à mesure des +20 ans qui sont passé entre les perquisitions, l’instruction de l’affaire, le premier jugement fin 2016 et le deuxième jugement d’appel du 2 décembre 2020.

La OKC existe toujours, même si moribonde, même si son cœur s’est déplacé en Espagne, il reste une bande d’irréductible fanatique, vivant directement auprès de Spatz en Espagne.

Dans la OKC, l’acquittement se confond avec “arrêt des poursuites”, ce qui est absurde, surtout si la reconnaissance de l’emprise de fait l’emporte et bénéficie toute la direction et les responsabilités sont mutée sur son fondateur, Robert Spatz.

Indirectement (ir)Responsable ne veut pas dire Innocent.

Et oui, c’est valide pour les parents aussi.

C’est une affaire compliquée, ancienne, un labyrinthe de témoins dans pas moins de 80 cartons en papier, adeptes, parties civiles et accusés, une affaire que la Belgique n’était pas équipée pour traiter, alors qu’à la même époque l’affaire Dutroux éclatait… Bref…

Tellement de choses à dire, qui ne justifie pas, mais qui peut-être donne un autre regard sur cette Justice qu’il faut préserver, améliorer, renforcer, des lois qu’il faut changer (la prescription) des peines qu’il faut durcir, des moyens à la Justice qu’il faut concrétiser pour doter nos sociétés démocratiques d’une véritable justice accessible et aux services des populations.

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