Donde Vamos | Pourquoi les juges privent les mères de leurs enfants dans les cas d’abus sexuels : une étude US

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Pourquoi les juges privent les mères de leurs enfants dans les cas d’abus sexuels.
Alors que de plus en plus systématiquement, des enfants victimes sont confiés à leur abuseur par la justice grâce à ce que j’appelle le « bouclier à pédos », le SAP (syndrome d’aliénation parentale), ce machin prend du plomb dans l’aile. 

Une étude universitaire financée par le Bureau chargé de la lutte contre la violence faite aux femmes du ministère US de la justice et publiée en 2013, traduite en français, a planché sur 27 cas conflictuels de garde d’enfants dans lesquels un pseudo expert a « diagnostique » un SAP.

Ce travail a été réalisé par une équipe de chercheurs du Leadership Council on Child Abuse and Interpersonal Violence, un organisme scientifique indépendant et à but non lucratif.

L’étude pilotée la psychologue Joyanna Silberg, spécialiste des “violences domestiques”, avait pour but d’aider le système des tribunaux aux affaires familiales à mieux identifier, comprendre et répondre aux allégations d’abus sexuels dans les litiges de garde d’enfants, en tentant de comprendre par quel mécanisme les juges et éducateurs préconisent d’envoyer la victime, souvent non reconnue, chez l’agresseur.

En effet, nombre de professionnels qui travaillent sur les violences intrafamiliales et les abus sexuels ont écrit sur les cas de mères protectrices qui se voient retirer la garde de leur enfant au profit d’un père maltraitant [1].

Il n’y a que Paul Bensussan et ses copains, et aussi les juges et éducateurs qu’ils ont « formés » pour l’ignorer.

Le Leadership Council on Child Abuse and Interpersonal Violence estime que rien qu’aux USA, 58.000 enfants sont placés chaque année chez le parent maltraitant.

Pour répondre à la problématique de ces placements incompréhensibles [2], les auteurs ont étudié de près des « retournement de cas », quand un enfant initialement placé chez l’abuseur a enfin été entendu.

Un exemple: une étude menée sur 800 cas de divorces a montré qu’avant la procédure de séparation, 94% des mères étaient les premières à s’occuper des enfants et 87% avaient la garde de leurs enfants.

Mais une fois qu’elles ont dénoncé des abus sexuels commis sur l’enfant, seulement 27% d’entre elles ont conservé la garde après le jugement.

Ces mères n’ont pas été crues, et dans près de la moitié des cas on les a même accusées d’être “aliénantes”.

Et même si 85% d’entre elles (les mères) prises dans des procédures stupides liées à la séparation, sont certaines que les abus continuent quand l’enfant est chez son père, 63% disent avoir cessé de dénoncer les abus, car sinon elles risquaient de ne plus voir leur enfant.

65% disent même qu’elles ont été carrément menacées par la justice si elles continuaient à dénoncer les abus.

Comme en France, la plupart des cas de séparation se résolvent d’un accord commun entre les deux parents.

Chez nous, moins de 10% des divorces sont conflictuels.

L’étude constate que les divorces conflictuels sont souvent la conséquence d’un climat de violence intrafamiliale dont l’enfant est également victime.

On sait aussi que c’est souvent lors de la séparation que ces violences sont dénoncées, et que la séparation intervient parce que le parent protecteur cherche à protéger son enfant.

Notons d’ailleurs l’inaction des flics et pandores qui est généralisée dans les cas de violences familiales, il n’y a qu’à voir le nombre de femmes massacrées par leur ex bien qu’elles aient dénoncé les faits, parfois à plusieurs reprises.

Diverses études (US) ont montré que les violences augmentent pendant et après la séparation.

Personnellement, j’ai constaté dans quasiment tous les dossiers qu’on m’a soumis que les « pères » menacent directement les enfants pour garder une forme de contrôle sur leur ex.

Encore lundi, on a retrouvé une gamine de 6 ans pendue par son père, suite à ce qu’il est hélas convenu d’appeler un « conflit de garde d’enfant ».

En réalité c’est pire que cela, il s’agit de types qui se croient tout puissants et veulent avoir le dernier mot. Ils l’ont hélas bien trop souvent car ils ne reculent devant rien.

Deux études US montrent que « les agresseurs instrumentalisent le système judiciaire des tribunaux aux affaires familiales pour poursuivre le harcèlement, les représailles et les intimidations des femmes victimes de violences.

Une des formes de harcèlement est la « maltraitance administrative» («paper abuse ») qui se traduit par le dépôt de multiples plaintes, la plupart du temps fausses, qui finissent par «enterrer» littéralement des mères déjà vulnérables et victimes sous les formalités administratives afin de répondre aux tribunaux ».

Les violences intrafamiliales ne sont pas une légende, et sont la cause de beaucoup de demandes de séparation.

Sauf que, quand une femme dénonce les violences de son ex devant un tribunal, c’est elle qui se retrouve, souvent sur le banc des accusés.

J’ai aussi pu constater que les enfants victimes de leur père parlent au moment de la séparation. Mais là aussi ces accusations se retournent contre le parent protecteur, la mère dans la très grande majorité des cas.

Tout simplement parce que les juges, aussi ignares que machistes et mal formés, considèrent que le fait de dénoncer des violences conjugales ou des viols commis sur les enfants lors d’un divorce, relève de la stratégie dans le cadre d’un “conflit” parental.

Et qu’au lieu d’enquêter sérieusement (ce qui coute des sous et la “justice” en France n’en a pas), ils donnent de la crédibilité aux profonds délires d’une clique de défenseurs acharnés des pédophiles.

 

 

Le climat de violence, d’après diverses études

Un père violent avec la mère est-il un bon père ?

Les tribunaux français se posent encore la question, ce qui est une aberration.

Aux USA, « plus de 30 études ayant examiné l’occurrence simultanée de la violence conjugale et des maltraitances contre les enfants ont noté une forte corrélation.

Ces deux formes de violence ont été relevées dans 30 à 60 % des familles étudiées.

Peut-être que la preuve la plus convaincante vient d’une enquête nationale représentative sur 3363 parents américains.

Les violences maritales ont été considérées comme un facteur prédictif important des violences physiques sur les enfants ; plus il y avait de violences contre l’épouse par le conjoint violent plus la probabilité d’une agression physique sur l’enfant était élevée ».

Il a aussi été démontré que les filles d’agresseurs ont 6,5 fois plus de risques d’être victimes d’inceste par leur père que les autres.

Comment se fait-il, alors, que les femmes victimes de violences perdent aussi souvent la garde de leurs enfants, et qu’elles obtiennent moins que les autres la garde exclusive ?

Et comment se fait-il que les femmes victimes qui dénoncent les violences de leur ex soient moins protégées que celles qui ne dénoncent pas ces violences ?

Une étude a montré que les faits de violences conjugales n’influencent pas du tout la décision des juges en matière de garde.

En gros : c’est garde alternée quand-même, quels que soient les risques, puisqu’ils ne sont pas pris en compte.

Le constat d’une de ces études est même terrible (et je le rejoins tout à fait d’après ce que j’ai constaté moi-même):

« La sympathie et la préoccupation légitimes à l’égard d’un adulte victime peut se transformer en mépris , voire en hostilité flagrante, lorsque la femme agressée cherche à limiter l’accès de l’agresseur à ses enfants».

En effet, pour des raisons que je ne m’explique pas vraiment, même si j’ai des bouts d’explications comme la volonté de minimiser les abus sexuels en général, et sur les mineurs en particulier, les tribunaux transforment alors la victime en coupable, et ni la mère (ou le père car parfois c’est bien le père le parent protecteur) ni l’enfant ne sont entendus.

 

Quand la victime devient coupable : le miracle d’une justice préhistorique

Je l’ai vu dans tous mes dossiers : une mère, ou un père, qui dénonce l’autre parent comme abuseur, se voit accusé de mensonges et d’en vouloir à l’autre parent, qui devient aux yeux des juges une victime.

Des études US ont ainsi montré que le fait de dénoncer des abus sexuels sur l’enfant impacte négativement les chances d’obtenir la garde de l’enfant.

Une étude de 1995 a ainsi « examiné 214 cas de divorces comportant des allégations d’abus sexuels qui ont été évalués par une équipe pluridisciplinaire d’une clinique universitaire : 72.6 % ont été considérés comme probables, 20 % improbables et 7,4 % incertains.

Ils ont aussi conclu que 40 des parents concernés ont été sanctionnés pour avoir fait part de leurs craintes d’abus sexuels.

Ces sanctions se déclinaient comme suit: incarcération, perte de la garde au profit du parent désigné agresseur, mesure d’accompagnement éducative; limitation ou perte des droits de visite; avertissements de ne pas faire de nouvelles allégations d’abus devant les tribunaux, des services de protection ou policier ; interdiction d’amener l’enfant chez le médecin ou un thérapeute pour éviter d’autres signalements d’abus sexuels dans le futur ».

Généralement, toujours d’après cette étude, les sanctions du parent protecteur sont assez rares, sauf quand il y a réellement de fortes probabilité que l’enfant soit victime, et que ces abus sont appuyés par des preuves médicales, que la justice se refuse donc à prendre en compte.

Le résultat est clair : « Les chercheurs ont conclu que la garde exclusive était donnée au parent protecteur et des visites médiatisées au parent maltraitant présumé dans seulement 10 % des cas comportant des allégations de maltraitance.

En revanche, dans 20 % de ces cas, les enfants ont été placés chez l’agresseur présumé qui obtenait l’autorité parentale exclusive.

Dans les affaires restantes, les juges ont attribué la garde conjointe sans prendre de disposition pour encadrer les visites chez le parent présumé agresseur »

 

Édifiant.

On sait que la justice est absolument nulle, qu’elle ne sert qu’à préserver l’ordre établi et à masquer ce qui dérange, mais là on parle bien d’enfants victimes de tyrans domestiques, de pervers voir de pédophiles.

Une étude a interrogé 400 parents qui se disaient protecteurs et dont seulement 25% ont conservé la garde de leurs enfants après la procédure de séparation.

« Deux tiers des parents protecteurs ont perdu la garde au cours d’une procédure qui n’a donné lieu à aucune enquête du tribunal, empêchant toute possibilité d’appel.

90 % des mères ont rapporté qu’elles avaient été victimes de violences conjugales et la moitié des pères avaient des casiers judiciaires ».

Mais de cela, les tribunaux n’en ont cure.

Donc, dans 75% des cas la garde a donc finalement été confiée à l’agresseur.

La conclusion est que pour conserver la garde des enfants, potentiellement ou réellement victimes, il ne faut pas dénoncer les agressions ni sur la mère ni sur l’enfant, devant les tribunaux.

On est en 2016 aujourd’hui, et on a l’impression d’avoir à faire à une justice issue tout droit du Moyen-âge.

Dans 50% de ces affaires, la mère a totalement perdu le contact avec l’enfant, probablement victime lui aussi.

Personnellement, j’ai constaté cela.

Les seules fois où la mère regagne des droits de visite, d’abord médiatisés puis chez elle, c’est quand elle cesse de dénoncer les violences du père contre les enfants.

Je n’hallucine pas, l’étude dont je parle ici le confirme : « Soixante-six pour cent des mères ont continué de croire que leurs enfants avaient bien été agressés, mais 63 % des mères ont expliqué qu’elles ont cessé de dénoncer les abus de peur de perdre tout contact avec leurs enfants ».

A côté de cela, l’étude mentionne les frais judiciaires aberrants auxquels ont du faire face ces mère protectrices, autour de 100.000$.

En France, j’ai constaté que les frais de justice, c’est environ 10.000€ par an, avec en moyenne un avocat par an, parce qu’ils s’avèrent absolument nuls dans 99% des cas et donc il faut en changer.

Clairement, cela mène à la ruine, et en vain.

 

Les « fausses accusations », le SAP & co

Les théories SAP [3] et compagnie (faux souvenirs) disent que quand des accusations d’abus sexuels surviennent lors d’une séparation, on est face à du syndrome d’aliénation parentale, que le parent protecteur ment et que l’enfant ment aussi, manipulé par le parent protecteur.

Or, des études (sérieuses, pas comme les délires de Gardner et Underwager) montrent qu’il n’y a pas plus de fausses allégations dans les cas de litiges de garde qu’en général.

Et les accusations d’abus sexuels sont très rares (2% dans les cas de séparation).

Les fausses accusations le sont donc encore plus (rien à voir avec les 60% sortis par Underwager avec ses études jamais entérinées par le monde scientifique et pour cause) :

une étude a « conclu que le taux de fausses allégations s’élevait à 5% pour celles qui étaient commanditées par l’adulte et à 1% pour celles faites par l’enfant lui-même.

En 2000, Oates et al. ont poursuivi cette étude, le taux de fausses allégations commanditées par un adulte s’élevait à 0,2 % et à 2.5 % provenant de l’enfant lui-même.

Des résultats similaires ont été trouvés par d’autres chercheurs ».

Pire : aux USA, une étude menée par les services de protection de l’enfance a conclu que seulement 0,1% des accusations rapportées aux services de l’enfance étaient délibérément fausses.

Accessoirement, il a été démontré que les pères sont bien plus enclins que les mères à faire de fausses accusations :

« Parmi les allégations formulées par des mères, seulement 1,3 % étaient considérées par le tribunal comme délibérément fausses par rapport à 21% d’allégations faites par des pères et considérées délibérément fausses par les juges ».

Et encore, dans les cas d’abus sexuels sur les mineurs, je me permets de dire qu’on atteint quasiment les 100% de fausses allégations commises par des « pères ».

 

Pourquoi la justice met les enfants en danger

Diverses études ont évoqué des « raisons » pour lesquelles les tribunaux enfoncent les parents protecteurs et les enfants victimes :

  • Les préjugés sexistes et la pathologisation des mères qui dénoncent des maltraitances.

On est là face au patriarcat dans toute sa splendeur, et la France est réellement à la traine en la matière.

Cela s’illustre, notamment, par le fait que, toujours selon une étude universitaire,

« les campagnes des agresseurs présumés pour décrédibiliser ses victimes sont facilitées par le fait que les juges et les évaluateurs psychosociaux appliquent souvent différent es normes de preuve en fonction du type d’allégations soulevées pendant un conflit.

Lorsque les mères allèguent des violences conjugales ou des incestes commis par le père, les auxiliaires de justice demandent un degré de preuve élevé.

En revanche, une allégation selon laquelle une mère a fabriqué des allégations de maltraitance pour avoir le dessus dans un litige de garde est souvent prise en compte sans aucun support factuel ».

Eh oui le problème est là en matière d’abus sexuels : la pseudo justice veut systématiquement des preuves matérielles, quasiment impossibles à trouver.

Donc pas de preuve, pas de victime.

Je trouve hallucinant qu’on en soit là en 2016 mais après tout dans, un pays qui nous fait revenir au 18ème siècle, ça peut sembler logique.

Du coup, il y a peu, voir pas d’enquêtes.

Du coup, c’est le parent qui dénonce, qui lui est soumis à expertises psys par des psys pro SAP généralement, qui passe pour un menteur.

Phyllis Chesler, qui a travaillé sur la question, explique :

« Le système judiciaire ne veut pas croire qu’un beau parleur, un homme charismatique puisse vraiment être un homme violent avec les femmes ou un agresseur d’enfant.

Il est bien plus rassurant de croire que cette pauvre femme, traumatisée, épuisée, effrayée et rapidement ruinée ment, exagère ou imagine des choses ».

Au final, le pervers, habile en manipulation, et auquel les juges, souvent eux-mêmes pervers s’identifient, estiment que le pervers est blanc comme neige et que c’est la mère qui est la cause du problème.

En plus de cela, les « experts » ne sont pas formés du tout pour démasquer ces pervers, abuseurs et tyrans domestiques, qui sont capables de pleurer sur commande au tribunal et surtout de se faire passer pour des victimes devant les « experts » bidons que la justice mandate pour les « expertiser ».

D’autant que ce genre de personnalité se fait toujours passer pour la victime, je l’ai vu moi-même dans nombre d’audiences au tribunal.

A tel point que je pense que c’est même un élément essentiel pour repérer un pervers.

« Reconnaissant la gravité du problème, l’Association américaine du Barreau a publié un guide sur les conduites à tenir dans les pratiques judiciaires à avoir dans le meilleur intérêt de l’enfant.

Les litiges de Garde deviennent fréquemment un moyen permettant aux agresseurs d’élargir ou de maintenir leur contrôle et leur autorité sur le parent victime après la séparation.

Soyez conscient du fait que de nombreux agresseurs familiaux sont des grands manipulateurs, se présentent comme de bons parents coopératifs et dépeignent le parent victime comme une personne diminuée, encline aux conflits, impulsive ou excessivement protectrice ».

Bref, c’est là qu’intervient le bouclier, la soi-disant « aliénation parentale ».

 

A ce stade il faut rappeler que le SAP n’a même pas été reconnu par le DSM, qui reconnait pourtant un tas de troubles et autres pseudos pathologies à tour de bras.

Si le SAP n’est pas reconnu, c’est vraiment que rien, mais absolument rien, ne vient l’étayer.

  • Le manque d’éducation et de formation des juges en matière de violences familiales et de maltraitances y compris sexuelles contre les enfants (et pour cela, on peut remercier Bensussan et consorts).

En effet, alors que ces juges et les évaluateurs de type éducateurs, psys etc., sont largement « formés » aux théories fumeuses du SAP, moins de 10% ont reçu une formation spécifique sur les abus sexuels et les violences familiales.

Du coup, ils prennent en compte le SAP mais ni les abus sexuels, ni les violences conjugales.

Et ce constat porte sur un problème systémique, pas à la marge comme on pourrait l’espérer.

En outre, un père abusif a tendance à dissimuler son caractère pervers et se présente bien, de manière respectueuse, devant les personnes chargées d’évaluer son cas.

Une étude montre qu’alors, les déclarations de la mère sont moins crues, même quand elle dispose d’éléments de preuve.

Eh oui : les pervers sont de grands séducteurs.

« Une étude réalisée par 201 psychologues évaluateurs psychosociaux en matière de garde provenant de 39 états a constaté que la plupart ne considéraient pas la violence domestique comme un facteur majeur dans les litiges de garde.”

A l’inverse, trois quarts des évaluateurs ont recommandé de refuser la garde exclusive ou alternée au parent qui « aliénait » », précise l’étude.

  • Le dogme de la garde alternée, grand combat des masculinistes, qui attaque systématiquement le parent jugé non conciliant, qui soi-disant cherche à écarter l’autre parent sans aucune raison.

D’ailleurs, comme par hasard, des textes de l’ONU préconisent cette manière de faire.

Et moi je sais que l’ONU, dans les secteurs de l’enfance, est infiltrée par les lobbys pro pédos.

Le concept de « parent coopératif » est une arme absolue dans les litiges de garde, qui permet de dénigrer le parent protecteur car dénoncer l’autre parent comme un abuseur est considéré comme le summum de la « non coopération ».

Et évidemment, les mères protectrices sont prêtes à tout pour éviter que leur enfant ne se retrouve seul avec l’abuseur.

Du coup, elles se voient souvent retirer la garde.

Un chercheur résume ainsi cet état de fait catastrophique :

« Les juges qui font l’amalgame entre les violences et le conflit peuvent conclure que les parents qui s’opposent à la garde partagée sont dans une démarche de vengeance et soumettent les intérêts de leurs enfants à leurs propres intérêts alors qu’ils expriment des angoisses légitimes concernant leur sécurité et celle de leurs enfants.

Ironiquement, en vertu de la disposition du « parent coopératif », la préoccupation légitime d’une mère concernant les compétences parentales de son conjoint maltraitant a un impact négatif sur ses chances d’avoir la garde, pas sur celles du père »

  • L’usage et l’interprétation inappropriés des évaluations psychosociales en matière de garde.

N’importe quel parent protecteur qui a eu à faire à des experts psys dans le cadre de procédures de séparation sur fond de violences sait que l’agresseur réussit toujours haut la main l’examen, tandis que le parent protecteur, souvent à bout de nerfs, a tendance à le « rater ».

Une étude de 1998 montre ainsi que

« Les évaluations des agresseurs sont particulièrement malaisées étant donné le degré élevé de déni manifesté généralement par les agresseurs, le fait qu’ils n’ont pas un profil d’agresseur, et l’absence de profil type pour les agresseurs ».

 

Par ailleurs, ces « tests » sont inaptes à évaluer la véracité des accusations de violences faites aux enfants, pour la simple raison que ces tests n’existent pas.

Par contre, ils surévaluent les traumatismes des femmes déjà violentées par le pervers, en leur adjoignant un profil psychologique perturbé, alors que les violences sont, rappelons-le largement minimisées.

J’ai vu nombre d’ « expertises » stigmatiser des mères protectrices, qui en plus d’être traumatisées par un pervers, le sont par la « justice » durant d’interminables procédures abusives.

Ces tests sont tellement ineptes qu’au final, ce sont les préjugés de l’évaluateur qui priment.

C’est ainsi que les mères passent souvent pour « instables », « hystériques », « possessives », cherchant à « casser l’image du père » ou à « effacer la place du père », alors que le comportement des pères passe pour totalement justifié.

Un exemple, cité dans l’étude : un père qui nie avoir harcelé son ex, et qui a été vu par le même expert qu’elle, a été cru sur parole par l’expert.

La mère, qui dénonçait le harcèlement, a été qualifiée de « paranoïaque ».

Évidemment le pseudo « expert » n’a jamais considéré utile de jauger la réalité des propos du père.

 

Richard Gardner, grand défenseur des pédophiles

J’ai déjà expliqué dans les longueurs qui est Richard Gardner, l’inventeur du SAP, et aussi son collègue Ralph Underwager, inventeur des tout aussi bidons « faux souvenirs », un machin inventé par la CIA pour désamorcer la vague de dénonciation d’abus sexuels de type rituel commis sur des centaines d’enfants de crèche et de maternelle.

Le SAP a d’ailleurs été inventé en 1985, en plein dans cette vague de dénonciations.

Qui n’ont, grâce à lui et à d’autres experts appelés à la rescousse dans les tribunaux, débouché que sur de très rares condamnations.

Car au final, on a dit que les enfants déliraient, de même que leurs parents et les experts qui les avaient estimés crédibles.

Gardner, qui a clairement défendu Woody Allen et accusé Mia Farrow d’avoir manipulé ses enfants afin d’accuser Allen, a en réalité tout du parfait imposteur, et il est surprenant que des gens qui se revendiquent sérieux reprennent ses théories.

Il revendique sur ses CV d’avoir enseigné à l’université de Columbia, ce qui n’est pas certain du tout.

L’individu a même réclamé lui aussi des sanctions contre les personnes qui signalent des abus sexuels (même avérés).

Comme ses études étaient complètement bidons et que les revues scientifiques à peu près sérieuses n’en voulaient pas, Gardner a créé sa propre maison d’éditions, Creative Therapeutics, Inc, où la plupart des 250 bouquins, vidéos et articles de Gardner ont été publiés, dont ses premiers articles sur le SAP.

Le bouquin « Sex Abuse Hysteria: Salem Witch Trials Revisited » (Hystérie des abus sexuels : le procès des sorcières de Salem revisité) a été publié dans sa propre maison d’éditions en 1991, de même que « The Parental Alienation Syndrome and the Differentiation Between Fabricated and Genuine Sex Abuse Allegations », un de ses premiers bouquins sur le SAP publié en 1987, ou son premier article sur le sujet « Child Custody Litigation: A Guide for Parents and Mental Health Professionals », publié en 1986.

Rappelons qu’en principe, pour être reconnu, le travail d’un scientifique doit être publié dans des revues « sérieuses », avec un comité de lecture qui valide les recherches, ce qui n’a jamais été le cas pour Gardner.

Le SAP, j’en ai déjà parlé, mais en gros il s’agit de dire qu’un enfant qui évoque des abus sexuels dans le cadre d’un divorce ment.

Selon Gardner, l’enfant mentait d’abord dans 90% des cas, puis dans 30%, à la fin de sa carrière.

Pour Gardner, la pédophilie intrafamiliale relève d’une tradition  plus que d’une déviance, et la pédophilie devrait être intégrée dans la liste des comportements sexuels basiques, tels que l’homosexualité par exemple.

Mais, le sadisme sexuel, la nécrophilie, la zoophilie ou la scatologie devraient selon Gardner être considérées de la même manière.

 

Il reprend aussi la théorie des pédophiles, selon laquelle les enfants seraient à la recherche de sexualité avec les adultes, ce qui est particulièrement inquiétant pour un psy spécialisé dans les enfants.

Il reprend aussi cet autre argument bien connu, selon lequel

« les abus sexuels ne sont pas nécessairement traumatisants ; ce qui est déterminant dans l’aspect traumatique des abus sur les enfants, c’est l’attitude de la société envers la personne poursuivie ».

De fait, il n’y a pas un seul forum de pédos dans lequel on ne trouve pas  cet argument absolument débile.

Comme les autres, d’ailleurs, mais c’est fatiguant de répéter pourquoi on a créé la notion de mineur en droit.

En ce qui concerne sa préoccupation pour le bien être des petites victimes, Gardner a écrit que « On doit dire aux enfants qu’il n’y a pas de parent parfait.

L’exploitation sexuelle doit être mise dans la liste des choses négatives, mais les choses positives aussi doivent être appréciées ».

Selon Gardner, le parent pédophile ne doit pas être écarté du foyer où vit l’enfant, sauf si vraiment il reste complètement pédophile et que le rapprochement avec la famille (et sa victime) a raté.

Alors qu’aujourd’hui, on cherche à mettre les enfants à l’abri le plus rapidement possible.

Il faut également dire aux enfants « que dans d’autres sociétés, ces comportements [pédophiles] étaient considérés comme normaux », et en outre

« il faut aider les enfants à comprendre que nous avons dans nos sociétés une attitude exagérément punitive et moraliste concernant les accusés d’abus sexuels sur les enfants ».

Il n’y a pas besoin de faire un dessin pour comprendre que des types comme Gardner, encensés encore aujourd’hui par des « spécialistes » comme Bensussan en France, ont fait perdre des dizaines d’années dans la prise en charge des victimes d’abus sexuels, particulièrement quand il s‘agit d’enfants.

Je m’arrête là sur les théories fumeuses de Gardner, mais la liste est longue et on pourrait en faire une encyclopédie de la propagande pédophile.

Accessoirement, toutes ces théories ont été publiées par sa propre maison d’édition.

Gardner a été tellement critiqué qu’il a tenté de répondre à la plupart des reproches, souvent acerbes, faites par ses « collègues » (notamment les spécialistes US des abus sur les enfants qui n’ont pas reconnu le SAP) et par les associations de victimes.

Rappelons que le SAP n’est toujours pas inscrit dans le DSM, qui recense les troubles mentaux officielles, et qui a pourtant une furieuse à s’étoffer à chaque révision.

Si le SAP n’y est toujours pas malgré le lobbying intensif de Gardner, c’est qu’il n’a vraiment aucun fondement scientifique (il n’est toujours pas reconnu, malgré moult tentatives, dans le DSM qui recense pourtant des centaines de troubles et autres maladies mentales parfois sans fondement autre que celui de vendre des médocs).

En France, pourtant, des psys comme Paul Bensussan, qui défend les accusés de pédophilie jusque dans nos médias, se basent uniquement sur le SAP pour décrédibiliser la parole des enfants.

Et des associations comme SOS Papa, qui défend tous les pères, y compris les pères accusés d’actes pédophiles, font leurs choux gras avec ledit SAP, brandi comme un bouclier par les pédos.

 

Parmi les élucubrations de Gardner, bon nombre visaient à faire accepter la pédophilie.

“La pédophilie sert des buts procréateurs.

Évidemment, la pédophilie ne sert pas ce but de façon immédiate puisque les enfants ne peuvent tomber enceinte ni rendre d’autres enceintes.

L’enfant attiré dans des interactions sexuelles dès l’enfance est susceptible de devenir hautement sexualisé et de rechercher activement des expériences sexuelles durant les années précédant la puberté.

Un tel enfant “ chargé à bloc ” est susceptible de devenir plus actif au plan sexuel après la puberté et donc susceptible de transmettre rapidement ses gènes à sa progéniture. […]

L’idéal est donc, du point de vue de l’ADN, que l’enfant soit sexuellement actif très tôt, qu’il ait une enfance hautement sexualisée avant d’entamer sa puberté”, a-t-il écrit.

Il estime, en effet, que certaines pratiques comme la zoophilie, la coprophilie et d’autres peuvent être utiles à la survie de l’espèce.

Quant à sa définition du viol d’enfant, elle semble des plus floues :

“Il existe tout un continuum qui doit être considéré ici, allant de ces enfants qui ont été forcés et qui n’ont pas pris de plaisir (et qui peuvent même être considérés comme ayant été violés) jusqu’à ceux qui ont retiré énormément de plaisir (avec des réponses orgasmiques) de ces activités sexuelles”, a-t-il écrit.

Lui aussi estime que les procédures pour abus sexuels sur les mineurs sont pires que les abus eux-mêmes :

“Ce qui détermine le caractère traumatique ou non de l’expérience, c’est l’attitude sociale à l’égard de ces rencontres”, écrivait l’ami des pédophiles.

Ce sont exactement les mêmes théories que reprenait Cohn Bendit dans l’émission où il défendait la pédophilie.

Gardner a d’ailleurs milité pour abolir l’obligation de signaler les abus sur les mineurs, et pour que les professionnels qui font des signalements ne soient plus systématiquement protégés.

 

D’après les observateurs, « la théorie du SAP a eu un effet profond sur la manière dont les tribunaux de notre pays abordent les allégations d’abus sexuels, particulièrement lors de divorces ».

De fait, comme Underwager, il a en partie fait sa com ‘ en défendant les accusés de faits pédophiles jusque dans les tribunaux, et serait ainsi intervenu dans 400 affaires environ à travers 25 Etats.

On constate que Gardner rejoint parfaitement les théories fumeuses de la NAMBLA (north american man boy love association), le lobby pédophile US.

Quand il dit que “si la mère réagit de manière hystérique aux abus, et qu’elle s’en sert d’excuse pour mener une campagne de dénigrement du père, le thérapeute doit essayer de la calmer”, car selon lui c’est cette “hystérie” qui donne un mal être à l’enfant.

A regarder certains dossiers en France, on peut se demander si cette théorie n’est pas plus répandue qu’on ne croit dans le monde des professionnels de l’enfance.

On pourrait énumérer pendant longtemps les sophismes pédophiles de Richard Gardner, mais d’autres l’ont déjà fait.

Gardner est allé assez loin dans ses propos pour défendre les pédophiles, comme quand il déclare que

“On doit l’aider [l’enfant] à reconnaître que, même aujourd’hui, [la pédophilie] est une pratique largement répandue et acceptée, littéralement, par des milliards de gens.

Il doit considérer que, dans notre société occidentale en particulier, nous avons une attitude très punitive et moralisante envers de telles tendances “.

 

 

SAP créé par des pédos, pour des pédos

Comme le dit cette étude, « La recherche a réfuté la majorité des hypothèses de Gardner concernant l’aliénation chez les enfants ».

Je pose la question : pourquoi ce truc est-il encore l’arme fatale des pédos dans les cas de séparation ?

La réalité, c’est que les enfants ont peur et ne veulent pas aller chez le parent qui les oppresse.

Le problème avec le SAP, selon moi est double : d’une part, il nie absolument la parole des enfants (et du parent protecteur), d’autre part elle évite toute étude approfondie des cas de violences, quelles qu’elles soient.

Par ailleurs, avec la théorie de Gardner, seules les femmes sont responsables.

Selon ce pédophile, les mères mentent et instrumentalisent leurs enfants.

Et dans cette théorie, seule la parole du père, qui je le rappelle est dans les cas séparations conflictuelles est considéré comme la victime, compte.

Un enfant qui rejette son père, sachant qu’aucune enquête sérieuse n’a été menée, est considéré comme étant « instrumentalisé ».

En bon pédophile, Gardner, inventeur du SAP qu’il a utilisé dans des centaines d’audiences aux USA pour défendre des pères accusés de violences, s’attaque clairement aux mères, qui sont généralement le parent protecteur.

Il a ainsi déclaré :

« Les enfants ne sont pas nés avec des gères qui les programment à rejeter leur père.

Une telle haine est induite par l’environnement, et la personne la plus susceptible d’avoir induit l’aliénation est la mère ».

Voilà la théorie qui est devenue le dogme des tribunaux en France comme ailleurs.

Il n’est pas venu à l’idée de ce mec que les enfants pouvaient avoir peur de leur père, et cela pour moult raisons.

Selon Gardner et ses sbires du genre Van Ghijseghem ou Bensussan, la parole de l’enfant, dans ces cas précis, ne doit a priori pas être prise au sérieux.

Et qu’importent les études, sérieuses celles-là, qui montrent que le mensonge est extrêmement marginal chez les enfants.

En revanche, la parole du père est parole d’évangile, pour ce genre d’ « expert ».

Ils considèrent qu’a priori le père désigné comme agresseur n’a aucune raison de mentir, et même qu’il ne ment pas.

 

Les 27 affaires étudiées

Les 27 affaires étudiées ici étaient des cas de séparation dans lesquels les enfants ont d’abord été confiés à l’agresseur, pour une durée moyenne de 3, 2 ans.

Dans ces 27 dossiers, 78% des enfants avaient dénoncé des maltraitances sexuelles et 52% des maltraitances physiques.

60% des mères avaient évoqué des violences conjugales et elles ont dans un premier temps obtenu une ordonnance de protection, pour elles ou pour l’enfant.

Dans presque tous ces dossiers, les enfants ont parlé au parent protecteur, et à quelqu’un d’autre, notamment des professionnels.

Les violences ont été signalées mais dans 63% des cas elles ont été jugées sans fondement.

Au fil de la procédure, on se rend compte que les enfants dénoncent moins, que les violences sont moins prises au sérieux par la justice, et que les nouveaux signalements n’entraînent plus d’enquête sérieuse.

Dans 59% de ces dossiers, la garde exclusive a été confiée à l’agresseur, dans 26% au parent protecteur.

Deux tiers des mères ont été « pathologisées » (on leur a trouvé un problème) parce qu’elles demandaient la protection de leur enfant.

Presque 8 fois sur 10, les décisions judiciaires jetaient le doute sur la crédibilité de la mère.

 

Et dans certains cas, des mères à qui on avait diagnostiqué un « trouble » ou autre pathologie n’ont pas pu récupérer la garde de leur enfant même après que la justice ait admis qu’il y avait des maltraitances chez le parent abuseur.

« Les mères ont souvent été punies pour avoir dénoncé des maltraitances et les tribunaux ont souvent érigé des systèmes qui rendaient les tentatives de protection des enfants par la mère plus compliquées.

Par exemple, un rapport rédigé par un évaluateur affirmait que le fait que la mère pense que son ex conjoint avait maltraité son enfant était en soi une forme de maltraitance.

Voici ce qu’il a affirmé:

« Elle semble être incapable de prendre conscience des sentiments virulents et des motivations qui l’ont conduite à adopter ce comportement et à dépeindre le papa en tant qu’abuseur d’enfant et parent inapte.

Elle est obsédée par sa campagne de dénigrement du père et ne se soucie pas de l’impact négatif que ce comportement peut avoir sur son fils et sur la relation de son fils avec son père…

Cette croyance erronée et les fausses accusations qu’elle profère contre le père sont en soi une forme de maltraitance de l’enfant ».

La mère a perdu la garde et l’enfant a continué à être maltraité.

Plusieurs années après, le père a été arrêté car il avait violé son fils »

C’est presque au mot près ce que j’ai lu dans diverses expertises de mères protectrices qui se sont vues retirer la garde pour avoir dénoncé tant qu’elles le pouvaient des abus sexuels commis par le « père » sur l’enfant.

Incroyable, mais vrai.

Ce type d’ « expertise » est la norme, et plus les abus sont circonstanciés, plus les « experts » ont recours à ce genre de raisonnement.

On peut penser qu’ils sont tous pro-pédophiles, mais je pense que surtout, les pervers se reconnaissent entre eux.

 

C’est même au point où nombre de ces mères ont reçu l’injonction de cesser de dénoncer les abus en question sinon elles ne voyaient plus les enfants, et cela, je l’ai vu moi-même dans plusieurs dossiers, si pas tous, de manière plus ou moins claire.

J’ai aussi constaté qu’au fil des procédures, les enfants parlent de moins en moins : ils constatent que plus ils parlent, moins ils voient leur parent protecteur.

Autant dire que le système est efficace, et qu’il permet de minimiser de manière effrayante l’ampleur des abus sexuels.

L’étude montre que si les juges n’ont pas cherché à protéger les enfants c’est dans les deux tiers des cas parce qu’on a trouvé une pathologie au parent protecteur, la mère dans ces 27 dossiers.

« Il a été difficile pour les parents protecteurs de récupérer la garde.

Les enfants ont finalement pu être protégés grâce à de multiples procédures judiciaires.

Les parents protecteurs sont parvenus à récupérer la garde en faisant appel de la décision judiciaire de première instance », lit-on dans ce document.

Il est également important de noter les raisons pour lesquelles la justice a, dans ces 27 affaires, fini par prendre des mesures pour la protection des enfants.

« Si les affaires ont fait l’objet d’un renversement de situation, c’est principalement parce que les parents ont pu présenter des preuves de maltraitances et appuyer ces preuves grâce aux rapports de professionnels qui sont parvenus à contrer les fausses informations et les mythes diffusés » lors des premières audiences et expertises.

Notamment parce que les experts amenés à témoigner lors d’une procédure en appel ou devant des instances supérieures au tribunal de première instance avaient dans 57% des cas une réelle expertise en matière de maltraitances à l’égard des enfants.

Dans 30% des cas le juge a constaté que l’enfant confié à l’agresseur allait de plus en plus mal.

Il y a aussi eu ceux qui ont été arrêtés pour les faits que l’enfant dénonçait depuis des années, ce qui a convaincu le juge qu’ils n’étaient pas aussi innocents que cela.

« Huit (30 %) de dossiers ont fait l’objet d’un appel, mais seulement cinq procédures d’appel ont été gagnées et ont permis de protéger les enfants.

Dans trois cas, le parent protecteur a perdu la procédure en appel mais est parvenu à protéger l’enfant lors d’une procédure ultérieure.

Lorsque le parent protecteur est parvenu à gagner la procédure en appel, c’est souvent parce qu’un tribunal inférieur avait violé les droits du parent protecteur ou négligé des preuves importantes de maltraitances », précise l’étude.

 

La parole inaudible des enfants

Autre chose que tous ceux qui connaissent ce genre de dossier ont hélas pu observer, et cela de manière quasiment systématique : la parole de l’enfant n’est absolument pas prise en compte ni même entendue.

« Dans 78 % des cas, si le juge a confié la garde et l’autorité à l’agresseur c’est principalement parce que la mère ne semblait pas crédible et les allégations de l’enfant étaient considérées comme des inventions ou des exagérations.

Bien que les services de protection de l’enfant mandatés pour enquêter sur les maltraitances aient été alertés dans 93 % des cas, ces agences ont initialement considéré que ces allégations n’étaient pas fondées ou ont écarté toute possibilité de maltraitances dans 63 % des cas.

Bien que nous ayons eu des preuves convaincantes que tous les enfants de notre échantillon avaient subi des maltraitances, les SPE n’ont confirmé les maltraitances que dans 20 % des cas.

Ils se sont par ailleurs montrés très empressés à classer sans suite les affaires sans faire d’enquête suivant vraisemblablement en cela les vues des professionnels des tribunaux selon lesquels les allégations de maltraitances étaient fausses ».

A deux reprises, l’agence de protection de l’enfance, l’équivalent de nos services sociaux, a même classé deux affaires sans enquêter, au motif que les accusations survenaient dans un contexte de litige de garde d’enfant.

Pire : les tribunaux ont tendance à fermer les yeux sur les pères qui détiennent des images pédopornos.

 

Recommandations

L’étude conclut avec une série de recommandations :

  • Une enquête approfondie à la suite des premiers signalements
  • Les spécialistes des maltraitances doivent jouer un plus grand rôle dans la protection des enfants maltraités au sein des tribunaux aux affaires familiales, qui n’ont pas les moyens de mener des enquêtes approfondies et s’en remettent aux experts.
  • Les agences mandatées pour protéger les enfants (associations chez nous) doivent elles aussi enquêter sur les accusations de maltraitances. Les éducateurs doivent être formés aux abus contre les mineurs.
  • Les professionnels de la santé mentale et les juges doivent reconnaitre la logique déficiente qui consiste à pathologiser un parent dénonçant des maltraitances devant un tribunal.
  • La préférence du « parent coopératif » ne doit pas s’appliquer dans les cas de violences conjugales ou familiales.
  • Les experts doivent être mieux formés.

 

Quid du SAP aujourd’hui ?

Si le SAP, considéré sans aucun fondement scientifique et qualifié de “mythe” par Silberg, continue à sauver un tas de pédophiles de la case prison, c’est parce que, d’après moi, il y a autour de nos tribunaux un véritable lobby du SAP.

Pourtant, nombreux sont ceux qui dénoncent ce machin, et qui eux sont des spécialistes des violences masculines ou des victimes.

Le sociologue Patrick Jean a évoqué un « négationnisme de l’inceste », ce qui est hallucinant quand on sait les conséquences à court, moyen et long terme de ces abus sur les mineurs, et, si on veut rentrer dans le jeu politique, le coût que cela représente pour la société, avec des victimes souvent détruites et qui en tout cas connaissent des difficultés qu’elles n’auraient pas eues sans ces agressions.

C’est ainsi qu’en France, une plainte pour viol sur mineur a à peine une chance sur 16 de se conclure par une condamnation.

Et je parle bien des plaintes, pas de la totalité des viols sur mineurs, qui sont au moins dix fois plus nombreux chaque année que le nombre de plaintes (6.000 environ, pour moins de 400 condamnations en 2012, en France).

Chez nous, les médias ne cessent de réclamer une « reconnaissance » du SAP, qui n’existe pas.

Même si bien-sûr, certains parents, et souvent les pères d’ailleurs, instrumentalisent leurs enfants dans les cas de séparation.

Au Canada, où le SAP a fait le bonheur des pédos depuis des années, on commence à revenir de cette théorie et à mettre en garde contre son utilisation.

Aux USA, où le SAP a été utilisé plus qu’à son tour, on commence aussi à prendre du recul : « le guide révisé en 2006 du Conseil national des juges aux tribunaux de la famille des États-Unis a inclus un énoncé qui dénonce le SAP comme de la junk science, c’est-à-dire une « science de comptoir ».

Plusieurs États ont adopté des législations pour éliminer l’utilisation de ce type de défense dans les litiges de garde », écrivent les spécialistes Hélène Romano et Jacqueline Phélip.

Le problème, c’est que si on bannit le SAP, que vont faire les éminents « spécialistes » du SAP ?

Pointer au chômage ?

Ils ne vendront plus leurs livres, ne feront plus de conférences ou de formations, n’interviendront plus dans les tribunaux pour promouvoir leur machin.

Autant dire : une perte sèche.

Alors ce petit lobby continue son travail de sape des enfants victimes, pour le plus grand bonheur des pédocriminels.

Ce qui est assez hallucinant dans cette histoire, qui me fait penser au conte du roi nu, c’est que des gens censément intelligents, qui parlent du haut de leur grand savoir, parviennent à défendre cette théorie des plus aberrantes, et cela constamment, et cela dans l’ensemble des médias et par tous les moyens mis à leur disposition.

 

[1]  Pour les USA l’étude cite notamment les études Bancroft, Silverman, 2002 ; Brown, Frederico, Hewit et Sheehan, 2001; Erickson et O’Sullivan, 2011; Neustein et Goetting, 1999 ; Rosen et Etlin, 1996 ; Saunders, Faller et Toman 2011).

[2] Par exemple, une étude US a montré que les pères accusés de violences obtiennent la garde de leurs enfants dès les premières audiences dans 10% des cas, alors que les pères qui ne sont pas accusés de violences l’obtiennent dans 9% des cas.

[3] Selon Gardner, le SAP c’est : « un trouble qui apparaît essentiellement dans un contexte de litige de garde.

Sa manifestation principale est la campagne de dénigrement de l’enfant contre son parent, une campagne qui n’a pas de justification.

Il résulte de la combinaison d’endoctrinement (lavage de cerveau) par le parent et de la participation de l’enfant à la diffamation du parent cible ».

 

Source : DondeVamos

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