Belgique | La pédopornographie a explosé pendant le confinement

“Les prédateurs se sont retrouvés avec une plage de victimes potentielles”

Illustration. Image : La Dépêche

La pédopornographie a explosé… Europol, l’agence européenne de police criminelle, a comptabilisé 1 million de faits en mars dernier, soit 10 fois de plus que d’habitude.

Les jeunes ont passé beaucoup de temps devant leurs ordinateurs, une aubaine pour les cybercriminels.

En Europe, la pédopornographie en ligne a explosé depuis la crise sanitaire du Covid-19.

Sextorsion, chantage à la webcam, partage d’images pédopornographiques sur le Dark web.

Le confinement a été un terreau très fertile à ce type de délits.

Olivier Bogaert, commissaire à la computer crime unit – police fédérale, a expliqué :

“Ce qu’on a vu avec le confinement, c’est qu’effectivement le télétravail s’est développé. Les enfants ne pouvaient plus aller à l’école et par conséquent les parents, à la maison, devaient remplir leurs obligations professionnelles, les enfants devaient s’occuper et le numérique a pris une place très importante… Donc je suis dans ma chambre, je vais sur des applications à succès de ma génération et donc certains prédateurs peuvent profiter car ces images peuvent être publiques et peuvent être récupérées”.

Les chiffres sont impressionnants. Avec une moyenne autour des 100.000 cas rapportés en 2019, la courbe grimpe en flèche en février, soit quand les premiers pays européens ont commencé à se confiner, pour atteindre un pic d’un million de cas signalés à Europol en mars dernier.

Même constat en Belgique. Les chiffres ont triplé par rapport à l’an dernier.

D’après le rapport d’Europol, la demande de matériel pédopornographique a été stimulée en cette période d’isolement.

Mais il n’y a pas forcément eu plus de pédocriminels.

Olivier Bogaert a précisé :

“Ils sont de toute façon actifs généralement dans l’environnement numérique pour entrer en contact. Là ils se sont retrouvés avec une plage de victimes potentielles beaucoup plus grande et donc ils ont profité de la situation pour pouvoir entrer en contact avec beaucoup plus de jeunes”.

Les enfants, plus vulnérables, passent plus de temps sur Internet en dehors de tout cadre scolaire et isolés de leurs parents. La vigilance doit aussi passer par le dialogue.

Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus, a détaillé :

“Quand un parent s’intéresse à ce que fait l’enfant sur Internet, si il y a un problème, si l’enfant ne se sent pas à l’aise parce que quelqu’un l’approche et a une demande un peu particulière, l’enfant va se confier à son parent”.

Le mobile des cybercriminels de ce type reste l’attrait sexuel pour les enfants. Mais certains en profitent aussi pour soutirer de l’argent à leurs victimes.

 

Source : rtl.be

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