Belfort | Un jeune homme de 19 ans condamné à 18 mois avec sursis pour avoir exhibé son sexe à des enfants de 3 et 6 ans et les avoir incité à le toucher

Le tribunal de Belfort a condamné, ce mercredi, un jeune homme de 19 ans pour corruption de mineurs. Fils d’assistante maternelle, il était accusé d’avoir exhibé son sexe et demandé de le toucher à des enfants gardés par sa mère.

Photo d’illustration ER /Lionel Vadam

Un jeune homme de 19 ans a été reconnu coupable ce mercredi de corruption de mineurs de moins de 15 ans par le tribunal de Belfort. Il était jugé pour avoir « exhibé ses organes génitaux » devant deux frères, âgés de 3 et 6 ans, et les avoir « incités à toucher, lécher et manger son sexe ».

Les victimes sont deux enfants gardés par sa mère, alors assistante maternelle dans une commune du nord du Territoire de Belfort (elle a changé de métier depuis).

Ce sont les parents des deux victimes qui donnent l’alerte en juin 2019.

Une scène les interpelle à la sortie du bain quotidien : alors que le plus jeune des deux frères fait un mouvement de va-et-vient avec son sexe, il leur explique que « le fils de la nounou le fait souvent ».

L’aîné confirme en ajoutant :

« Il m’a montré sa zouzoute (son sexe, N.D.L.R.) sur le canapé et m’a demandé de le lécher et le manger. »

Des faits qui se seraient répétés à plusieurs reprises.

« Depuis, notre vie n’est plus la même », témoignent les parents des deux victimes.

« On n’arrête pas d’y repenser en se demandant ce qu’ils ont bien pu subir, si on n’a pas raté des signes.

Et on est sans doute très loin de connaître toute la vérité sur cette affaire. »

À la barre, le jeune agresseur avoue les exhibitions.

« Ça s’est passé plus de trois fois », explique-t-il, sans plus de précisions.

Il reconnaît que les enfants lui ont touché le sexe, mais nie leur avoir demandé des fellations.

Il nie aussi qu’il y ait eu d’autres victimes, ce que l’enquête n’a pas montré non plus.

Pour expliquer son geste, il évoque deux faits.

Il aurait d’abord lui-même été victime d’un exhibitionniste à l’âge de 4 ans.

Adolescent, il serait tombé sans le vouloir sur une vidéo d’un enfant touchant le sexe d’un homme sur internet.

« Depuis, quand j’étais seul avec un garçon, je revoyais cette vidéo et une petite voix dans ma tête me disait de faire pareil. »

« Une vidéo n’a jamais rendu personne pédophile.

C’est un moyen de diminuer vos responsabilités.

En réalité, cela a juste excité des pulsions existantes », lance le procureur Frédéric Lutz.

Dénonçant une « stratégie d’évitement » et « inquiet de la dangerosité du prévenu », il requiert 18 mois de prison, dont douze avec sursis mise à l’épreuve.

Avocate de la défense, Me Madeline Legrand ne croit pas à une stratégie d’évitement.

« Mon client a reconnu les faits devant ses parents, les gendarmes, les magistrats et à l’audience.

Et il a pris contact avec un psychologue parce qu’il a conscience de la nécessité d’un suivi pour pouvoir s’en sortir. »

Le tribunal a finalement condamné le jeune homme à 18 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve pendant une durée de trois ans.

Pendant cette période, il a l’obligation de travailler, de se soigner et ne doit pas entrer en contact avec ses victimes.

Par ailleurs, il lui est interdit, à vie, d’exercer un métier en lien avec des mineurs.

Désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, il devra aussi verser plus de 8 000 € de dommages et intérêts à ses victimes et leurs parents.

Source : Est Républicain

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